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mardi 2 décembre 2008

Sabotages SNCF: 3 remises en liberté, 2 maintiens en détention

2 sur 9 restent détenus: la justice est implacable!
L'affaire des sabotages des lignes TGV se solde par la remise en liberté par la Cour d'appel de Paris de trois des cinq jeunes incarcérés ce mardi. Les quatre autres personnes également mises en examen le 15 novembre 2008 pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste dans ce dossier avaient seulement été placées sous contrôle judiciaire.

Rappel des faits
Cinq actes de malveillance ont été commis entre le 26 octobre et le 8 novembre. Des fers à béton en forme de crochets ont été posés sur des caténaires en Moselle, dans l'Oise, l'Yonne, la Seine-et-Marne, entraînant des retards dans la circulation de plusieurs dizaines de trains. La SNCF et Réseau Ferré de France ont annoncé leur décision de porter plainte.
Une certaine presse, dont Le Post, avait minimisé les sabotages, voire ridiculisé les faits, en avançant l’hypothèse responsable d’un « jeu » qui aurait mal tourné…
Le responsable présumé d'un groupuscule anarcho-autonome
, soupçonné d'actes de malveillance contre les lignes TGV de la SNCF, a été mis en examen et écroué, le samedi 15 novembre, pour "direction d'une structure à vocation terroriste", un crime passible de vingt ans de réclusion criminelle, a-t-on appris de sources judiciaires.

Une victoire relative
L’avocate des saboteurs d’extrême gauche, Me Irène Terrel, y voit un "premier pas", car le parquet général avait requis le maintien en détention des cinq personnes. "C'est une victoire relative, il y a deux personnes qui restent en détention", a clamé Me Terrel. Une victoire sans doute aussi pour les braves gens qui sont restés bloqués pendant des heures : des ‘vieux’ bébés et des ‘vieux’ vieillards qui n’avaient qu’à pas être là quand souffle le « vent de révolte » attisé par Sa Cynique Majesté Royal.

Le verdict
  • Les bénéficiaires des remises en liberté sous contrôle judiciaire, Gabrielle H, Benjamin R et sa compagne Manon G, doivent en revanche recouvrer la liberté en fin de journée.
    > Gabrielle H. a été mise en examen le 15 novembre pour destructions en réunion et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.
    > Benjamin R. et Manon G. sont poursuivis pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.
    Leur contrôle judiciaire leur interdit notamment d'entrer en relation les uns avec les autres.
  • Julien Coupat, chef présumé de ce groupe anarcho-autonome autobaptisé "cellule invisible", et sa compagne, Yldune L., ont été maintenus en détention par la chambre de l'instruction de la Cour d'Appel. Coupat est poursuivi pour le chef criminel de direction d'une entreprise terroriste et le délit de destructions en réunion à visée terroriste. Yldune, quant à elle, a été mise en examen pour ce dernier délit et celui d'association de malfaiteurs.
    Etrangement, des journalistes engagés de France Info ne voient pas, des adultes, à 34 ans, en Julien Coupat, et, à 25 ans, en sa compagne. On peut sans doute se demander ce qui les justifie à les qualifier de « jeunes », sinon une volonté militante de sensibiliser d’autres « jeunes », dans les quartiers, par exemple, à suivre ces « jeunes » héros dans de nouvelles aventures de sabotage.
  • Les malfaiteurs pavoisent
    "C'est un premier pas, c'est quand même un désaveu assez radical de toute cette procédure", a ajouté devant la presse l'avocate pour qui la justice a été "soumise à une pression infernale" et les 'jeunes' "traités de terroristes et salis dans toute une série de media". Suggère-t-elle qu’ils sont blancs ?
    "Le combat continue", ont lancé les parents de Julien Coupat, très marqués par le maintien en détention de leur grand garçon qu'ils n'ont pas vu pendant deux semaines, depuis son interpellation, le 11 novembre malgré leur demande de parloir.
  • Les extrémistes
    Une trentaine de manifestants sont venus de nouveau au palais de justice de Paris apporter leur soutien aux mis en examen, aux cris de "Libérez les prisonniers". Mais ils ont été conduits vers la sortie par un imposant dispositif de gendarmes. Des violents, il va sans dire…
  • Présente parmi les manifestants, la responsable Verts, Cécile Duflot, a jugé "scandaleux" le maintien en détention de Julien Coupat et sa compagne. "On peut très bien mener l'enquête sans placer en détention ces jeunes [34 et 25 ans…]. Cela montre une judiciarisation de la société", a-t-elle conclu.
    Les motivations de la chambre de l'instruction n'ont pas été précisées. Gabrielle et Yldune sont poursuivies pour les mêmes motifs. L'une est libérée, l'autre pas.
    Une source proche du dossier [en caméra cachée et floutée] a émis l'hypothèse que le maintien en détention de Julien Coupat et d'Yldune serait lié au signalement par les autorités américaines de leur présence à la frontière canadienne. Rien de suspect pour de « jeunes » épiciers, terroristes défavorisés en voyage d’agrément.

    Cécile Duflot, responsable politique, ne fait pas de différence entre les deux charmants jeunes gens et leurs camarades. Pourtant, le « jeune » couple doit avoir un petit commerce rural de proximité bien fleurissant, puisqu’ils avaient participé en janvier à une manifestation devant un centre de recrutement de l'armée américaine à New York, visé deux mois plus tard par un attentat.


    Compléments d’information

  • La bande

    Comme Julien Coupat, la plupart des neuf interpellés sont des étudiants brillants ultradiplômés. Tous fichés pour leur appartenance, selon les mots de la ministre de l'intérieur, Michèle Alliot-Marie, à "l'ultragauche, mouvance anarcho-autonome".
    >
    Julien Coupat - présenté par la police comme le chef de file et dont le nom a été mis en avant -, 34 ans, a fait une grande école de commerce, l'Essec, puis un DEA, avant d'enchaîner un début de doctorat à l'EHESS en histoire et civilisation. Au dire de son père, il envisageait de se lancer bientôt dans des études de médecine.
    >
    Son amie, Yldune L., 25 ans, fille d'universitaire, a eu la mention très bien à son master d'archéologie. Elle n'est pas la mère de la petite de Julien Coupat.
    >
    Benjamin R., 30 ans, a fait Sciences Po Rennes et a passé un an à l'université d'Edimbourg en sociologie du développement et responsabilité environnementale.
    > A Rouen, les plus jeunes, mais bien majeurs, Elsa H., 23 ans, et Bertrand D., 22 ans, sont respectivement en première année de master d'anglais et en licence de sociologie.
    > Trois se distinguent : Gabrielle H., 29 ans, inscrite depuis septembre dans une école d'infirmières, Manon G., 25 ans, musicienne, premier prix de clarinette dans son conservatoire, et Aria T., 26 ans, qui a longtemps joué le rôle d'une ado un peu rebelle dans une sitcom populaire en Suisse, Les Pique-Meurons.
    > Aucun n'est en rupture familiale. Les parents, dirigeant de laboratoire pharmaceutique, médecin, ingénieur, universitaire, prof ou de la classe moyenne, continuaient à les voir régulièrement. Yldune, l'étudiante en archéologie, incarcérée depuis sa mise en examen le 15 novembre, habitait encore chez son père et sa mère. Pas de rupture donc. Mais tous avaient décidé de vivre selon des canons différents de ceux de leur milieu, à l'écart de la société marchande.
  • Tiqqun, ça vous dit quoi ?

    A Cécile Duflot, ça ne dit rien qui vaille d’être précisé.
    C’est pourtant le nom d'une revue philosophique d'inspiration anarchiste et post-situationniste fondée en 1999 par …Julien Coupat, avec pour but de « recréer les conditions d’une autre communauté ». Elle fut animée par divers écrivains dont, la dernière année Mehdi Belhaj Kacem, avant de se dissoudre à Venise en 2001 suite aux attentats du 11 septembre. La revue a été l'objet d'un certain intérêt dans les média en novembre 2008 suite à l'arrestationde Julien Coupat. Rien de notable…
  • Tarnac, village sans histoires de la France profonde ?

    > Le 11 novembre 2008, lorsque plusieurs membres d'une communauté autonome basée à Tarnac, dont Julien Coupat, ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête sur ces sabotages visant le réseau de la SNCF et mettant en danger la vie des passagers, le sort sembla s’acharner injustement sur de si délicieux habitants du paisible petit village de Tarnac, 327 habitants dans le département de la Corrèze, non loin de Tulle, et la région Limousin, où la population semble maintenant prendre fait et cause pour les saboteurs. La presse engagée nous a présenté une population traumatisée et incrédule (cf. la radio publique France Info, dès le 11 novembre)
  • La municipalité

    >
    Julien Coupat ne réside pas à demeure à Tarnac, où est née la petite fille qu'il a eue avec Gabrielle H., il y a trois ans.
    A Paris, il fréquente les milieux intellectuels. Il a tissé des vrais liens avec le philosophe italien Giorgio Agamben. "Il est de la mouvance postsituationniste avec le langage qui va avec, c'est un très bon connaisseur de Guy Debord", souligne Luc Boltanski, directeur d'études à l'EHESS. "C'était un étudiant brillant, quelqu'un d'extrêmement gentil", poursuit le sociologue qui l'a distingué nommément dans la préface de son livre Le Nouvel Esprit du capitalisme (avec Eve Chiapello, Gallimard 1999). "Le genre de type qui en sait plus que ses profs, assure Eric Hazan, son ami depuis six ans. Pour lui, les modes d'action et les mots du passé sont à laisser tomber. Ce n'est pas un philosophe spéculatif." Cet éditeur parisien a publié L'insurrection qui vient (éd. La Fabrique, 2007), un ouvrage signé "Comité invisible", qui excite la curiosité policière depuis plusieurs mois. Le style relève de la littérature "situ" fascinée par l'émeute. Il y est évoqué le sabotage des voies de TGV pour bloquer la machine économique et créer un état de chaos "régénérateur". Julien Coupat est désigné comme l'auteur principal du livre. Le parquet de Paris lui attribue le rôle de penseur et de dirigeant d'un groupe terroriste. A ce titre, il encourt vingt ans de prison.

    La municipalité
    >
    Un jour de 2003, en quête d'une ferme "pas trop chère", Julien Coupat débarque dans le bureau de Jean Plazanet, alors maire communiste de Tarnac, un village de 335 habitants sur le plateau de Millevaches, en Corrèze. L'affaire est vite conclue : une bâtisse, des dépendances, 40 hectares. Le Goutailloux. "Ensuite, j'ai vu arriver un groupe de jeunes, très sympas, serviables", raconte avec sympathie Jean Plazanet.
    Ils reprennent l'épicerie du hameau, un lieu de vie alternatif.

    > Y aurait-il un rapport de cause à effet...
    ...entre la création par des habitants de Tarnac d’un Comité de soutien aux inculpés par et des environs, demandant leur libération immédiate avec la municipalité communiste (Louis Philippe Brondel, maire PCF de 1967 à 1992, puis Jean Plazanet, l’actuel maire PCF depuis 1992 ?
  • C’est donc un pur hasard que Cécile Duflot fréquente le tribunal quand cette affaire est jugée et que la bande à Coupat s’y soit installée.
    "Je suis un communiste, du temps de la Commune de Paris", a dit un jour Julien Coupat à son père.


    Ils ne sont pas méchants
    Les avocats Irène Terrel, Steeve Montagne, Cédric Alepée, Dominique Vallès dénoncent une incrimination terroriste "démesurée", la "faiblesse" des dossiers et rappellent l'absence de casier judiciaire de leurs « jeunes » clients.

    Ce n’est pas exactement ce que nous avons compris…

    Et au Canada ?

  • 1 commentaire:

    1. Je connais très bien la famille de Julien COUPAT, sa mère et son père, j'ai fait toutes mes études de médecine avec son père, pendant sept années je l'ai cotoyé plusieurs fois par jour, j'ai entendu ses différents témoignages sur toutes les médias, je trouve que vous avez un jugement sur son fils et sa compagne, ainsi que sur sa vie à l'emporte pièce, vous faites fi de la présomption d'innocence qui s'attache à chaque citoyen tant que l'on n'a pas trouvé de preuves de délit.Vous avez une façon curieuse de vous apesantir sur les termes employés par les médias qualifiant ces innocents de jeunes, oui ils sont jeunes, jusqu'a quel age est on jeune, cela dépends surtout de son mental, son idéal, sa vie, je vous trouve personnellement bien "vieux" pour parler ou écrire comme vous le faites, votre message sécuritaire fait peur quand vous parlez de la mise en danger de mort des passagers des TGV, vous avez déja condamné ces intellectuels, vous devriez avoir honte et vous taire.

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