Marin Karmitz, interrogé par le journal Le Monde
Ce n'est pas Sa Cynique Majesté Royal qui a pu émettre un son aussi mélodieux..., rien que pour taper sur les nerfs de la maire de Lille, ni l'un des 'ségolénistes' fourvoyés à son service.
Ce n'est pas Sa Cynique Majesté Royal qui a pu émettre un son aussi mélodieux..., rien que pour taper sur les nerfs de la maire de Lille, ni l'un des 'ségolénistes' fourvoyés à son service.
« Producteur, exploitant, distributeur et fondateur de MK2 spécialisé dans le cinéma indépendant, Marin Karmitz a été membre de la commission Copé sur l'avenir de la télévision publique. [Puisque Le Monde ne le fait pas, PaSiDupes rappelle que Karmitz n'est que l'un des 17 professionnels, ajoutés aux 16 parlementaires, réunis à compter de juin 2008].
Comment jugez-vous le débat sur la réforme de l'audiovisuel public qui s'est ouvert à l'Assemblée nationale ?
Je le juge en tant que citoyen. Je trouve ce débat irresponsable à l'égard des Français qui aimeraient savoir ce que sera l'avenir de la télévision publique et sa stratégie d'entreprise. Or, on assiste à une vaine guérilla parlementaire de la part de la gauche qui n'a jamais proposé de solutions pour l'audiovisuel public. Elle bloque le débat au risque de mettre en péril la télévision publique en prolongeant l'insécurité qui plane sur l'entreprise. Quant à la droite, elle cède aux nombreux lobbies. Il est urgent de moderniser l'audiovisuel public face aux défis de la révolution numérique, en lui en donnant les moyens. De ce point de vue, Nicolas Sarkozy a peut-être sauvé France Télévisions !
C'est-à-dire ?
En annonçant la suppression de la publicité, il a engagé inévitablement la restructuration de France Télévisions, son mode de financement et sa transformation en média global. S'il avait continué à être financé par la publicité, le service public aurait perdu la moitié de son budget publicitaire. Qui aurait payé la différence ?
C'est un revirement spectaculaire de votre part. Fin novembre, dans une tribune publiée dans Le Monde, vous dénonciez "un sentiment de trahison"...
J'ai le sentiment que l'essentiel, c'est-à-dire la restructuration de France Télévisions vers un média global, n'est pas au coeur du débat à l'Assemblée. Les interventions et les amendements font perdre de vue l'essentiel. La commission Copé a proposé des solutions financières telles que l'indexation de la redevance, les taxes sur les fournisseurs d'accès Internet et le financement de 450 millions par l'Etat qui sont dans la proposition de loi. Personnellement, j'étais opposé à la taxation des chaînes privées pour ne pas faire dépendre le public du privé. Aujourd'hui, elles sont dans un mauvais état financier et il est inutile de les affaiblir davantage. La cohabitation d'un privé fort et d'un public également fort est un gage de pluralisme. La seconde coupure publicitaire pour les chaînes privées est une aubaine pour le service public, qui pourra montrer sa différence éditoriale. Mais, pour cela, France Télévisions doit bénéficier d'un financement pérenne de l'Etat et, pour le moment, il n'y a aucune garantie.
La nomination du PDG de France Télévisions en conseil des ministres ne vous inquiète pas pour l'indépendance du service public ?
J'ai été très surpris par la décision de Nicolas Sarkozy qui allait totalement à l'encontre de notre recommandation. Mais, finalement, pourquoi pas ? Cela mettra fin à l'hypocrisie, car tout le monde sait que cette nomination a toujours été décidée avec l'accord du pouvoir politique. En le nommant lui-même, Sarkozy sera donc en première ligne sans fusible.
C'est ce qui se pratiquait du temps de l'ORTF avec les dérives politiques et les pressions financières...
Il n'y a aucun risque de revenir au temps de l'ORTF. Aujourd'hui, avec le pouvoir du numérique, les contre-pouvoirs sont partout. Y compris, et surtout, au sein de France Télévisions avec les syndicats et les sociétés de journalistes. Sur un sujet aussi sensible médiatiquement, le président s'y reprendra à deux fois avant de virer le président de France Télévisions parce qu'une émission lui a déplu.
N'est-ce pas illusoire ? Tout comme de croire que le pouvoir ne s'ingérera pas dans les programmes ?
Les programmes relèvent de la responsabilité de ses dirigeants. La droite compte encore dans ses rangs quelques personnalités qui ont de vieux réflexes. Il ne sert à rien, par exemple, de dire que le service public ne doit pas diffuser de télé-réalité. La télé-réalité est un format comme un autre, mais tout dépend ce qu'on en fait. La réforme de l'audiovisuel public ne peut être viable que si on se dirige vers un média global, question qui soulève des passions, notamment chez certains syndicats, dès qu'il est question de repenser l'organisation de l'information ou celle de France 3. »
LEMONDE, le lundi 8/11/08 (Mise en page de PaSiDupes)
Vous reprendrez bien un peu de Marin Karmitz
Marin Karmitz est né en 1938 à Bucarest ( Roumanie), dans une famille juive qui sera contrainte à immigrer en France lorsqu’il a neuf ans. Le Monde précise que c’est un exploitant, distributeur, producteur et réalisateur français, fondateur de la société MK2, spécialisée dans le cinéma indépendant, dit « d'auteur ».
À Paris, il entra à l'IDHEC et devint chef opérateur. Il créa sa maison de production MK2, d'abord exclusivement consacrée aux courts métrages (notamment ses réalisations, dont Camarades en 1969).Ses productions rencontrant des problèmes de diffusion, il décide de devenir lui-même exploitant (la première salle ouvre en 1974 à Bastille).
Il se prononce contre le mouvement des intermittents et la culture de la subvention, contre les luttes à forte coloration corporatiste où les notions de création et de spectacle se mélangent. Pour lui, l'artiste ne doit pas être un assisté.
C’est dit… Suspect, donc ! Encore un de ces extrémistes...
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