Buffet impose sa ligne au PCF
Le 34e congrès du Parti communiste français (PCF) se déroule à La Défense jusqu'à dimanche. Il a adopté samedi la stratégie impulsée par Marie-George Buffet, à une large majorité. Elle espère relancer le parti au lieu de le fondre dans une nouvelle force.
La secrétaire nationale a imposé facilement sa ligne
> Avec 24,06% des voix face à ses 68,70%, les anciens "réformateurs" et communistes "unitaires" ne semblent plus en mesure de fédérer les forces de "l'autre gauche."
A l'ouverture du congrès, Stéphane Courtois, chercheur au CNRS, estimait néanmoins que le PCF poursuivait sa lente "agonie." "Marie-George Buffet n'a plus rien à dire, elle est dans une langue de bois terrifiante", disait-il sur France info.
> "Je suis sûre que les communistes vont sortir rassemblés de ce congrès. Ce n'est pas un congrès de crise, de fractures", a rétorqué la dirigeante communiste.
Olivier Dartigolles, porte-parole de la ligne Buffet a éclaré : "On nous promettait du sang et des larmes, mais le score témoigne du climat serein, qui devrait se prolonger dimanche sur le vote pour la direction".
Vers une direction collective
> Les 1.000 délégués se prononceront en effet dimanche sur le Conseil national, le "parlement" d'un parti qui reste une force militante, mais dont le déclin électoral depuis les années 1980 fait douter d'un possible rebond.
> Marie-George Buffet, qui avait envisagé de passer la main après son score désastreux (1,9%) à l'élection présidentielle de 2007, sollicite un nouveau mandat, mais à la tête d'une direction collégiale.
Elle propose que Pierre Laurent, 51 ans, directeur du quotidien l'Humanité, la seconde dans sa tâche.
Une opposition disparate
Les opposants à la direction offrent un front hétéroclite.
La liste des « unitaires » en premier lieu
Les partisans d'une nouvelle force "alternative" rassemblent des membres du PCF qui se disent "exclus" de la future direction du parti.
> Cette liste qui milite pour une "transformation du PCF" et a obtenu le soutien de l'ancien secrétaire général de la CGT, Georges Séguy, a été déposée samedi matin et a pour tête de liste Marie-Pierre Vieu, secrétaire fédérale des Hautes-Pyrénées, selon plusieurs de ses membres.
"Je prendrai toutes mes responsabilités" et "je conduirai une liste alternative" si l'"immobilisme" et le "repli sur soi" restent de mise, avait déclaré Mme Vieu, un peu plus tôt devant les délégués, se disant "attachée à l'unité de tous les communistes".
> Pour les alternatifs, les communistes ont la responsabilité de rassembler les mouvements de "l'autre gauche", faute de quoi, ils resteront une force d'appoint. Pour eux les "transformations" annoncées par la direction ne sont en effet qu'un vague "replâtrage."
Avec l'ex-ministre Jean-Claude Gayssot, ils présenteront dimanche une liste contre Marie-George Buffet pour prendre date.
> Dominique Grador, une proche de Jean-Claude Gayssot, ainsi que des "communistes unitaires" en feront également partie.
Ces derniers organisent un débat "qui se ressemble se rassemble", pour une "force unitaire de l'autre gauche", samedi soir sur le parvis de la Défense, à deux pas du congrès du PCF mais en marge, avec notamment Patrick Braouezec, Pierre Zarka et Roger Martelli. Une initiative qui n'a pas été du goût de la direction communiste.
"Nous voulons interpeller toutes les forces de la gauche critique pour dire 'arrêtons le massacre, cessons de cultiver nos petites boutiques'", a expliqué Roger Martelli, l'un des promoteurs du projet.
Quant aux "identitaires"
Ils sont conduits d'une part par le député André Gerin et de l'autre par Nicolas Marchand, ils déplorent les renoncements successifs.
> Bien que largement approuvée, la constitution d'un front progressiste avec le Nouveau Parti de Gauche de l'ex-socialiste Jean-Luc Mélenchon pour les élections européennes de juin 2009 fait également grincer des dents.
"Mélenchon veut faire un ' PS bis', qu'il le dise. Ils veulent occuper tout l'espace", déplore ainsi André Gerin. D'autres militants soulignent qu'avant même son lancement officiel, le Parti de Gauche fait de l'ombre au PCF.
Purge au Conseil national
Les divisions se sont focalisées sur la composition du futur Conseil national, qui devrait passer de 254 à 160 membres. Les contestataires voient dans cette cure d'amaigrissement une façon de les écarter.
Niant toute "purge", Marie-George Buffet a affirmé que toutes les sensibilités resteraient représentées dans les instances du parti tout en insistant sur le besoin de "rajeunissement."
Quid des initiatives en cours ?
Deux autres projets concurrents sont sur les rails,
- celui de l'ancien secrétaire du PCF, Robert Hue
- et un autre animé notamment par l'ex-apparentée communiste, Clémentine Autain.
Sans compter la création prochaine du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot, qui a le vent en poupe dans les sondages.
La situation des minoritaires est plus que jamais confuse, et brisée, la ligne dure de M.-G. Buffet.
Le 34e congrès du Parti communiste français (PCF) se déroule à La Défense jusqu'à dimanche. Il a adopté samedi la stratégie impulsée par Marie-George Buffet, à une large majorité. Elle espère relancer le parti au lieu de le fondre dans une nouvelle force.
La secrétaire nationale a imposé facilement sa ligne
> Avec 24,06% des voix face à ses 68,70%, les anciens "réformateurs" et communistes "unitaires" ne semblent plus en mesure de fédérer les forces de "l'autre gauche."
A l'ouverture du congrès, Stéphane Courtois, chercheur au CNRS, estimait néanmoins que le PCF poursuivait sa lente "agonie." "Marie-George Buffet n'a plus rien à dire, elle est dans une langue de bois terrifiante", disait-il sur France info.
> "Je suis sûre que les communistes vont sortir rassemblés de ce congrès. Ce n'est pas un congrès de crise, de fractures", a rétorqué la dirigeante communiste.
Olivier Dartigolles, porte-parole de la ligne Buffet a éclaré : "On nous promettait du sang et des larmes, mais le score témoigne du climat serein, qui devrait se prolonger dimanche sur le vote pour la direction".
Vers une direction collective
> Les 1.000 délégués se prononceront en effet dimanche sur le Conseil national, le "parlement" d'un parti qui reste une force militante, mais dont le déclin électoral depuis les années 1980 fait douter d'un possible rebond.
> Marie-George Buffet, qui avait envisagé de passer la main après son score désastreux (1,9%) à l'élection présidentielle de 2007, sollicite un nouveau mandat, mais à la tête d'une direction collégiale.
Elle propose que Pierre Laurent, 51 ans, directeur du quotidien l'Humanité, la seconde dans sa tâche.
Une opposition disparate
Les opposants à la direction offrent un front hétéroclite.
Les partisans d'une nouvelle force "alternative" rassemblent des membres du PCF qui se disent "exclus" de la future direction du parti.
> Cette liste qui milite pour une "transformation du PCF" et a obtenu le soutien de l'ancien secrétaire général de la CGT, Georges Séguy, a été déposée samedi matin et a pour tête de liste Marie-Pierre Vieu, secrétaire fédérale des Hautes-Pyrénées, selon plusieurs de ses membres.
"Je prendrai toutes mes responsabilités" et "je conduirai une liste alternative" si l'"immobilisme" et le "repli sur soi" restent de mise, avait déclaré Mme Vieu, un peu plus tôt devant les délégués, se disant "attachée à l'unité de tous les communistes".
> Pour les alternatifs, les communistes ont la responsabilité de rassembler les mouvements de "l'autre gauche", faute de quoi, ils resteront une force d'appoint. Pour eux les "transformations" annoncées par la direction ne sont en effet qu'un vague "replâtrage."
Avec l'ex-ministre Jean-Claude Gayssot, ils présenteront dimanche une liste contre Marie-George Buffet pour prendre date.
> Dominique Grador, une proche de Jean-Claude Gayssot, ainsi que des "communistes unitaires" en feront également partie.
Ces derniers organisent un débat "qui se ressemble se rassemble", pour une "force unitaire de l'autre gauche", samedi soir sur le parvis de la Défense, à deux pas du congrès du PCF mais en marge, avec notamment Patrick Braouezec, Pierre Zarka et Roger Martelli. Une initiative qui n'a pas été du goût de la direction communiste.
"Nous voulons interpeller toutes les forces de la gauche critique pour dire 'arrêtons le massacre, cessons de cultiver nos petites boutiques'", a expliqué Roger Martelli, l'un des promoteurs du projet.
Quant aux "identitaires"
Ils sont conduits d'une part par le député André Gerin et de l'autre par Nicolas Marchand, ils déplorent les renoncements successifs.
> Bien que largement approuvée, la constitution d'un front progressiste avec le Nouveau Parti de Gauche de l'ex-socialiste Jean-Luc Mélenchon pour les élections européennes de juin 2009 fait également grincer des dents.
"Mélenchon veut faire un '
Purge au Conseil national
Les divisions se sont focalisées sur la composition du futur Conseil national, qui devrait passer de 254 à 160 membres. Les contestataires voient dans cette cure d'amaigrissement une façon de les écarter.
Niant toute "purge", Marie-George Buffet a affirmé que toutes les sensibilités resteraient représentées dans les instances du parti tout en insistant sur le besoin de "rajeunissement."
Quid des initiatives en cours ?
Deux autres projets concurrents sont sur les rails,
- celui de l'ancien secrétaire du PCF, Robert Hue
- et un autre animé notamment par l'ex-apparentée communiste, Clémentine Autain.
Sans compter la création prochaine du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot, qui a le vent en poupe dans les sondages.
La situation des minoritaires est plus que jamais confuse, et brisée, la ligne dure de M.-G. Buffet.
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