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mercredi 5 février 2020

Perte d'un enfant, perte de la macronie

Une majorité parlementaire à vau-l'eau

A cinq semaines des municipales, le bateau de Macron prend de la gîte. 

Résultat de recherche d'images pour "turner navire orage""Et les élus LREM ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes : ni les Gilets Jaunes, ni la CGT et Sud ne peuvent êþre incriminés.
Le Medef favorable à l’allongement du congé de deuil pour enfant mort, contre l'avis de Pénicaud, la sous-ministre Schiappa qui tacle la ministre Pénicaud, Macron qui accuse ses députés d'inhumanité et qui attribue à sa ministre Pénicaud le sens politique d'une palourde, la majorité, comme l'exécutif, est aux abois.
Jeudi, les députés de la majorité ont repoussé la proposition de ses alliés UDI de faire passer de 5 à 12 jours le congé en cas de mort d’un enfant, au seul motif qu'il n'émane pas du parti du président ! Réflexe de Pavlov qui met en lumière un sectarisme parlementaire de type stalinien. 
Après l'adoption en commission la semaine dernière, la proposition du groupe centriste UDI-Agir visait à allonger de cinq à douze jours le congé en cas de décès d'un enfant.

La ministre Muriel Pénicaud avait prétexté un risque de peser sur les entreprises, alors que, selon le rapporteur du texte soi-même, chaque année en France, seulement 4.500 enfants meurent à travers la France avant d’avoir atteint la majorité.  La ministre du Travail défendait plutôt l’idée du don de RTT, à l'initiative des entreprises. 

Ce texte avait été rejeté à seulement deux voix près, jeudi, par des députés conditionnés d'astreinte, dans un hémicycle aux trois-quarts vide et en l'absence de Gilles Le Gendre, président fantoche de groupe, appelé à la rescousse, qui avait répondu qu'il avait mieux à faire : un dîner en ville !

Sous la pression de l'opinion, la majorité présidentielle a dû retoquer le texte après un long débat houleux. 
Un situation de sauvetage en urgence qui a  d'autant plus scandalisé l'ensemble de l'opposition que la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, faisait obstacle à l'extension du congé, alors que, de surcroît, la proposition excluait les familles des professions indépendantes et les fonctionnaires...  

Vendredi, le Medef, syndicat des patrons mécontent d'être pointé par Pénicaud comme récalcitrant, a demandé un nouveau vote à l'Assemblée. Autrement dit, le syndicat fait savoir que le veto de la majorité n'est pas de son fait et que les entreprises seraient ouvertes à participer, par solidarité, au financement de ce congé.  "C'est une évidence et c'est lancé", a répondu Geoffroy Roux de Bézieux, président de l'organisation patronale, dans un tweet adressé à Laurence Parisot. L'ancienne patronne du syndicat avait estimé un peu plus tôt que "le MEDEF s'honorerait à demander un nouveau vote de cette proposition".

Schiappa - en campagne des municipales - se désolidarise de Pénicaud

Dans la soirée, la secrétaire d'Etat à l'égalité femmes d'abord et des hommes, Marlène Schiappa, a ouvertement condamné la ministre Muriel Pénicaud. Sur BFM TV, l'ex- blogueuse et fondatrice du réseau d'entraide 'Maman travaille' a été cinglante : "Je souhaite que le gouvernement reconsidère sa position, qu'il y ait un nouveau vote, qui soit plus digne. Je crois que la seule réponse "entendable" (en Moyen français de blogueuse bobo)  c'est de dire à une personne qui vient de perdre son enfant 'Prenez le temps dont vous avez besoin." Le Medef et les syndicats se sont exprimés en faveur de cet allongement."
Après avoir ménagé Pénicaud en assurant qu'elle a "une grande admiration pour Muriel Pénicaud, pour sa trajectoire et ce qu'elle fait en tant que ministre du Travail", la secrétaire d'Etat a avoué : " là, j'ai une divergence, je ne partage pas son avis"

Un appel général à "l'humanité" des députés

"Honte sur eux", s'est exclamé le député LFI François Ruffin à la tribune.

Le rapporteur de la proposition de loiavait jugé que "cinq jours ne sont pas à la hauteur" pour "reprendre pied, suite à la mort d'un enfant", Guy Bricout (UDI-Agir) appelant à l'"humanité" de ses collègues.
En réponse, Sereine Mauborgne (LREM) avait défendu la "possibilité pour l'employeur de créer un compte de don", et la ministre du Travail Muriel Pénicaud lui avait emboîté le pas en surjouant la repentance et en appelant avec le don de RTT pour un collègue endeuillé à un "élan de solidarité".

Un amendement de la députée Michèle de Vaucouleurs (conseillère savoyarde en en insertion professionnelle, MoDem) avait tenté de tirer Pénicaud de son mauvais pas, remplaçant l'extension des congés liés au deuil d'un enfant mineur (de parents salariés du privé, exclusivement) par la possibilité d'offrir ses RTT à un collègue en cas de décès d'un de ses enfants: rien qui puisse mettre en péril les finances des PME-PMI ! Cette dernière proposition de loi a finalement été adoptée en première lecture par 46 voix et... 37 abstentions. 


Selon Le Gendre, Macron n'a pas nié "l'humanité" des députés LREM
La majorité LREM se rebiffe. L'ambiance est à la mutinerie dans l'armée de PlayMobil au Palais Bourbon. La tension est aussi forte qu'inédite entre le gouvernement et sa majorité après l'"erreur" sur le congé de deuil parental. Les députés robots respectueux des consignes repassent la patate chaude à l'exécutif qui les téléguide. 

La presse contredit de déni de Le Gendre qui reste à son poste:
VOIR et ENTENDRE la synthèse de BFMTV:
Les élus LREM insistent pour faire savoir qu'ils ont tout simplement suivi les consignes du gouvernement et refusent d'être montrés du doigt. Le député LREM du Vaucluse, Jean-François Césarini ne mâche pas ses mots. "Sur le plan politique, c’est une catastrophe. Le fait que le gouvernement dise 'votez contre ça', les députés votent contre. Et ensuite, c’est le gouvernement lui-même qui nous dit 'Non, vous êtes des imbéciles, vous êtes des inhumains.' C’est in-entendables [audible] pour nous.

Emmanuel Macron et Edouard Philippe tentent de désamorcer la crise

Pour tenter de désamorcer la grogne qui monte dans la majorité? cour des miracles inédite sous la Ve République, Macron n'a pas hésité à s'ingérer directement dans le débat, en dépit du principe de séparation des pouvoirs, en passant un coup de téléphone à Gilles Le Gendre. Le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale - que, le mardi 31 juillet 2018, à propos de l'affaire Benalla, le député PCF du Puy-de-Dôme, André Chassaigne, a décrit: "simples digéreurs, intestins silencieux de la bouche élyséenne" - a confié les propos du chef de l'Etat. Macron avait pris la parole samedi et demandé de "l'humanité" aux députés. 

"Il n’a jamais dénié aux députés La République en Marche le fait d’êtres humains, prétend Gilles Le Gendre.
Il a souhaité que le principe d’humanité guide la solution que nous devons apporter pour sortir de la mini-crise dans laquelle nous nous trouvions," en conséquence de leur inhumanité constitutive et de partisans : nombre d'entre eux sont issus de la société civile et défendent leurs propres intérêts. 

VOIR et ENTENDRE Gilles Le Gendre soutenir que le président Macron n'a pas mentionné le défaut d'"humanité" des députés de sa majorité:
Dans l'après-midi, c'est le premier ministre qui est passé la nouvelle consigne en réunion du groupe majoritaire à l'Assemblée et "assume" [devant qui? Terme vide de sens] pleinement [tant qu'à faire !] la part de responsabilité qui provient du gouvernement. Par devoir - et avant de partir au Havre pour y rester après les municipales, à la surprise générale, en rupture avec le scénario qu'il a lui-meme  - Edouard Philippe a volé au secours de sa ministre du Travail, Muriel Pénicaud, qui s'est déconsidérée, justifiant les appels à sa démission : "Tous ceux qui iront chercher la responsabilité ailleurs, sur Muriel, en interne ou en externe, je leur dis merde !"  Parole de premier ministre grossier qui se prévalait d'une maîtrise de soi sans faille ! En juin dernier, dans le Journal du dimanche, l'Edouard se flattait de sa capacité à garder son sang-froid malgré la crise des Gilets Jaunes...

Pas un problème d'argent, selon Muriel Pénicaud...
La ministre du Travail, que les présidents de Région traitent de "menteuse" à propos de performances de sa politique en direction de l'apprentissage (lien PaSiDupes), raconte désormais qu'il n'a jamais été question d'un "problème d'argent", mais plutôt de connaître les modalités de financement de ce congé. 

Pénicaud avait rencontré dans la journée deux associations de parents d'enfants décédés auxquelles elle avait promis un "plan d'action" allant "de l'accompagnement psychologique aux frais d'obsèques"Le temps qu'un plan soit élaboré et mis en oeuvre il aura coulé des torrents de larmes sous les ponts.

Syndicats et patronat ont été reçus au ministère pour "trouver une solution" en vue de l'examen du texte au Sénat le 3 mars, qu'elle espère - désormais - adopté "à l'unanimité".

La proposition centriste, examinée dans le cadre d'une journée dédiée à ses propositions ("niche parlementaire", espace temps réservé à l'émergence de propositions de dernière minute), avait déjà été vidée  la semaine dernière de sa mesure phare consacré à l'extension du temps de récupération des familles. 

Surfant sur l'émotion, un co-fondateur d'En Marche! et actuel secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé, la fameuse "triple buse" Agnès Buzyn, Adrien Taquet fait de la surenchère en proposant maintenant un accompagnement psychologique...

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