Griveaux, preuve que mieux que de longs discours et révélations de presse, il faut désormais un film ou deux bien explicites
Ces politiques qui sont tombés pour moins que ça
Pris la main dans le caleçon, Griveaux a eu le mauvais goût d'évoquer sa famille, les associant "en meme temps" à ses turpitudes extra-conjugales.
"Ma famille ne mérite pas cela. Personne, au fond, ne devrait jamais subir une telle violence," a estimé ce vendredi Benjamin Griveaux, un intime de Macron, à la suite de la diffusion non prévue - le jour de la Saint-Valentin - dans le scénario d'une vidéo vulgaire à caractère sexuel.
En renonçant ce vendredi à sa candidature à la mairie de Paris, Benjamin Griveaux a avoué être l'acteur porno amateur des sex-tapes qui circulent dans le monde, bien que réservées à son auto-promotion - pensait-il - auprès d'une maîtresse.
Rebondissement inédit dans la campagne des municipales de mars.
A un mois du scrutin, Benjamin Griveaux a annoncé son coït interrompu avec l'électorat parisien : en cause non pas le harcèlement d'une femme par un masturbateur impudique mais, étrangement, la diffusion sur Internet de sextos le montrant peinant à l'échauffement. "Un site internet et des réseaux sociaux ont relayé des attaques ignobles mettant en cause ma vie privée", a déclaré l'acteur-réalisateur des sex-tapes en début de matinée pour expliquer son retrait.
Une situation arrivée à d'autres en France et dans le monde, assure aujourd'hui la presse macronienne
Une volonté de banalisation de l'échange d'images sexuelles sur portable.
A cela près qu'aux images figées succèdent des scènes animées de masturbation à des fins pathétiques d'auto-érotisation laborieuse d'adultes, dont le caractère sordide ne redore pas l'image de l'individu, ni de la classe politique.
Et à ce détail près que le public a en main plus que des récits par le journaliste qui a vu l'homme qui a vu l'ours et des images floues en noir et blanc, mais des pièces à conviction en technicolor, lesquelles ne devraient pas tomber sous l'oeil non averti de ce qui reste de jeunes candides sur cette planète déjà passablement polluée. Reste que les arguments présentés par Griveaux ne risquent pas de la réchauffer outre mesure...
Il n'est pas le seul responsable politique à se retrouver dans cette situation.
Les conseillers en communication de Griveaux n'ont visiblement rien à battre de l'état de la planète politique et en remettent une couche. De peu, ils nous épargnent l'argument selon lequel Griveaux aurait voulu faire don de sa personne à Macron pour démontrer que sa garde rapprochée, à défaut de ses députés, à une face "humaine"... Une dévotion qui ne s'exprime plus dans une alcôve (ou sur le balcon de Brégançon, où Chirac exposa son sexe à la douceur de la brise marine venue du large), mais en des lieux carrelés autrefois appelés "lieux d'aisance".
La classe politique a chanté en choeur sa solidarité : du pipeau, si on ose dire, car tous, à droite comme à gauche et au centre, craignent que sortent les images qui clament leur humanité à toutes et tous.
Partout dans le monde - est-ce glorieux comme le 'morning glory' filmé de Griveaux ? -, des élus ont dû renoncer à leurs ambitions politiques à cause de la diffusion d'images intimes. Dans certains pays, il s'agit même d'une arme utilisée par le pouvoir pour déstabiliser les opposants. On parle de "revenge porn" ou porno-divulgation, ce qui désigne la mise en ligne de contenu sexuellement explicite publiquement partagé sans le consentement de la ou des personnes apparaissant sur le document (authentique ou non), dans une intention de vengeance...
Mai 2017 : démission du maire du Havre après la diffusion de selfies dénudés
La polémique est née dans une ville symbolique, celle du premier ministre de Macron: Le Havre. En mai 2017, à son arrivée à Matignon, Edouard Philippe s'était choisi pour remplaçant un élu respectable, Luc Lemonnier, 50 ans et père de quatre enfants. Or deux ans plus tard, le 21 mai 2019, il a annoncé sa démission - lui aussi - pour "protéger sa famille" éclaboussée avec lui par un scandale lié à la diffusion de photos de lui nu par une femme, se disant elle-même victime de l'édile.
Interrogée par France Bleu Normandie, la femme qui avait envoyé ces photos assurait avoir voulu, par son geste, dénoncer les clichés envoyés par le maire lui-même deux années auparavant. "Pour moi, ça a été un viol ! Je suis mariée depuis plus de 20 ans, j'ai des enfants, je suis épanouie dans ma vie de couple, on se connaissait depuis longtemps (avec Luc Lemonnier), j'ai été choquée".
Dans un communiqué envoyé à la suite de sa démission, le maire a nié "catégoriquement les comportements qui lui sont prêtés", un secret de polichinelle à la mairie du Havre mais que l'Edouard ne croyait pas voir s'étaler un jour sur la place publique. "Les échanges de messages auxquels il a pu participer sont intervenus dans le cadre de communications virtuelles exclusives de toute contrainte et entre adultes consentants".
La presse macronienne va chercher des exemples à l'étranger
La macronie est-elle justifiée à dénoncer une américanisation des moeurs politiques ?
Novembre 2018 : la sex-tape qui fait tomber le ministre sud-africain de l'Intérieur, Malusi Gigaba, a dû démissionner de ses fonctions en 2018, au nom de " l'intérêt national " et de celui du parti. Il était la cible de tentatives d'extorsion après le vol d'une vidéo à caractère sexuel le concernant.
" Le vol a eu lieu lorsque ma communication a été interceptée illégalement et mon téléphone a été piraté en 2016/17 ", avait-il écrit sur Twitter.
Octobre 2019 : une élue démocrate américaine, victime de "revenge porn" ?
L'élue démocrate Katie Hill, âgée de 32 ans, bisexuelle assumée, avait été élue en novembre 2018 dans une circonscription de Californie jusque-là aux mains des Républicains. En octobre dernier, des media qui sont "conservateurs" - quand ils ne sont pas Démocrates, donc "libres et indépendants" ! - ont publié des articles lui imputant une relation, entre 2017 et 2018, avec une jeune membre de son équipe de campagne dans le cadre d'un ménage à trois avec son mari. Des photos d'elle nue ont même été diffusées. Les mêmes media lui ont également attribué une liaison avec un assistant parlementaire.
Le "kompromat", le chantage à la sex-tape en Russie.
En question, une vieille technique du KGB, remise au goût du jour dans la Russie de Poutine : le "kompromat" ou "matériel compromettant". Dans la plupart des cas, il s'agit de sex-tapes tournées en caméra cachée dans le but de discréditer les adversaires (politiques, journalistes, militants...) ou d'exercer une pression sur eux. Parfois, ce sont des militantes qui servent d'"appât" et qui charment - et piègent - des membres de l'opposition. Certaines vidéos sont diffusées à la télévision ou sur des sites.
Cette pratique est une véritable arme d'humiliation massive, mais l'"exemple" illustrant cette pratique connue de tout acteur politique responsable est unique, celui d'un leader de parti d'opposition, Mikhaïl Kassianov (premier ministre entre 2000-2004), a été filmé dans des ébats sexuels avec son assistante en 2016. Une rencontre adultère dont des extraits ont été diffusés sur la chaîne de télévision contrôlée par l'Etat, NTV.
Des sex-tapes en Iran et des politiques accusés d'hypocrisie
Ce phénomène est aujourd'hui inédit dans d'autres pays. Selon France 24, plusieurs sex-tapes ont été diffusées en août dernier en Iran, une première depuis la Révolution Islamique de 1979. Dans l'une d'entre elles, filmée en caméra cachée, on voit Ali Mohammad Ahmadi, ancien gouverneur d'une province du sud-ouest du pays, au lit, nu, au côté d'une femme - qui n'est pas son épouse.
Le président Macron faisait de la bataille de Paris un enjeu capital...
Ses élections municipales 2020 à Paris auront été perdues par des bras cassés et un agité du poignet.
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