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mercredi 26 février 2020

Le chef de groupe du MoDem insulte l'opposition

"Vous n'êtes rien", éructe un député MoDem méprisant des Insoumis à l'Assemblée  

Les députés LREM ont fait leur cinéma un jour de retransmission des débats

Les députés de la majorité présidentielle sont des intolérants au travail, comme d'autres au gluten, et ne supportent pas la contradiction. Ils l'ont prouvé mardi soir, en fin de soirée, en se donnant en spectacle, désertant brièvement les bancs pour protester contre les amendements de l'opposition. 

Pendant une trentaine de minutes, ils ont protesté contre "l'obstruction" et une "litanie" d'amendements "sans aucun intérêt" des Insoumis et des communistes, lors de l'examen de la réforme à trous des retraites. 
L'article 44, alinéa premier, de la Constitution de 1958, dispose que « les membres du Parlement et le Gouvernement ont le droit d'amendement », c'est-à-dire le droit de proposer des modifications à un texte (projet ou proposition de loi ou de résolution) dont est saisie une assemblée.
L'opposition a dénoncé une atteinte au droit d'amendement, "du cinéma" et "du grand guignol.
Résultat de recherche d'images pour "Patrick Mignola"Puis le ton est encore monté en toute fin de séance, en conclusion d'une "soirée mouvementée" achevée vers 01 heure du matin mercredi. Les PlayMobil de Macron sont sortis comme un seul homme prendre le frais une demi-heure: seuls les présidents de groupes, le tambour-major Gilles Le Gendre (LREM, ci-dessus à gauche) et le serre-file Patrick Mignola (MoDem) sont restés pour suivre la suite des opérations. "Nous venons d'engager une série d'amendements tous identiques, avec encore une fois la volonté manifeste de faire durer inutilement le débat", a estimé Gilles Le Gendre. "C'est notre droit de récuser la nature de ces débats, nous ne souhaitons pas y participer".
Les députés n'arrivaient pas à bout en effet de l'examen de l'article 2 du texte, sur les 65 du volet ordinaire de cette réforme des retraites.

Les  Républicains et les communistes ont rappelé les règles du bon fonctionnement démocratique de l'Assemblée nationale
Les amendements concernés proposaient une série de changements de date pour l'entrée en vigueur des différentes transitions de la réforme des retraites; ce qui n'est pas sans intérêt pour les pensionnés à venir, mais que la majorité traite par dessus la jambe. 
Les oppositions ont ensuite enchaîné les rappels au règlement pour dénoncer une "mise en scène" de la majorité, selon le député LR Stéphane Viry, ou du "cinéma" pour le communiste André Chassaigne.

Le co-rapporteur centriste du MoDem se croit au Soviet Suprême

Une déclaration du co-rapporteur Nicolas Turquois (MoDem de la Vienne) - député bénéficiaire d'un poste réserve -  a mis le feu aux poudres au retour des godillots de la majorité : "Certains ont dit la République, c'est moi (une allusion au LFI Jean-Luc Mélenchon); eh bien, la République, c'est nous et vous, vous n'êtes rien", a lancé à l'opposition le supplétif de LREM. S'il n'est pas président de groupe en titre, il s'y croit. Ni Bayrou, ni Mignola (pourtant ex-membre de plusieurs cabinets ministériels)  ne joue son rôle. 
Pour le centriste Nicolas Turquois, la jeune fille qui s'est permise de donner son opinion sur l'islam tel qu'il se fait connaître aurait reçu les mêmes menaces si elle avait attaqué la communauté catholique. Or, la comparaison ne passe pas, parce qu'elle est stupide d'injustice. . Convié à une émission sur CNews pour évoquer différents sujets, le député représentant les idées de Bayrou dans la Vienne, Nicolas Turquois était invité à réagir sur les menaces de mort reçues par Mila, une jeune fille qui dans le langage des jeunes de son âge, 16 ans, avait qualifié l’Islam de 'religion de merde', ce qui avait fait polémique. Ces propos lui avait valu notamment des menaces de mort. 
Face à l’éditorialiste du Figaro, Alexandre Devecchio, le député s’est attiré les foudres d’une bonne partie des invités sur le plateau : "Vous vous moquez du monde ? », rétorque Alexandre Devecchio, lui rappelant l’épisode du 10 janvier dernier où le chansonnier
Frédéric Fromet avait suscité l’indignation avec sa chanson "Jésus, Jésus, Jésus est pédé, j’vois pas pourquoi ça dérangerait…". Une agression qui n’avait pourtant pas été suivie de menace de mort. Les chrétiens sont passés au Nouveau Testament...
Nicolas Turquois, qui passe pour un modéré parce qu'il se fait élire comme MoDem de la Vienne, a osé proférer, sur CNews, une des plus énormes monstruosités entendues sur un plateau-télé depuis des semaines. C’est grotesque, c’est abject, c’est déshonorant. Cet homme se couvre de honte, et il faut que ça se sache.

Les oppositions ont alors tonné contre un "dérapage" d'un rapporteur qui a "perdu ses nerfs".Un temps pressenti pour gérer la ville de Paris à la place de la star du porno  amateur, Benjamin Griveaux, pris la main dans le caleçon caméra au poing et  contraint au retrait en rase campagne des municipales, le  président de séance, Hugues Renson, a reconnu des "propos excessifs" de Nicolas Turquois, qui a d'ailleurs présenté ses excuses. Le premier ministre Edouard Philippe - avec Griveaux, autre spécialiste du va-et-vient, mais entre Paris et Le Havre  - avait demandé mardi aux députés LREM de "tenir encore" face à "l'obstruction" de la gauche de la gauche.
Mise en scène d'un scénario annoncé

Si le projet de loi est lacunaire et défectueux, le synopsis de son examen est en revanche écrit et l'épisode de mardi soir s'inscrit dans la dramatisation du chaos d'un tournage voulu par la majorité.    
Le locataire de Matignon a en effet tombé le masque pour menacer de prendre ses "responsabilités" en recourant au 49-3, arme de la Constitutionpermettant d'adopter un texte sans vote, si besoin.

Dans l'hémicycle,pour justifier "le côté un peu absurde" et le "non-sens" de "ces amendements qu'on s'enfile en série",  François Ruffin (LFI) a fait valoir qu'il répond au "non-sens institutionnel" de la Ve République, avec une "telle concentration des pouvoirs entre les mains de l'exécutif, qui écrase complètement le législatif", lorsqu'il est dépendant et soumis à un président qui ne permet pas le libre fonctionnement des institutions.

"On ne peut répondre à une absurdité que par une autre absurdité. Face à un Parlement qui est une chambre d'enregistrement des désirs du président (Emmanuel Macron), la seule chose qu'on puisse faire c'est au moins de ralentir cet enregistrement", a-t-il expliqué. 

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