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mercredi 19 février 2020

Macron part en croisade contre le communautarisme requalifié en "séparatisme" et isolant l'islamisme

Macron discrimine "le séparatisme islamiste", ignorant les autres séparatismes politiques, corse ou guyanais 

Macron a fait l'annonce mardi d'une série de mesures visant les "influences étrangères" sur l'islam en France

Macron provoqué par une femme en voile intégral à Mulhouse, 
lors d'un déplacement sur le thème du... " séparatisme islamiste" !
Se fondant sur l'a priori que le mal vient de l'étranger,  allant des imams étrangers au financement des mosquées, il s'est dit déterminé à entrer en lutte contre le "séparatisme islamiste" qui discrédite les musulmans en France.

"En même temps", le chef de l'Etat a tenu à certifier qu'il ne vise pas les musulmans mais ceux qui s'affranchissent des règles de la République. Ce serait une faute profonde".
Mais sa détermination s'arrête à certaines parties du territoire national, notamment la Corse - ou on parle de "nationalisme"  avec le FLNC, quelle que soit sa dernière appellation en date - incarnée par la coalition sortie en tête des urnes dimanche 10 décembre 2017 en Corse et dirigée par Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni, les Antilles, en dépit de leur choix de la départementalisation, ou de la Guyane où en 1991, un parti nationaliste fédérateur a vu le jour, le Mouvement de décolonisation et d’émancipation sociale (MDES, classé à l'extrême gauche, appelant à voter Oui lors du référendum sur l'autonomie de la Guyane du 10 janvier 2010) avec une représentation au Conseil régional et au Conseil général. L’un de ses membres assurera même la vice-présidence, tandis que le Président du département adoptera le drapeau de l’UTG (Union des travailleurs guyanais, une organisation syndicale guyanaise très proche de la CGT française) pour la Guyane. 

Macron affirme néanmoins qu'il ne s'agit pas de faire "un plan contre l'islam"

Pour exposer sa "pensée complexe" (voire incohérente et partisane, mais nous n'y comprenons évidemment rien) sur ce sujet sensible, à un mois des municipales, Macron a passé une journée sous haute sécurité à Bourtzwiller (entouré d'une population rare mais choisie, donc sûre, voire intéressée, à les voir opiner du chef à tout propos et à réclamer des selfies) un quartier populaire de Mulhouse (LR), ville de gauche jusqu'en 2008, jumelée au Mali, où la communauté musulmane est très importante et organisée et où, en décembre dernier, les pompiers ont en effet été alertés pour un feu violent dans les caves d'un immeuble, rapportent les Dernières Nouvelles d'Alsace. Or, c'est une rue perpendiculaire à la rue Saint-Nazaire, où un incendie, également parti d’une cave en octobre 2017, avait fait six victimes. Ce quartier La commune - l'un des 15 territoires faisant l'objet d'une lutte coordonnée contre le repli islamique - compte 31 % de sa population en dessous du seuil de pauvreté, ce qui en fait un terreau propice aux extrémismes politiques de droite comme de gauche et religieux pour l'islamisme. 

Afin d'éviter des prêches non conformes aux lois de la République, la France cessera d'accueillir des "imams détachés" envoyés par d'autres pays, comme la Turquie et l'Algérie, en augmentant parallèlement le nombre d'imams formés en France, en sorte qu'ils soient aptes à parler le français. Ceux déjà en France termineront "leur période de présence", a précisé Macron, magnanime.
Sera également mis fin à l'accueil des quelques 300 "psalmodieurs" reçus chaque année durant le ramadan.

Les financements étrangers des lieux de culte - et centres culturels (véritables enclaves en territoire laïc) seront contrôlés (mais nul ne sait comment).

La communauté musulmane de Mulhouse dispose de sa propre médiathèque et de son collège de 11 classes, associés à la mosquée Annour (avec un espace bien-être (salle de fitness, une piscine de 25 mètres où les genres ne se crioiseront pas, un hammam, un spa et un sauna), un espace mortuaire et même un coiffeur) qui a ouvert ses portes en mai dernier (commencée en 2009) et où Brigitte Macron pourra (peut-être) aller dispenser quelques heures de français - président a assuré que les contrôles seront renforcés pour pouvoir bloquer des projets suspects. "Nous devons savoir d'où vient l'argent, qui le touche et pour quoi faire", a-t-il lancé. 
Macron peut prendre ses renseignements auprès de Libération qui rapporte que le Qatar (en fait, une... ONG !) avoue avoir "avancé" deux millions d'euros (ce qui ne préjuge en rien des sommes additionnelles versées ensuite) pour la construction de l'édifice, le deuxième chantier le plus important du Grand Est. Mais Bourtzwiller reste un quartier déshérité.

Autre annonce qui ne coûte rien, la disparition prochaine des ELCO (enseignements en langues et cultures étrangères) qui offrent à 80.000 élèves des cours dispensés par des enseignants envoyés par d'autres pays, parfois non francophones et sans contrôle de l'Education nationale.

La Turquie, candidate à l'entrée dans l'UE, est visée.
Macron s'est attaqué à la Turquie, sachant que les cours de turc dispensés dans ce cadre "sont parfois politisés", explique un conseiller. "On ne peut pas avoir les lois de la Turquie" en France", aurait ajouté cet anonyme.

"En même temps", Macron a certifié qu'il ne veut en aucun cas stigmatiser les musulmans

Il n'hésite d'ailleurs pas à critiquer ceux qui veulent les "repousser vers les extrêmes". Mais, le Normand ménage la chèvre et le chou et pointe aussi "la naïveté qui consisterait à dire 'il n'y a pas de problème, circulez' ".

Il ne voit pas la femme voilée, 
pas plus qu'il n'entend les Français:
Brigitte Macron porte-t-elle le voile à l'Elysée, 
sans qu'il le sache ?
Dans le "monde nouveau" macronien n'est plus le communautarisme : "notre ennemi est le séparatisme" politique (entrisme) et religieux (charia), mais, pour autant, "faire un plan contre l'islam serait une faute profonde", a-t-il insisté à moins d'un mois des élections municipales. Et en même temps, il a averti que toute religion [comme si les catholiques, les juifs ou les bouddhistes menaçaient la démocratie] dit respecter les valeurs de la République, en particulier l'égalité homme-femme.

Reconquête républicaine

Saint Louis en croisade
"Dans la République, on ne peut pas accepter qu'on refuse de serrer la main à une femme parce qu'elle est femme; dans la République, on ne peut pas accepter que quelqu'un refuse d'être soigné ou éduqué par quelqu'un; dans la République, on ne peut pas accepter la déscolarisation; dans la République, on ne peut pas exiger des certificats de virginité pour se marier; dans la République, on ne doit jamais accepter que les lois de la religion puissent être supérieures aux lois de la République, c'est aussi simple que ça", a-t-il insisté, dans une anaphore qui renvoie notamment au "capitaine de pédalo", Hollande...

"L'islam politique n'a pas sa place" en France, avait affirmé un peu plus tôt le chef de l'Etat, lors d'un bain de foule avec des jeunes du quartier triés sur le volet, qui ont toutefois fait observer qu'ils n'étaient pas invités à son discours de fin de journée.

Il a déjeuné dans le... commissariat du quartier, où vingt policiers de plus ont justement été affectés, au titre de la "reconquête républicaine".
Ces patrouilles de police de proximité ont "apporté un vrai changement, pour apaiser le quartier, pour que les langues se délient et que les gens n'aient plus peur", s'est félicitée la brigadier-chef... Fathia Bouizy, une Française appropriée au contexte de zone abandonnée de la République.

La "visite de terrain" du président de la République est la première étape d'une séquence qui s'étendra au delà des municipales des 15 et 22 mars, dates des élections municipales 2020, il fallait le dire. Et il faudra le tenir.
Il se donne ainsi le temps de réfléchir au contenu, à la méthode et au financement de sa stratégie contre la radicalisation et l'islam politique. Il devrait prochainement évoquer la radicalisation dans les clubs de sports ou associations, pour y installer des "chartes de laïcité". On sait toutefois ce que peut donner une charte de la déontologie des membres du Gouvernement... Il ne reculera sans doute pas non plus devant la création d'un comité Théodule de plus 

Ses annonces floues ont ravi LREM sans convaincre les oppositions

Le sénateur LR Bruno Retailleau a twitté : "Y a-t-il un seul islamiste qui ce soir est inquiet des annonces d'Emmanuel Macron ?"

De son coté Jean-Luc Mélenchon (LFI) lui a reproché de "passer sous silence les églises évangélistes [ou la Franc-maçonnerie ?] qui sont directement liées aux puissances étrangères que sont les Etats-Unis et le Brésil."

Depuis le début du quinquennat, les acteurs politiques pressent Macron d'affirmer sa politique sur ce sujet. Mais aucun acte fort n'est encore posé, tandis que le débat s'est encore durci ces derniers mois autour de la présence de listes communautaristes aux municipales ou sur le port du voile par une mère accompagnant une sortie scolaire.

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