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mardi 25 février 2020

Le photographe Gaspard Glanz a mis un coup de boule à un magistrat

L'agression a eu lieu lors du blocage du tribunal judiciaire de Paris par un collectif d'avocats en grève contre la réforme des retraites

Le magistrat du tribunal judiciaire de Paris a déposé une plainte pour violences 

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Glanz, journaliste de combat. Contre le système
Il a en effet été agressé par un individu porteur d'une caméra, lundi 24 matin. Le journaliste s'est fait connaître auprès des policiers venus l'interpeller après l'agression. Originaire de Strasbourg et connu pour couvrir régulièrement les manifestations de voie publique, il s'agit de Gaspard Glanz, 32 ans. 
Lors de son audition, il s'est prévalu de son statut de "journaliste avec statut d'auteur pour l'agence Taranis", du nom d'une divinité celte, le dieu du tonnerre, et de la foudre...
Cette agence de presse créée par le journaliste indépendant Gaspard Glanz, arrêté à Paris lors d'une manifestation de gilets jaunes, s'est imposée comme une source respectée de suivi "brut" des mouvements sociaux, sans analyses, ni contextualisation, ni presque aucun entretien : sur le site de Taranis News, créé en 2012, on ne trouve que du son et de l'image, de longues vidéos au montage très sobre, qui immergent le visiteur dans les mobilisations sociales de France (manifestations contre la loi travail, Nuit Debout, évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, et, pendant toute la durée des événements, presque exclusivement de longs films au coeur des "actes" de mobilisation des Gilets Jaunes. Gaspard Glanz a d'ailleurs été interpellé le samedi 20 avril place de la République et a passé quarante-huit heures en garde à vue.
Taranis News est plutôt le média de la rue. "On fait ce que j'appelle du street journalism, un journalisme urbain, pour les jeunes, car 90 % des visiteurs de notre site ont entre 17 et 35 ans", assumait auprès de L'Obs Gaspard Glanz en 2016, qui confiait son intérêt pour "la foule en général : les festivals, les manifestations, les rassemblements", suivant le principe "Liberté, égalité, full HD") et la mise à disposition des media. Taranis affirme sur Twitter avoir eu "quasiment toute la presse française en clients" depuis 2012, dont l'Agence France Presse...
Sa valeur ajoutée est évidente : rompus aux mouvements sociaux dont ils maîtrisent - de l'intérieur - les codes et connaissent l'atmosphère, les reporters produisent un contenu d'un nouveau genre, immersif et brut de décoffrage. Plusieurs films produits par l'agence assurent sa réputation : en 2017, au cours d'une manifestation Glanz "grille" des agents de police "déguisés" en journalistes et les filme en les provoquant...
Le reporter, qui ne possède pas de carte de presse, se fait également connaître en filmant de près les rixes et bagarres entre policiers et "black bloc".
Après les révélations du Monde sur l'affaire Benalla,
Taranis publie des images tournées le 1er mai qui montrent le conseiller de l'Elysée "grimé en policier en civil".
Le fondateur de Tanaris News est-il journaliste, militant ou les deux? L'intéressé objecte que ses vidéos, brutes, ne comportent pas de voix off ni de parti pris. Lui se contente de filmer ce qu'il a vu, en montant simplement ses rushes en longues vidéos. Par ailleurs, Taranis fonctionne en "autogestion" : Gaspard Glanz ne donne pas de consignes à son équipe qui consacre des contenus à ce qu'elle souhaite traiter, mais les sujets choisis par Taranis reflètent les centres d'intérêts et les convictions de ses journalistes :  mouvements sociaux et activisme de la gauche radicale et libertaire. De quoi dessiner une ligne éditoriale, certes, mais en fournissant un contenu non militant. Gaspard Glanz  est évidemment honni de la police : en 2016, il a été poursuivi pour avoir posté une photo de membres des forces de l'ordre accompagnée de la légende : "Ein Reich, ein Volk, ein Führer" ("Un peuple, un pays, un guide", le slogan des nazis).
D'après Le Point, il est "fiché S par trois services de renseignement" en raison de son appartenance à "la mouvance anarcho-autonome", et "souvent aux côtés de l'ultragauche ou des zadistes".
Le coup de boule aurait été donné à l'issue des dépositions des protagonistes et d'un témoin oculaire : alors que le magistrat tentait de se rendre sur son lieu de travail et d'accéder à son bureau, il a été empêché de passer en raison du blocus mis en place par une quinzaine d'avocats qui protestaient contre la réforme des retraites. Le cadre de la justice et les robes noires ont échangé leurs points de vue, comme d'autres leurs témoins, avant de se retrouver sur le pré au petit matin.

Le magistrat a fait valoir que le contraindre à ne pas remplir ses fonctions n'est pas un des objectifs de leur manifestation. A ce moment, un "cameraman" arrive dans son dos et le magistrat s'aperçoit alors qu'il est filmé. Il pose alors sa main sur l'objectif : le droit à l'image, ça existe ! L'homme à la caméra devient virulent et tutoie sa cible: la provocation précipite d'ordinaire l'affrontement et c'est le buzz assuré, et aussi une rentrée d'argent. Gaspard Glanz ne décline ni son identité ni sa qualité, selon un témoin. Glanz demande au magistrat de retirer sa main de l'objectif; celui-ci répond qu'il ne la retirera que lorsqu'il arrêtera de filmer. C'est alors que l'activiste assène un coup de tête à celui qui refuse d'être filmé. Le magistrat est atteint à l'arête du nez et reste sonné. En se rendant aux urgences médico-judiciaires, le médecin lui prescrit une ITT de moins de huit jours. Le magistrat a précisé que l'auteur des coups ne savait pas a priori qu'il était magistrat.

Le suspect veut collaborer avec la police

Le cameraman a aussitôt été interpellé et conduit au commissariat. S'il a accepté de décliner son identité et son CV et a reconnu avoir été présent sur les lieux du délit mais il a fait valoir son droit au silence en ce qui concerne les circonstances de l'agression. Il a simplement répondu par l'affirmative à la question de savoir s'il savait que des magistrats étaient présents ce matin-là sans toutefois en avoir identifié lui-même.
Néanmoins, il a affirmé qu'il souhaitait collaborer avec la police, mais exigeait la possibilité de mettre ses rushes à l'abri, mais aussi à disposition de la justice.

 

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