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jeudi 20 février 2020

La fermeture de Fessenheim entraînera des émissions additionnelles

La fermeture de la centrale alsacienne se fonde sur une vision de l’écologie aujourd’hui dépassée

Les émissions mondiales de CO2 ont augmenté de 55% en vingt ans


Quatre ans après la signature de l’accord de Paris, la fièvre  est retombée. Les émissions globales ne baissent pas et les résultats concrets des engagements climatiques actuels des Etats ne s’avèrent pas à la hauteur, en dépit des déclarations vertueuses, politiques et médiatiques, concernant les conséquences du réchauffement climatique, mais dans l’Hexagone et partout dans le monde la prise de conscience citoyenne proclamée reste sans effets concrets. Il y a un mois, plus d’un million de jeunes dans le monde donnaient des leçons à leurs aînés, se mobilisant dans les rues pour le climat, politique spectacle qui ne déplace pas les montagnes: des militants écologistes ont bloqué les avenues londoniennes à l’occasion de la "semaine de la rébellion internationale", organisée par les agitateurs d'Extinction Rebellion pour dénoncer l’inaction du gouvernement face au changement climatique. En France, une quinzaine d’associations a organisé des manifestations similaires, appelant les Français à "une désobéissance civile" massive et non violente, pour inciter Macron à changer le cap de sa politique environnementale.

Dans notre pays, après les européennes, les débats des municipales et les programmes des candidats sont toujours pollués par les sujets écologiques, avec des annonces de créations de parcs gigantesques ou de murs végétalisés jouxtant les amas de poubelles abandonnées à tous les coins de rues par les éboueurs en colère mais, si la France affirme vouloir respecter l’objectif ambitieux de la "neutralité carbone" d’ici une trentaine d’années, comme affirmé encore le mois dernier par la secrétaire d’Etat Emmanuelle Wargon, il subsiste entre les pays une grande disparité, ne serait-ce que dans l'UE, quant à leur capacité à élaborer des politiques écologiques et énergétiques à la hauteur des enjeux mondiaux. En Allemagne, la "neutralité carbone" est battue en brèche par la (ré)ouverture de centrales au charbon...

Mais en France, le 22 février, le premier réacteur de la centrale nucléaire de Fessenheim va fermer sur décision politique, promesse de Hollande, sous la pression des écologistes, malgré la faiblesse de sa représentation,  17 députés à l'Assemblée.

De nombreux observateurs disent pourtant leur inquiétude pour un territoire qui souffre déjà de la désindustrialisation, et où près de 5.000 personnes dépendent économiquement de la centrale.

Au-delà du malaise social, se dégage un malaise sur l'incohérence d'une fermeture d'un moyen de production bas carbone en pleine urgence climatique dans une Europe sous influence écologiste et encore très polluante, puisque dépendante de ses centrales à charbon et à gaz préconisées par les... activistes Verts. Au moment où Fessenheim s'engage dans la fermeture de son premier réacteur, les Allemands mettent en service une nouvelle centrale à charbon à 500 km au nord de Fessenheim, à Datteln 4, (propriété du groupe énergétique allemand Uniper, exploitant exploitait notamment de deux centrales à charbon en France, à Saint-Avold et à Gardanne) à l'été 2020, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, dans la région industrielle de la Ruhr, malgré la promesse de Berlin en début 2019 de sortir du charbon d’ici 2038 pour réduire ses émissions de CO2, provoquant la colère des écologistes également en colère contre le nucléaire...

Les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) issues de la combustion de ressources fossiles - charbon, pétrole et gaz - et de certaines activités comme la cimenterie ont augmenté de 2,7% l’année dernièrepour atteindre 37,1 milliards de tonnes. Le CO2 étant le principal gaz à effet de serre (GES) avec le méthane, l’ozone, le protoxyde d’azote ou encore les hydrofluorocarbures.
Certaines études désignent la Chine plus gros pollueurs. 
L’année dernière, l’empire du Milieu a cumulé plus d’un quart des émissions mondiales, avec près des deux tiers qui restent liées à sa forte dépendance au charbon, comme l'Allemagne. C'est toutefois faire très peu cas des efforts de réduction que la Chine a entrepris. 
Deuxième source mondiale d’énergie après le pétrole, le charbon reste le premier responsable des émissions mondiales de GES (gaz à effet de serre) et représente 40% du mix énergétique mondial. En 2017, la Chine a lancé un plan de transition énergétique énergique, avec un investissement accru dans l’énergie verte et l’installation d’une multitude de panneaux solaires dépassant les capacités photovoltaïques de la France et de l’Allemagne. Le parti communiste chinois espère ainsi ramener à 10% sa consommation de charbon d’ici 2050.

En 2018, la Chine, les Etats-Unis, l’Union européenne et l’Inde ont couvert près de 57% des émissions mondiales.
 
Entre 2017 et 2018, les émissions de CO2 ont progressé de 6,3% en Inde et de 4,7% dans l’empire du Milieu. Dans le reste du monde, les émissions de CO2 ont augmenté en moyenne de 1,8% sur un an. L’Europe des 28 est le troisième émetteur mondial de dioxyde de carbone, avec 3.500 mégatonnes émises l’année dernière. L’Allemagne est le premier pollueur d’Europe: le pays rejette à lui seul près de 23% des émissions de CO2 de l’Union européenne. Nos alliés d’Outre-Rhin sont les cinquièmes plus grands consommateurs de charbon dans le monde. Avec 356 millions de tonnes émises en 2018, la France est responsable pour sa part de seulement 1% des émissions mondiales de CO2 et d’un dixième de celles de l’UE.
Entre 1990 et 2015, les émissions de GES ont chuté de 23,6% sur le Vieux continent. Mais si plus d’une quinzaine de pays dont la France, le Royaume-Uni, la Belgique ou encore l’Italie sont parvenus à réduire durant cette période leurs émissions de CO2, notamment grâce au passage des énergies fossiles aux énergies renouvelables, les baisses affichées restent cependant bien loin des objectifs fixés par l’accord de Paris. Par ailleurs,  elles sont légèrement reparties à la hausse, avec une "dynamique" pour les pays de l’UE s’établissant à +1,8% entre 2017 et 2018, en seulement deux ans.
D'où la volonté de stigmatisation des élèves encore plus mauvais : l’empreinte carbone d’un Américain est deux fois plus importante que celle d’un Chinois ou d’un Européen. S'il y a pire que soi, c'est qu'on n'est pas si mauvais ?

La France se prépare néanmoins à pénaliser son économie et le pouvoir d'achat de ses ressortissants. Son sacrifice exemplaire est-il un prosélytisme malin sachant qu'en moyenne, un habitant dans le monde émet désormais 4,8 tonnes de CO2 par an, soit une augmentation de près de 47% depuis dix ans ?


La déléguée générale de la Société française d’énergie nucléaire (SFEN), Valérie Faudon, conteste le bien-fondé écologique de cette fermeture

Cette décision de fermeture en France va entraîner une augmentation des émissions de CO2
, mais est présentée comme un avatar obligé de la dénucléarisation de la planète, vision de l’écologie résolument dépasséecomme l'expliquent les auteurs d'une tribune dans Le Monde.

La tribune de Valérie Faudon : 

Nucléaire : questions sur Fessenheim

Demain, le 22 février 2020, le réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Fessenheim sera définitivement arrêté. Une décision gouvernementale, imposée, contre indemnité d’au moins 400 millions, à EDF. Réponses à quelques questions dérangeantes.



CENTRALE NUCLEAIRE DE FESSENHEIM. PISCINE DE DESACTIVATION BATIMENT COMBUSTIBLE ( BK ) FRANCE, MAI-JUILLET 2015. Photo Eric Dexheimer

Quelle est l’origine de cette décision ? Une étude technico-économique, une exigence de l’Autorité de sûreté nucléaire, une production d’électricité inutile, coûteuse ou polluante ? Nenni. Le résultat d’une négociation politique, à visée électorale immédiate, entre François Hollande et EELV lors de l’élection présidentielle de 2012. L’accord déboucha sur une loi, dite par anti-phrase «de transition énergétique et croissance verte», votée en août 2015, qui prévoyait que la puissance installée nucléaire du pays ne devait pas dépasser les 63,2 GW existant. Et qu’en conséquence le démarrage de l’EPR en construction à Flamanville (1) devait se traduire par la fermeture de deux réacteurs de 900 MW. Une décision présentée comme la première étape vers la diminution à 50% de la production d’électricité totale de la part du nucléaire, fixée dans la loi à 2025. Là aussi sans qu’aucune étude ne vienne justifier ce chiffre aussi rond que dénué du moindre sens technique ou économique (lire ici ce qu’il faut penser de l’argument de la sûreté). Lorsque la réalité industrielle revient par la porte, l’objectif est repoussé à 2035 par le gouvernement d’Emmanuel Macron – pourtant ministre de l’économie lors de l’élaboration de la loi – c’est dire si tout cela est fait avec sérieux.
Faire dépendre la mise en service ou l’arrêt d’une centrale électrique, quelle qu’en soit la technologie, d’un accord électoral et non d’une analyse technique, économique, écologique et de sûreté semble stupide, mais c’est ce qui survient au pays de Descartes.


La concentration dans le temps de la construction des réacteurs nucléaires d’EDF suppose une planification de longue durée de leur mise à l’arrêt définitive afin d’éviter « l’effet falaise »

Les réacteurs de Fessenheim doivent-ils s’arrêter ? Oui, comme tous les réacteurs nucléaires du monde. Aucune de ces machines n’est éternelle et on compte déjà près de 150 réacteurs nucléaires définitivement arrêtés dans le monde, ce n’est pas original. En France, tous les réacteurs construits avant le grand programme lancé en 1974  (13) ont été arrêtés. La vraie question est : quand ?
Si la fable selon laquelle les réacteurs ont été «construits pour 40 ans» a toujours cours, elle ne repose sur rien d’autre que le calcul économique effectué à leurs débuts et une démonstration de sûreté sur cette durée minimale. Mais la sûreté nucléaire à ses exigences qui sont les mêmes à 20, 30 ou 50 ans de fonctionnement.
Le réacteur « papa » de tous les 900 MW français, celui de Beaver Valley (Pennsylvanie, USA), a été autorisé à fonctionner jusqu’à 60 ans en 2009. Et l’horizon des 80 ans est envisagé pour nombre de réacteurs équivalents. En Suisse, les réacteurs ont 43 ans de moyenne d’âge, celui de Beznau a démarré en 1969 et vise les 60 ans. En France, EDF vise aussi les 60 ans et travaille en ce sens avec l’Autorité de Sûreté Nucléaire qui veille scrupuleusement à ce que le niveau de sûreté soit au moins aussi bon qu’à la mise en service – il sera en réalité plus élevé avec les exigences nouvelles de l’ASN. Les dernières visites décennales des deux réacteurs alsaciens ont donné satisfaction aux exigences de l’ASN. Et le dernier bilan disponible (2018) de la surveillance par l’ASN de chaque centrale signale que celle de Fessenheim fait partie des « bons élèves » de la classe.
Il aurait donc été raisonnable de prévoir, dès maintenant, l’arrêt définitif des deux réacteurs de Fessenheim à l’horizon 2040 au plus tard dans le cadre d’un plan général organisant la fin de l’exploitation de tous les réacteurs de cette génération afin de lisser dans le temps leurs mises à la retraite.
L’électricité de Fessenheim est-elle utile ? Le parc nucléaire est d’une puissance maximale théorique de 63,2 GW, mais c’est une situation très rare et fugace. Il faut bien stopper les réacteurs pour les entretenir, recharger les cœurs d’uranium. Et il ne représente que 46% de la puissance installée. Or, la pointe historique de consommation a mobilisé une puissance de 102 GW (en février 2012) et le système électrique actuel du pays aurait bien du mal à produire autant qu’à cette époque avec l’arrêt de nombreuses installations au charbon et au fioul.
En 2019, le nucléaire a produit un peu plus de 70% de l’électricité du pays. Le complément est fourni par l’hydraulique, le gaz, l’éolien, le solaire, la biomasse, le charbon et le fioul. Si le gaz est encore significatif, charbon et fioul sont marginaux (le total des fossiles a fourni 7,9% de l’électricité en 2019).

Source RTE. Production électrique France métropolitaine 2019.

Donc, oui, cette électricité est utile, surtout lorsque RTE alerte sur un risque de tension sur l’approvisionnement du pays pour l’hiver 2022-2023 en cas de grands froids (2). La consommation d’électricité devrait rester étale dans les deux ou trois décennies à venir, l’augmentation des usages pour le numérique et surtout les véhicules électriques compensant les économies d’énergie réalisées ailleurs (électro-ménager, éclairage, procédés industriels…).

Source bilan électrique 2019 RTE.

Il n’est pas inutile de souligner que l’électricité constitue la source d’énergie alternative majeure au gaz pour le chauffage des bâtiments, afin d’éviter des émissions massives de gaz à effet de serre, accompagnée de vigoureuses politiques de rénovation et d’isolation des bâtiment et de recours aux pompes à chaleur.
Quels sont les avantages écologiques de Fessenheim ? L’électricité de la centrale – elle a produit l’équivalent de toute la consommation annuelle de la France depuis son démarrage, soit environ 430 TWh – est très favorable à la lutte contre le changement climatique. Avec une émission très faible de CO2, estimée à 6 g/kWh (Base de données carbone de l’Ademe ) pour l’ensemble du cycle de vie (de la mine d’uranium à la gestion des déchets nucléaires en passant par la construction et l’exploitation de la centrale) pour le parc nucléaire français, soit mieux que les meilleurs moyens de production renouvelables (hydraulique, éolien, solaire). Comme l’essentiel des émissions est lié à la construction, plus la centrale est exploitée longtemps et plus cet avantage augmente.

Source : base carbone de l’Ademe

Mais cette électricité abondante est aussi produite sans émettre de particules fines ou d’autres pollutions atmosphériques. Et avec une mobilisation très faible d’espaces et de matières premières. Pour l’avenir, si l’on veut diminuer de manière significative les émissions de CO2 du secteur électrique, la seule action d’envergure qui reste à conduire c’est l’éviction des centrales à gaz. Or, la diminution de la part du nucléaire conduira inéluctablement à augmenter celle du gaz, notamment pour compenser l’intermittence de l’éolien et du solaire. Le graphique ci-dessous précise les dimensions du problème posé : un parc éolien total de près de 16 000 MW, dispersé à travers toute la France, peut ne produire que 96 MW en puissance instantanée, avec des variations de production rapide (quelques heures) entre des minima proche de zéro et des maxima allant approchant 80% de la puissance installée.

Variation de la puissance moyenne du parc éolien par pas de temps de 30 minutes. Le minimum de l’année 2019 est à 96 MW, le maximum à 13 328 MW. Le minimum de production journalière est à 11,4 GWh et le maximum à 283,3 GWh. Compter sur les importations des pays voisins n’est pas possible si ces derniers sont également très équipés en éolien, car leur météo est proche de la notre.

Ce jus est-il cher ? Non, il est au contraire très peu coûteux, même en tenant compte des investissements de sûreté exigés par l’ASN (280 millions à Fessenheim) après l’accident de Fukushima Daï Ichi au Japon. Et rapportait beaucoup à EDF. Du coup, le gouvernement devra… indemniser EDF – à hauteur de 400 millions d’ici 2024, mais possiblement beaucoup plus jusqu’en 2041, correspondant aux bénéfices que la centrale aurait produits – pour cet arrêt sans justification économique, gaspillant d’énormes sommes d’argent public, et détruisant de l’emploi stable (plus de 2000 emplois directs et induits).
En résumé, le Président de la République assure que le nucléaire est un atout pour la France – pour le climat, la sûreté de son approvisionnement en électricité et l’économie – et décide tout de même de le saborder sans raison autre qu’un engagement électoral. Vous avez dit bizarre ?
Sylvestre Huet
(2) Extrait du Bilan prévisionnel 2019 de RTE : «Or, au cours des 15 dernières années, la France est passée de cette situation de surdimensionnement à une situation de respect strict du critère de sécurité d’approvisionnement. Ceci est principalement le fait de  fermetures d’installations au fioul et au charbon. De nombreuses centrales de ce type (pour une puissance cumulée de près de 12 GW) ont été mises à l’arrêt depuis 2012, pour des raisons environnementales (ces moyens étaient parmi les plus émetteurs de gaz à effet de serre du parc) et économiques (ils fonctionnaient très peu). »
Ces émissions additionnelles seraient de l’ordre de 10 millions de tonnes de CO2 par an. 

"Les inquiétudes commencent à monter sur notre sécurité d’approvisionnement électrique pour les années à venir" 

L’arrêt de la centrale de Fessenheim menace la sécurité d'approvisionnement de la France. Selon RTE, le gestionnaire du réseau électrique français, l'approvisionnement en électricité "devrait être assuré" cet hiver, jusqu'en Bretagne, avantage du réchauffement climatique. Mais, sachant que la France bénéficie actuellement d'un stock hydraulique important, malgré des épisodes de sécheresse, le parc nucléaire devrait être plus disponible cet hiver que le précédent, après Hollande et Macron, le déluge : la période 2022-2023 s'annonce plus problématique.

Dès 2023, la sécurité d'approvisionnement électrique de la France devra faire l'objet d'une "vigilance", en raison notamment de l'arrêt programmé des centrales à charbon, a prévenu le gestionnaire du réseau à haute tension, préconisant un sursis pour celle de Cordemais (Loire-Atlantique), en novembre 2019. 
Avec la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) et l'annonce gouvernementale de l'arrêt des quatre dernières centrales à charbon  d'ici à 2022 pour des raisons environnementales, la promesse de Macron, reprise dans la récente loi énergie-climat, ouvre une période de grande incertitude en matière d'approvisionnement électrique. La première exposée, la Bretagne mise sur le développement de nouveaux moyens de production, avec une future centrale à gaz à Landivisiau d'ici à 2022 et l'essor des énergies renouvelables et de nouvelles interconnexions avec les pays voisins: l'indépendance énergétique de la France devient un mythe, d'autant que la mise en service de l'EPR de Flamanville reste problématique.
L'EPR en construction dans la Manche est en effet en retard à la suite de diverses difficultés (dernièrement des difficultés avec des soudures qui doivent être reprises, et EDF ne pourra pas le démarrer avant fin 2022). Il est d'ores et déjà fait appel à l'esprit citoyen des Français exhortés à la maîtrise de leur consommation pour assurer "l'optimisation" des arrêts de réacteurs nucléaires pour maintenance..., avec "le maintien en disponibilité ou la conversion à la biomasse" (bois, végétaux, déchets agricoles) de la moitié de la centrale à charbon EDF de Cordemais (Loire-Atlantique) tant que l'EPR n'est pas mis en service.

Le fermeture de Fessenheim conduit au maintien d'une centrale à charbon.
"Il y a bien une situation spécifique sur l'ouest", a admis Thomas Veyrenc, directeur de la stratégie et prospective de RTE, lors d'une conférence de presse, plus spécifiquement la Bretagne, "cul-de-sac" électrique qui ne dispose d'aucune centrale nucléaire.
Le maintien au moins partiel de Cordemais au-delà du 1er janvier 2022, s'il apparaît en contradiction avec la volonté de l'exécutif, est compatible avec la loi, assure RTE. Celle-ci prévoit en effet un plafond annuel d'émissions, ce qui permet à une centrale de fonctionner quelques centaines d'heures par an.

A l'horizon 2023-2025, Macron compte sur une meilleure sécurité d'approvisionnement avec l'espoir de la montée en puissance des renouvelables, notamment les parcs éoliens en mer ! Les grands parcs éoliens offshore, au large de la Normandie et des Pays de la Loire, ne seront pas opérationnels avant 2022, alors que les appels d'offres ont été lancés 10 plus tôt (2011)

"Fessenheim: la fermeture d’une réussite française." 
La tribune de Raphaël Schellenberger, député LR du Haut-Rhin


Le projet de fermer Fessenheim était l'un des dommages collatéraux de l'accord électoral entre le PS et Europe Ecologie-Les Verts (EELV) fin 2011, en prévision des élections présidentielles et législatives de 2012 et sous la pression des événements : l’accident de Fukushima s’était produit juste quelques mois avant, en 2011, et le modèle à suivre était alors l’ 'Energiewende', le tournant énergétique allemand, lequel comportait, entre autres, la fermeture des centrales nucléaires. Presque dix ans après, le monde a beaucoup changé, mais que l'Allemagne s'est bien gardée de négocier !

Nous voilà donc arrivés au moment redouté de la fermeture effective de la centrale nucléaire de Fessenheim après quarante-trois années de bons et loyaux services et des années d’atermoiements politiques, écrit l'élu Les Républicains. Les écologistes montrent du doigt cette centrale au motif de son ancienneté, bien qu'elle ne manifeste pas d'autres signes d'atteinte par l'âge que des arrêts réglementaires de maintenance. "Il y aura de l’émotion et toujours de l’incompréhension face à une décision mal expliquée et peu cohérente qui crée de profondes incertitudes pour toute une région," observe ce député du Haut-Rhin, secrétaire général adjoint des Républicains, président de la mission d’information parlementaire sur le suivi de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, dont le rapporteur est son collègue alsacien de la majorité le député LREM d'Haguenau, Bas-Rhin, Vincent Thiébaut.

"Cédant aux sirènes d’un accord politique avec Les Verts, le candidat puis président François Hollande décidait en 2012 de sacrifier la centrale nucléaire de Fessenheim au nom d’une politique de lutte contre l’énergie nucléaire pourtant en contradiction avec les efforts à engager pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. L’élection d’Emmanuel Macron n’aura donc pas modifié la donne. Pire, le gouvernement organisait dès 2017 les conditions d’une « non-décision » se concluant en une action contraire à ses orientations stratégiques en matière énergétique.

Après plus de huit années d’annonces et de polémiques nationales, rétablissons en ce moment particulier quelques éléments de vérité.

La centrale a été une chance pour Fessenheim et l’Alsace, fiers d’ainsi jouer un rôle pionnier dans la réussite du grand projet industriel français d’indépendance énergétique engagé avec le plan Messmer en 1974. L’Alsace écrivait l’Histoire. La France se projetait, confiante, vers l’avenir, embrassant le progrès technologique. Les temps ont changé et la confiance s’est évanouie face aux peurs.

Ces quarante années ont été une grande réussite. Cette semaine singulière doit être le moment de le rappeler. Notre centrale est régulièrement présentée par l’Autorité de sûreté nucléaire comme l’une des plus sûres de France. Ses performances, particulièrement sur la décennie qui vient de s’achever, sont excellentes : la centrale a encore produit 12,3 milliards de kilowattheures (kWh) en 2019, soit la 5e meilleure performance de l’histoire du site et 90% de la consommation annuelle de l’Alsace. La fermeture d’un site affichant de tels résultats demeurera une injustice et une aberration économique (...).

Aux salariés d’hier et d’aujourd’hui, je souhaite, en ma qualité de membre du Parlement, m’excuser pour la décision prise par l’Etat. Je l’ai toujours combattue. Ces excuses d’un représentant de la nation ne maintiendront pas ouvert le site mais me semblent devoir être prononcées tant Fessenheim a souffert d’être ainsi pointé du doigt à l’échelle nationale depuis 2012 devenant, sans en être responsable, le symbole d’un combat électoral. Je vous demande pardon pour le mépris que la faible hauteur du débat politique vous a fait subir. Pardon pour l’inhumanité d’une polémique stérile. Pardon pour ce choix irresponsable dont vous êtes les premières victimes.

Alors que le 1er réacteur s’arrête à présent, je formule le vœu que la belle page d’Histoire écrite par la centrale de Fessenheim soit préservée et que le travail de ses salariés soit respecté à sa haute valeur."

1 commentaire:

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