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jeudi 20 février 2020

Réforme à trous des retraites: vers un blocage, dès l'examen à Assemblée

Les Républicains réclame des précisions et la gauche, un véritable examen des amendements

L'examen de la réforme des retraites ont piétiné à l'Assemblée, virant au blocage 


Dès le troisième jour des débats mercredi, rappels au règlement de LR et suspensions se sont succédé dans une grande tension, empêchant l'avancée des travaux sur les milliers d'amendements. A l'ouverture de la séance, LR a réclamé des éclairages sur le financement de la réforme, et de la gauche dénonçant les règles en vigueur pour l'examen des 41.000 amendements. 

Dans une atmosphère houleuse, les trois groupes de gauche -PS, PCF et LFI- ont contesté les mesures prises la veille en conférence des présidents de l'Assemblée pour quadriller le débat, prévoyant notamment un seul orateur sur les amendements identiques. 
Pour la gauche, il est en particulier inacceptable que des amendements placés à différents endroits du texte tombent au motif qu'ils auraient le même objet. "C'est grave ce qui se passe", a lancé Sébastien Jumel (PCF), accusant le président de l'Assemblée "d'autoritarisme".
Dans un souci de respect de la pensée officielle, l''hebdomadaire Le Point ou Actu.Orange.fr Actualité reprennent d'ailleurs à l'identique et servilement la dépêche de l'AFP, 

Au perchoir, Richard Ferrand (LREM) est resté sourd aux revendications, défendant l'application d'une "règle constante" et exclu toute nouvelle conférence des présidents estimant, avec une insolente légèreté, que "les humeurs changeront".
Le patron de LR Christian Jacob a affirmé qu'avec une telle règle, "on arrive à quelque chose de ridicule".

Plusieurs suspensions de séance ont suivi, entrecoupées de l'examen d'une poignée d'amendements, rappelant la paralysie de juillet 2018 lors de l'examen du projet de révision constitutionnelle, victime collatérale de l'affaire Benalla.
Lors d'une des multiples pauses, à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation syndicale interprofessionnelle, jeudi 20, plusieurs insoumis et communistes ont entonné le chant des Gilets Jaunes "On est là".

Des élus disent leur "honte"
"Quelle image donnons-nous de nos travaux? C'est de l'anti-parlementarisme de base", s'est offusqué le co-rapporteur Nicolas Turquois (MoDem), qui colle aux basques de LREM, applaudi comme un seul homme par la majorité, debout (contre la phlébite), tandis que le secrétaire d'Etat Laurent Pietraszewski plaidait pour en revenir au débat. Sur Twitter, des élus - que Le Point, Orange ou 20 Minutes ne nomment pas plus que l'AFP - disaient leur "honte" que l'Assemblée "se transforme en cirque" ou déploraient "un concours Lépine de l'obstruction désolant".
 
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"Attention, vous jouez avec le feu", a aussi lancé Gilles Le Gendre, le chef de file des députés LREM menaçant l'opposition, mais bien incapable de maintenir la cohésion de ses propres troupes, à qui le chef de l'exécutif a dû faire la leçon en convoquant ses députés à l'Elysée

"La question n'est plus celle du débat sur les retraites mais celle de la défense des institutions", s'est égosillé un Le Gendre dans l'emphase, comme pour défendre la démocratie mise en danger par la diffusion des selfies de masturbations de Griveaux, dans une: intervention conclue par une standing ovation des robots En Marche et une énième suspension de séance.


Depuis lundi,
les débats patinent sur cette réforme pleine de zones d'ombre où les élus LREM et UDI-Agir avancent à tâtons en s'encourageant de la voix, tentant de créer un système "universel" de retraites par points. Après de longues discussions sur le titre même du projet de loi, les députés n'ont entamé qu'en soirée l'examen de l'article 1er, consacré aux "principes généraux".

Avec Annie Genevard (LR) à la présidence de séance, la tension est un peu retombée, dans un hémicycle toujours assez fourni. Droite et gauche ont dénoncé des objectifs de réforme qui ne sont pas l'"équité", la "solidarité" ou encore la "liberté de choix pour les assurés", comme mis en avant dans le projet de loi dans un pur "geste littéraire", loin "de la réalité", selon les mots d'Eric Woerth (LR). 

A la co-rapporteure Corinne Vignon (LREM) - une décoratrice d'intérieur appropriée à cette fonction ! -  qui n'hésitait pas à se prévaloir du soutien à la réforme des Français rencontrés par les "marcheurs", le communiste Sébastien Jumel a demandé qui elle avait pu rencontrer dans ces "réunions Tupperware", s'attirant aussitôt claquements de pupitre et accusations de sexisme par la majorité et une nouvelle suspension de séance. 
Dans l'espoir que le calendrier puisse tenir, les députés siègeront au moins jusqu'au 6 mars, avec des travaux ce week-end. 

Le spectre de l'utilisation du "49-3", épée de Damoclès sur les débats

La Constitution permet au gouvernement d'y recourir et il ne s'en est pas privé lors du passage en force de la Loi Travail, pour contourner le Parlement en court-circuitant les débats pour faire adopter un projet de loi sans vote. "On va vers l'inconnu total", admet une source gouvernementale, qui dit assister "à ce triste spectacle bras ballants".
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Alternative au 49.3 préconisée à l'Assemblée
 par les députés Communistes et Insoumis 
Ex-socialiste strauss-kahnien, Florian Bachelier (LREM) soutient que d'avoir recours au "49-3" ne serait pas l'aveu d'une une défaite : "Pas du tout"; il ne faut pas que la majorité s'enferme dans le piège tendu par l'extrême gauche". Et d'ajouter cette phrase creuse : "chacun prendra ses responsabilités", variante du "j'assume" de Macron...
Lundi soir, un "marcheur" faisait du La Palisse: "soit c'est pénible mais on y arrive (...), soit ils font du Benalla et ça bloque complètement..."
Et Macron passera son Emmental par ordonnances. Une raclée raclette pour tous !

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