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lundi 10 février 2020

Paralysie du débat sur le projet de loi Macron de réforme des retraites

Les députés de la commission spéciale du financement n'ont plus que jusqu’à mercredi soir pour aller au bout de leurs travaux

Ils ont seulement terminé l’examen de l’article 12 du texte qui en compte soixante-cinq. 

Clémentine Autain et Jean-Luc Mélenchon, lors de l’examen du projet de loi sur la réforme des retraites, en commission spéciale, à l’Assemblée nationale, le 3 février.Le parti du président fait-il traîner l'examen des amendements ? "Mes chers collègues, il nous reste 17.921 amendements à examiner," a annoncé Célia de Lavergne, vice-présidente (La République en marche, LREM) de la commission spéciale chargée de son examen - au cinquième jour de débat -, vendredi 7 février, après une semaine de travail, déclenchant un "ouaiiiis" ironique au fond de la salle. 

Avec les autres membres de cette commission présidée par l'autoritaire Brigitte Bourguignon, elle a siégé tout le week-end, alors que les opposants à la réforme des retraites, communistes, socialistes et une partie de la droite, ponctuellement, livrent une guerre de tranchée, emmenés par les députés de La France insoumise (LFI). Ces derniers ont à eux seuls déposé 19.000 des 22.000 amendements au texte, souvent identiques et qui peuvent être examinés en bloc, la majorité répondant pas à la "grève du zèle" des opposants par un "examen perlé"...
"L’intention de LFI n’est pas de coopérer à l’élaboration du texte, mais de porter au sein de l’Assemblée nationale la revendication majoritaire dans le pays de [son] retrait", assumait Adrien Quatennens, député (LFI) du Nord, vendredi, à la différence des PlayMobil de Macron.

Alors, depuis lundi, se tient un débat décousu et atypique pour ce quinquennat, et non pas inédit, respectant tantôt le fil des articles mais s’en éloignant très régulièrement. "C’est un alinéa qui revient sur le sujet des pensions civiles et militaires, mais je voulais évoquer un cas de figure qui n’a rien à voir, celui des danseurs de l’Opéra de Paris…", tentait ainsi la députée (LFI) Sabine Rubin (Seine-Saint-Denis), jeudi, cité par le journal Le Monde du banquier Matthieu Pigasse et de l'homme d'affaires Xavier Niel, lequel est marié à Delphine Arnault, fille de Bernard Arnault, actionnaire majoritaire et président-directeur général du groupe de luxe LVMH, propriétaire du groupe Les Echos, avec Le Parisien et Radio Classique.

Les échanges virent parfois au grand oral de Sciences Po, tels ceux d’Eric Woerth (Les Républicains, LR, Oise) et Adrien Quatennens devisant sur "le travail est-il une souffrance ?", ce qui n'est pas hors sujet, puisqu'il est question de pénibilité (et de rétablissement des  régimes spéciaux, tel celui des déménageurs)?, si les détracteurs - élus de la majorité et media associés - voulaient bien faire oeuvre d'objectivité. "A chaque question, j’ai l’impression d’être face à une épreuve du bac", critiquait, vendredi, un traumatisé de l'école de la République, le rapporteur (MoDem) Nicolas Turquois (Vienne), un parti satellite de LREM. 

A plusieurs reprises, le ton est monté, en particulier sur les conditions d’examen du texte, les députés s’interpellant dans un climat électrique, du fait à la fois des enjeux, des partis-pris, mais aussi de l'impréparation des soutiens du projet.

L'"amateurisme coupable" de la majorité de Pieds Nickelés arrogants 

Le sujet central de la valeur du point dans le futur système universel a été abordé vendredi. Selon le texte, elle sera fixée par défaut, en fonction de "l’évolution du revenu moyen par tête"
Plusieurs députés d’opposition s’en sont étonnés. Après un long moment, le secrétaire d’Etat chargé de la réforme, Laurent Pietraszewski, a fini par reconnaître qu’il s’agirait d’un "nouvel indicateur" de l’INSEE... qui reste à créer ! Assez pour que le socialiste Boris Vallaud (Landes) dénonce "un amateurisme coupable".

C'est dans ce climat "brouillon", selon Bernard Cazeneuve (PS) que
s'élabore la loi, cahin-caha et à tâtons, sans vision d'ensemble, chaque législateur découvrant peu à peu les problèmes à régler qui n'avaient pas été entrevus par Macron.

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