Le pouvoir s'enfonce dans le pétrin de ses mensonges
Bernard Cazeneuve s'est défendu de pressions de son Cabinet sur la police municipale
Attitudes lors de l'hommage aux martyrs de Nice |
La cheffe de la vidéosurveillance municipale niçoise se plaint pourtant d'avoir reçu des pressions du ministère. Alors, Bernard Cazeneuve est sorti de ses gonds. "Ça suffit !" s'est écrié le ministre sur le service public de France 2 dimanche soir, tentant ainsi de faire taire la policière dont les révélations indignées de mensonge jettent le discrédit sur l'exécutif. Une version socialiste du "Je vous demande de vous taire! " de Balladur, en plus brutal.
Le ministre aux abois mêle l'ensemble du ministère au harcèlement de son Cabinet
"Je ne laisserai pas dans ma responsabilités de ministre de l'Intérieur, des préfets, des policiers qui ont fait leur travail, et notamment ceux de Nice qui ont procédé à la neutralisation du terroriste [après combien de morts ?], mis en cause comme cela est le cas depuis dix jours".
"Je suis tout à fait serein [bien que ça ne se voie vraiment pas] quant à l'issue que la justice donnera à la plainte que j'ai déposée [certitude démontrant s ondépendance du pouvoir exécutif...] parce que je connais la vérité."
"Je sais qu'aucun membre de mon cabinet n'a jamais été en contact avec madame Bertin", a d'abord affirmé le ministre.
Cazeneuve défie la policière. "Et si elle veut, madame Bertin, que nous sortions rapidement de l'ambigüité de ces accusations, elle n'a qu'une chose à faire, c'est donner le nom de la personne de mon cabinet avec laquelle elle a été en contact". Cazeneuve ne connaît-il pas toute la vérité ? Mais ne sait-il pas que trop bien en revanche que, lors des harcèlements téléphoniques, ses collaborateurs ont omis de se présenter et que s'ils se sont identifiés, la fonctionnaire territoriale a pu ne pas enregistrer ces données a priori fiables ? Le locataire de Beauvau prépare-t-il déjà sa défense (et ses cartons) en commençant à se désolidariser des membres de son Cabinet ?
Mais le ministère de l'Intérieur n'a-t-il donc pas les moyens de faire parler les écoutes téléphoniques dans lesquelles l'Etat-PS est passé maître ? Une commission parlementaire ne peut-elle obtenir l'identité des harceleurs de la policière que Cazeneuve, à son tour, cherche à intimider? Aussi longtemps que la policière n'est pas mise en accusation par un juge, c'est à l'accusateur Cazeneuve de faire la preuve de la culpabilité de la plaignante de harcèlement.
La colère comme méthode de gouvernement
"Cette polémique est absurde et ridicule puisqu'on parle d'un document qui n'a aucun impact sur l'établissement de la vérité, décrète le ministre pris en défaut. Et de décider, craintif mais péremptoire: "C'est un document qui n'a pas vocation à être versé au dossier de l'instruction."
Le ministre n'apporte aucun élément sur le fond. En revanche, le petit homme perd ses nerfs. "Donc je dis maintenant ça suffit ! Ça suffit de mettre en cause constamment l'Etat, les policiers, les préfets et le ministre de l'Intérieur qui dans cette affaire n'a jamais menti et n'a jamais tenté de travestir le moindre document," garantit-il, les "yeux dans les yeux, rappelant Jérôme Cahuzac. Christiane Taubira n'a pas non plus été convaincue de mensonge sur les documents qu'elle niait avoir reçus, tout en les brandissant devant les députés ?...
"Et je n'accepterai pas qu'on continue à mettre en cause mon honneur et ma dignité de ministre de l'Intérieur", a lancé, hors de lui, Nanard Cazeneuve.
Cazeneuve a encore ajouté un amalgame
"La campagne acharnée qui est menée contre moi et une campagne dont je sortirai renforcé parce qu'elle est une campagne de vilenies",
"Elle est une campagne de calomnies face à laquelle je rendrai coup pour coup", a menacé le ministre acculé.
Foin de la sérénité de départ...
Le premier ministre monte au créneau sur BFMTV
Pour défendre son gouvernement, le premier ministre s'est fait inviter sur la chaîne de télévision privée amie. "On doit être digne des conditions d'une élection; on doit être à la hauteur des Français", a sermonné Manuel Valls, qui tente de faire taire l'ancien ministre en rappelant au passage que Christian Estrosi a été élu avec des voix de gauche aux élections régionales. La volonté de faire barrage à la candidate du FN, Marion Maréchal-Le Pen, ne lie pourtant pas le président de Région comme si ces voix socialistes s'étaient portées sur son nom...
Manuel Valls laisse aux journalistes la basse besogne de mettre un nom sur les visages des personnes qu'il dénonce. Devant Apolline de Malherbe, l'une de ces collabos de la presse (fille ducomte Guy de Malherbe, artiste-peintre, et de Marie-Hélène de La Forest Divonne, galeriste, propriétaires du château de Poncé-sur-le-Loir (Sarthe), le Catalan assure ainsi qu'il rejette la "violence politique" ainsi que "l'outrance" et "la remise en cause de la démocratie": c'est selon lui "la même méthode" que ce qui se passe aux Etats-Unis avec Donald Trump. L'ancien ministre de l'Intérieur leur "demande de se reprendre"...
VOIR et ENTENDRE Valls polémiquer en accusant le maire de Nice pour protéger les défaillances de son ministre grognon, l'incompétent Cazeneuve téléguidé par ses services:
Ferme sur son éthique, la policière maintient ses révélations
Mise en danger de la policière
dont la photo est étalée dans la presse
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La policière de Nice n'a rien à retirer de son constat accablant le ministère de l'Intérieur. La policière municipale qui a révélé dans le Journal du dimanche que le ministère de l'Intérieur lui avoir fait subir des pressions pour qu'elle modifie un rapport sur le dispositif de sécurité après l'attentat du 14 juillet à Nice a maintenu dimanche soir ses observations.
Elle doit faire un signalement auprès du procureur de la République pour "faux en écriture publique", a annoncé son avocat ce lundi.
Sur France 2, Sandra Bertin a précisé que
- un "commissaire de police" disant être envoyé par le ministère s'est introduit dans le centre de vidéosurveillance de la ville
- et une autre personne disant faire partie du cabinet du ministre, jointe par téléphone, l'avaient prssée "de faire apparaître sur certains endroits des positions de la police nationale" et de rédiger un rapport "modifiable".
Harcelée par téléphone
"Il y a un commissaire de police qui s'est présenté dans mon bureau, m'expliquant être envoyé par le cabinet du ministère et avoir besoin d'éléments de réponse quant au visionnage des caméras", a assuré dimanche soir S. Bertin, qui est également responsable du Syndicat autonome de la fonction publique territoriale de la Métropole et de la Ville de Nice.
"Il me met en relation téléphonique avec une personne qui se présente elle aussi comme faisant partie du cabinet du ministre de l'Intérieur et qui décline son nom, son prénom et qui m'indique avoir besoin de précisions quant à l'événement", a-t-elle poursuivi.
"Dans le cadre de ces précisions, (cette personne) me demande de noter précisément dans le rapport les points de barrage où était positionnée la police municipale et où était positionnée la police nationale. Je lui réponds qu'en fonction de ce que je vois, je lui indiquerai, et qu'évidemment je n'inventerai rien", a encore raconté l'intraitable policière.
"Partant de là, elle me demande une version modifiable de mon rapport, ce à quoi je m'oppose", a-t-elle ajouté, affirmant avoir été ensuite "littéralement harcelée téléphoniquement: au fur et à mesure que le temps passe, les appels sont de plus en plus rapprochés".
"Je ne suis pas une menteuse"
Après avoir envoyé son rapport, la personne se présentant comme un membre du cabinet de B. Cazeneuve a rappelé le commandant de police présent dans la pièce, explique toujours S. Bertin: elle "lui demande de me faire modifier certains éléments, certains paragraphes [sur les failles du dispositif de sécurité établi par le préfet] en me demandant notamment de faire apparaître sur certains endroits des positions de la police nationale".
"Encore une fois je m'y oppose; le commandant de police s'énerve. Plusieurs personnes ont pris ma défense en disant qu'à un moment il fallait arrêter. (Le policier) indique à une des personnes -là encore je ne dis pas son nom, l'enquête le révélera- qu'il la réquisitionne, qu'il faut modifier le rapport", a conclu la policière.
En face, le ministre de l'Intérieur a nié toute pression et a garanti les yeux dans les yeux qu'aucun membre de son cabinet n'avait été en contact avec Sandra Bertin.
Pourtant, dans Nice Matin, la chef du centre de supervision urbain de Nice persiste et signe : "Je ne suis pas une menteuse, je dis la vérité. J'ai subi des pressions" de la part du ministère de l'Intérieur.
Egalement interrogée par France Info, la jeune forte tête réserve au juge d'instruction le nom de la personne qui a exercé sur elle des pressions au téléphone, "pendant plus d'une heure", mais a indiqué que son identité sera "révélée très prochainement".
Le chef de toutes les polices peine à convoquer le collaborateur de son propre cabinet
Le ministre de l’Intérieur cherche à gagner du temps en polémiquant. Sans disculper aucun de ses proches au ministère, le petit ministre serein (sic) de la volière vallsienne ne s'est pas satisfait de lui aussi maintenir sa version des faits. Cazeneuve - que C-3PO (le premier ministre) surnomme "R2-D2" à cause de sa taille, en référence au petit robot de la saga Star Wars - a dénoncé des "manoeuvres de basse politique" : "Cela fait dix jours que nous sommes quasiment quotidiennement confrontés à des attaques, des insinuations, des mensonges de la part de gens à Nice qui, pour certains, exercent des responsabilités politiques", s’est ainsi indigné le petit robot de Beauvau.
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