Le porte-parole du gouvernement et ses camarades socialistes ont été accueillis par des sifflets et des huées.
Des parlementaires socialistes girondins organisaient une réunion qui ne s'est pas déroulée comme prévu à Bordeaux. Des spectateurs se sont fait évacuer manu militari dans une ambiance très tendue.
"Nous avons voulu montrer que nous sommes réunis et mobilisés autour de l’action du Gouvernement et la nôtre au Parlement, affirme la député, avant le début de la réunion. On raconte que le parti est tout émietté et en difficulté. Pourtant la gauche est là. Nous sommes pour le dialogue et nous n’avons aucune crainte."
Or, la réunion "Pour la France, pour la Gauche" a vite viré à la bagarre. A son arrivée avec une demi-heure de retard à l'Athénée municipal, Stéphane Le Foll, le ministre intermittent de l'Agriculture a récolté une moisson de sifflets et de huées, comme le raconte le Rue89 local. "Cette société, on n'en veut pas. C'est vous les casseurs, c'est vous la racaille", a notamment scandé un petit comité d'accueil de dix personnes. En guise de dialogue, les forces de l'ordre ont chassé la vingtaine de militants du comité d’accueil et les chants se sont vite transformés en " allez les Bleus", quand les forces de l’ordre se sont lancées sur eux pour les éloigner de l’entrée.
Quand un militant PS, âgé, est plaqué violemment au sol par le SO de @SLeFoll pour une affichette "valls demission". pic.twitter.com/xh0Gg6mUTo— OneRadex (@OneRadex) 30 juin 2016
Devant une salle à peine remplie qui patientait depuis plus d’une demi-heure, rapporte Rue89, le porte-parole du gouvernement en campagne répondait à l'appel de treize socialistes girondins, dont l'ex-ministre de Hollande et députée PS Michèle Delaunay qui salua l’invité, "porteur d’énergie positive et éternellement renouvelable". Stéphane Le Foll affirma en écho qu'il était venu "donner une impulsion à la gauche pour remonter le moral", alors qu’au fond et sur les côtés, ça toussait bruyamment avec des "hé bé !" et des "ha oui ?" accompagnés d’applaudissements ironiques pour ponctuer les évocations des valeurs de la gauche.
"Ta gueule"
La présence du ministre a provoqué la colère de quelques-uns
Après de nouvelles huées, le service d'ordre évacue trois personnes en cinq minutes. Les membres de la sécurité se sont vite retrouvés dépassés, notamment quand Alain Rousset, président du Conseil régional de Nouvelle Aquitaine, s'est présenté au pupitre comme celui qui a incarné "la dernière victoire du parti chez nous". "Ah ça oui, ça sera sans doute la dernière !", réplique une femme. "Ta gueule !," lui a répondu une autre en écho. "Ta gueule", lui oppose un spectateur, déclenchant une nouvelle évacuation musclée. "On ne compte plus les évacuations manu militari de la salle", écrit Rue89 Bordeaux.
Quand le ministre s'avance sur la tribune, les huées fusent, appelant au retrait de la Loi Travail. Parmi les expulsés, une dame venue réclamer la libération de Georges Ibrahim Abdallah, militant communiste libanais condamné en France à la réclusion à la perpétuité pour des actes terroristes.
"Ministre des pesticides" et "ministre de la souffrance"
Un photographe (Kami, ci-contre) situé sous l'estrade, s’agace et s’en prend à Rousset et Le Foll qu’il traite de "ministre des pesticides", comme Brigitte Bardot traite Le Foll de "ministre de la souffrance " (animale). Il se fait dégager à l’extérieur où il est remis comme les autres, aux forces de l’ordre pour un contrôle d’identité.
Les propos de Le Foll sont alors parasités par un discours enregistré diffusé simultanément dans la salle venant des rangs du milieu. Le service d’ordre ne trouvera pas le perturbateur, mais l’effet est réussi: la diffusion détournera l’attention des auditeurs, alors que le ministre croyait de rallier l'assistance en rappelant l’héritage de Jean Jaurès, de Léon Blum et du Front populaire.
Quand Le Foll fait de la provocation, imperméable au climat survolté, en déclarant que "il ne suffit pas de manifester, ni de passer des nuits à discuter, il faut de l’action !", les militants de Nuit Debout, se hérissent. L’un d’eux quitte la salle criant à la démagogie. "Nous avons des arguments quand les autres ont des slogans", rétorque le ministre. Avec un président à 12% de popularité, il fallait oser...
Dans la salle, certains sont debout et menacent de quitter la réunion en signe de contestation. Quand le service d’ordre s’apprête à les y aider, Alain Rousset intercède : "laissez, laissez, ça peut aller". Les pour et les contre dans le public en viennent aux insultes. " Tu vas pas me faire ta rebelle avec ta gueule de bourgeoise". "Chut ! Doucement" interviennent les membres de l’organisation, inquiets de l’image de la rencontre qui vire mal, très mal et donne le ton de la campagne à venir.
En fin de conférence, alors qu'aux protestations se mêlent des applaudissements, un vieux militant PS s'est retrouvé violemment plaqué au sol par le service d'ordre.
A la fin du discours du ministre de la propagande gouvernementale, les uns tentent de couvrir la contestation des autres. Certains réclament le débat qui leur est refusé. Au pied de la scène, une dame accuse le gouvernement de ne pas écouter son peuple. Sous les projecteurs des caméras, Stéphane Le Foll la rassure autant qu’il peut, entouré de son équipe resserrée en garde prétorienne.Un homme s’approche brandissant une feuille sur laquelle il a inscrit à la hâte "Valls démission" et le service d’ordre croit bon de le jeter au sol.
VOIR et ENTENDRE la scène de "dialogue" gouvernemental avec le peuple à Bordeaux :
L’homme aux cheveux blancs, sous le choc, peine à se relever. Il crie au scandale tandis que le ministre lui tourne le dos et décide de quitter la salle : " C’est ça la démocratie ? On n’a même pas le droit de poser des questions."
C'est comme les débats ("participatifs", selon Ségolène Royal) socialistes, depuis près de cinq ans.
A la fin du discours du ministre de la propagande gouvernementale, les uns tentent de couvrir la contestation des autres. Certains réclament le débat qui leur est refusé. Au pied de la scène, une dame accuse le gouvernement de ne pas écouter son peuple. Sous les projecteurs des caméras, Stéphane Le Foll la rassure autant qu’il peut, entouré de son équipe resserrée en garde prétorienne.Un homme s’approche brandissant une feuille sur laquelle il a inscrit à la hâte "Valls démission" et le service d’ordre croit bon de le jeter au sol.
VOIR et ENTENDRE la scène de "dialogue" gouvernemental avec le peuple à Bordeaux :
L’homme aux cheveux blancs, sous le choc, peine à se relever. Il crie au scandale tandis que le ministre lui tourne le dos et décide de quitter la salle : " C’est ça la démocratie ? On n’a même pas le droit de poser des questions."
C'est comme les débats ("participatifs", selon Ségolène Royal) socialistes, depuis près de cinq ans.
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