Hollande nous prend pour des billes en nous vendant ses baisses d’impôts…
Le candidat à la présidentielle ne fait pas oublier la nouvelle taxe régionale de 600 millions
Dans un entretien fleuve avec un complaisant Les Echos (groupe LVMH) ce jeudi, le chef de l'Etat prétend faire un geste fiscal "pour les classes moyennes," mais il se garde bien de mentionner une nouvelle taxe sur les ménages et les entreprises annoncée lundi dernier…
C'est un président coupé de la réalité et donc plutôt satisfait de lui-même et un François Hollande plus que jamais en campagne, qui a le sentiment d'"un début d'inversion de la courbe du chômage", critique les programmes des candidats de la droite et se défend de toute "trahison" envers ses électeurs. Compter les contre-vérités est chose aisée: tout est faux.
Mais comme si la duplicité et le mensonge ne suffisait pas, François Hollande dit vouloir faire un nouveau pas vers une baisse des impôts sur les ménages l'année prochaine. Une petite musique qu'il avait déjà fait entendre au printemps, et qu'il confirme aujourd'hui, mais à cette réserve près, et d'importance, de "marges de manœuvre liées à l'amélioration de la croissance". "Si malgré le Brexit la croissance était de 1,7 % en 2017 - Hollande laisse ainsi transpirer sa propre incrédulité, incriminant au passage les Britanniques - , ce geste fiscal, qui ne pourrait être supérieur à 2 milliards d'euros [du fait, encore une fois, des contingences étrangères ? Et bien qu'elles lui soient globalement favorables!], viendrait s'ajouter aux allègements accordés depuis 2014 [mais qui n'ont bénéficié qu'aux plus défavorisés, dont les clandestins, mais qui ont accablé les classes moyennes, en compensation et par ...solidarité] et qui ont d'ores et déjà concerné 12 millions de contribuables", sur 19 millions, assure le chef de l'Etat, qui penche plutôt pour "une mesure ciblée pour les classes moyennes".
600 millions de recettes fiscales en plus pour les régions
Mais François Hollande zappe une information pourtant récente qui met à mal son effet d'annonce. Lundi dernier, à l'issue d'une réunion avec Manuel Valls, l'Association des régions de France (ARF) a indiqué qu'elle a obtenu la création d'une nouvelle "taxe spéciale d'équipement régional", qui "permettra aux régions de disposer d'une recette supplémentaire annuelle de 600 millions d'euros". Cet impôt pèsera à la fois sur les entreprises et les ménages, probablement par le biais de la taxe sur le foncier bâti. Il doit être inscrit dans le projet de loi de finances pour 2017, discuté à partir de l'automne au Parlement.
La régionalisation est en cause.
Les présidents de région ont récemment récupéré les compétences des départements en matière de développement économique, mais les régions n'ont pas reçu de compensation financière en parallèle. Or, le gouvernement refuse de réduire les recettes des départements, qui se disent déjà asphyxiés par le financement du RSA…
Les Franciliens verront même, eux, la pression fiscale augmenter encore un peu plus. La région Ile-de-France limite pourtant les dégâts et fera face aux frais liés au délabrement du réseau de transports publics laissé à l'abandon par l'ancien précédent, Jean-Paul Huchon (PS). Sa présidente, Valérie Pécresse, a en effet arraché au gouvernement la signature d'un protocole pour assurer le financement des transports publics, qui prévoit la création du passe Navigo unique, assorti d'une hausse limitée à 3 euros: 73 euros, au lieu de 80.
Le ticket de métro à l’unité passera de 1,80 euro à 1,90 euros, soit une hausse de 5,5%. Le carnet de 10 tickets coûtera 14,50 euros (contre 14,10 euros, soit une hausse de 2,8%). Une augmentation qui est loin d'être anodine : environ 30% des usagers des transports franciliens voyagent avec des tickets.
Le gouvernement a aussi décidé une augmentation des prélèvements.
Le gouvernement va en effet recourir à une hausse du versement de transport, payé par les entreprises, et à une modulation de la taxe sur les carburants (la TICPE), qui devrait logiquement se répercuter sur le prix à la pompe.
Autant dire que la "pause fiscale" annoncée par Hollande à l'été 2013 est encore loin d'être une réalité pour tout le monde.
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