Hollande balaie les craintes sur la protection de la biodiversité de la mer
Les trois premiers parcs d'éoliennes en mer en projet au large des côtes françaises, pilotés par EDF, ont désormais le feu vert des préfectures
Trois projets ont été choisis en avril 2012 lors du premier appel d'offres passé par le gouvernement.
Il a permis d'attribuer les sites au large
de Fécamp (PS jusque 2014, Seine-Maritime, PS jusque 2014, 500 MW),
de Courseulles-sur-Mer, UMP (Calvados, UDI, 450 MW)
et de Saint-Nazaire, PS (Loire-Atlantique, PS), 480 MW) au consortium associant EDF Energies Nouvelles, Dong Energy Power (Danemark) et Alstom (France, actionnariat flottant à 47,79 %).
La construction et l'exploitation du parc de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor, 500 MW) a été confiée au consortium composé d'Iberdrola, Eole-Res et Areva.
Ces quatre parcs devraient entrer en service en 2019.
En mai 2014, dans le cadre du second appel d'offres, les sites du Tréport (Seine-Maritime, 500 MW) et des Îles d'Yeu et de Noirmoutier (Vendée, 500 MW) ont été attribués au consortium formé par GDF Suez, Areva, EDP Renewables (USA) et Neoen Marine. La construction des parcs devrait être lancée à l'horizon 2019.
La Loire-Atlantique pourrait être le premier département français à voir pousser des éoliennes en mer. Les recours contre ce projet de 480 MW (80 éoliennes à 12 km des côtes) doivent être déposés au plus tard le 25 juillet. Or, Prosimar, association locale membre du réseau Pulse opposé à l'éolien offshore, expliquait mardi ne pas avoir pour l'heure les fonds nécessaires à son combat.
France nature environnement est favorable aux trois projets qui prévoient des suivis environnementaux mais restera "vigilante" sur leur mise en oeuvre. Son président a été conseiller municipal écologiste (EELV) à Quimper, dont le maire fut Bernard Poignant (PS), battu par la droite en 2014, mais conseiller intime de François Hollande à l'Élysée.
Les opposants ont quatre mois pour saisir la cour d'Appel administrative de Nantes à compter de la publication ces derniers mois des arrêtés préfectoraux "autorisant l'implantation et l'exploitation" de ces parcs situé au large de quelques-unes des plages du Débarquement.
Début avril 2016, Ségolène Royal, la ministre de l'Environnement, en était encore à lancer deux appels d'offres éolien en mer pour la construction de six parcs offshore, pour une puissance totale de 3 GW d'ici à 2020 (contre 6 GW visés par le Grenelle).
En France, des opposants se sont organisés sous forme d'associations: par exemple l'association bretonne C du Vent (communale) ou la fédération Vent de Colère ! (qui fait "échouer 60% des projets éoliens", se vante Alain Bruguier, président de la fédération), qui regroupe plus de 300 de ces associations.
Des associations travaillent à des recours
Une barre d'éoliennes,
comme on connaît les barres d'immeubles
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Le projet de Courseulles-sur-mer (75 éoliennes développant 450 MW à 10 km des côtes) semble le plus exposé à des recours. Les opposants ont jusqu'au 10 octobre pour le contester.
"On va déposer un recours. Avec plusieurs associations, on va plancher tout l'été. Notre argument principal est l'incompatibilité de ce projet avec celui de classement des plages du Débarquement au patrimoine de l'Unesco", explique Elsa Joly Malhomme, de l'association Libre Horizon (qui milite pour que ce parc soit situé non pas à 10 mais à 20 km au large), membre du réseau Pulse. Leur avocat, Francis Monamy, a obtenu en 2014 l'annulation du schéma régional éolien d'Ile-de-France.
Association française et internationale, Robin des bois affirme elle aussi préparer un recours contre Courseulles. Ce parc qu'elle juge tout aussi "surdimensionné" que les deux autres, menace la biodiversité et la sécurité des navires.
A Fécamp (83 éoliennes produisant 498 MW à 13 km des côtes), un recours est juste "envisagé", selon l'association locale du réseau Pulse. Les opposants ont jusqu'au 22 août pour saisir la justice.
Le coût: une facture d'au moins 2 milliards, par parc
EDF Energies Nouvelles doit prendre sa décision finale d'investissement au premier semestre 2017, sur les trois parcs, pour une mise en service en 2020, sauf recours. Le groupe mène ces projets en partenariat avec le canadien Enbridge et Alstom Renewable Power.
Ce dernier a inauguré fin 2014 la première usine de pièces d'éoliennes, la seule à ce jour en France. La pose de la première pierre d'une seconde usine Alstom est espérée à Cherbourg pour "fin 2016, début 2017", après avoir été repoussée de plus d'un an.
Un quatrième projet, 62 éoliennes pour 496 MW, en tout à 17 kilomètres au large de Saint-Brieuc, avait aussi remporté l'appel d'offres. Il est mené par l'espagnol Iberdrola avec Adwen, la coentreprise d'Areva avec l'espagnol Gamesa, dont Areva est en train de se retirer. L'enquête publique préalable à l'arrêté préfectoral d'autorisation doit démarrer le 4 août et durer deux mois. La mise en service est annoncée pour 2020.
Ces quatre parcs représentent un investissement de 2 à 2,5 milliards d'euros chacun.
Deux autres projets, menés par Engie, ont été ensuite choisis, en 2014, par le gouvernement, au large du Tréport (Seine-Maritime) et des îles d'Yeu et de Noirmoutier (Vendée, dans les Pays de la Loire, un Conseil régional présidé par le PS Jacques Auxiette). La mise en service est envisagée à partir de 2021.
Au large du Royaume-Uni, EDF EN a déjà mis en service 62 mégawatts éoliens.
Fin 2015, l'Europe totalisait 3.230 éoliennes offshore réparties dans 84 parcs dans 11 pays (en incluant les sites en construction), pour une capacité cumulée de 11.027 MW, soit l'équivalent d'environ 11 réacteurs nucléaires et 1,5% de la consommation électrique totale de l'UE. Les plus grands parcs éoliens extraterritoriaux se trouvent au Danemark, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni.
Pétition pour la candidature des plages du débarquement de Normandie au patrimoine mondial de l'UNESCO
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