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jeudi 26 novembre 2015

Hollande cherche de l'aide auprès d'Obama, Cameron, Merkel et même Poutine face au terrorisme islamiste

Les "alliés" compatissent mais renâclent

Hollande peine à mobiliser les occidentaux

Après être allé prendre les consignes de Barack Obama à Washington mardi 24, le président français doit recevoir la chancelière allemande avant de rencontrer le président russe à Moscou. A l'ordre du jour des discussions, la mise en place d'une "grande coalition" face à l'EI.


De retour dépité de Washington où il a tenté en vain de faire passer Barack Obama des paroles aux actes dans la lutte contre le groupe État islamique (EI), le président français  a reçu la chancelière allemande, Angela Merkel à Paris mercredi 25 novembre, avant de rencontrer ce jeudi, le président russe, Vladimir Poutine, à Moscou, sans être parvenu à obtenir d'inflexion des États-Unis vis-à-vis de la Russie. Un dîner de travail figure à leurs agendas pour 20 heures.
Les Etats-Unis et la France ont décidé mardi d'intensifier leurs opérations militaires contre l'Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak et de coordonner leurs renseignements sur la menace intérieure. Mais plusieurs problèmes de personnes  restent entiers sur la place à réserver au président Bachar al-Assad dans une éventuelle transition politique de la Syrie et sur la confiance à accorder à Poutine dans une éventuelle coordination des moyens militaires contre Daesh. "On est probablement plus enclin à travailler avec M. Poutine que M. Obama ne l'est à ce stade", a reconnu une source diplomatique française.

Lundi matin, François Hollande et David Cameron s'étaient recueillis sur le site du Bataclan, une des cibles des attentats qui ont fait 130 morts le 13 novembre à Paris,
avant de prendre la direction de l’Elysée pour un entretien sur la lutte contre le terrorisme et la Syrie. C'était la première étape dans la quête diplomatique de François Hollande d’une coalition "unique" contre les djihadistes de l’organisation Etat islamique en Syrie et en Irak.
Le Premier ministre britannique David Cameron a affirmé  sa "ferme conviction" personnelle que le Royaume-Uni doit intervenir militairement en Syrie: "Je soutiens fermement l’action que le président Hollande a entreprise pour frappe l’Etat islamique en Syrie", a-t-il assuré, soulignant toutefois qu'il reste à entraîner le parlement britannique à le suivre. David Cameron a précisé qu’il lui proposera cette semaine  une "stratégie globale pour affronter l’Etat islamique".
 
"Nous mènerons le combat ensemble contre ceux qui ont commis l'inconcevable contre vous", affirmait la chancelière allemande,
tout de noir vêtue, le 14 novembre à Berlin, au lendemain des attaques de Paris et Saint-Denis. Pour autant, l'Allemagne ne semble pas prête à s'engager davantage dans la coalition internationale qui lutte depuis septembre 2014 contre l'expansion de Daesh en Irak d'abord, puis, pour quelques uns des partenaires de cette coalition, en Syrie.

Depuis quatorze mois, l'Allemagne a choisi d'envoyer des armes aux peshmergas, ces combattants kurdes qui luttent sur le terrain contre l'EI, mais Berlin a refusé d'engager des moyens aériens, comme si les Allemands ne croyaient pas à l'efficacité de cette méthode. En revanche,
à la fin de l'été, la chancelière a lancé son ministre des Affaires étrangères dans un marathon diplomatique pour mettre un terme au conflit religieux qui gangrène la Syrie où les Sunnites s'opposent aux Alaouites,  groupe ethnique et religieux du nord du pays, auquel appartiennent  les présidents al-Assad, père et fils. Au point de conclure, fin octobre, à l'inverse de la position française d'alors qu' "il faut parler avec de nombreux acteurs, et cela implique (Bachar al) Assad". "Il y en a d'autres", avait-elle ajouté à la fin d'un sommet extraordinaire des 28 à Bruxelles, consacré à la crise migratoire en Europe. Et de citer "non seulement les États-Unis, la Russie, mais aussi les partenaires régionaux importants, les Chiites d'Iran, des pays sunnites comme l'Arabie saoudite".
 
Ce mercredi matin, la ministre de la Défense allemande Ursula von der Leyen a toutefois annoncé devant la commission défense du Bundestag sa volonté d'envoyer 650 soldats allemands... au Mali, afin d'épauler la France sur le front du terrorisme.

Parée de sa nouvelle aura de défenseur des réfugiés, Angela Merkel, appelle à "parler à Assad", elle qui ­est si réfractaire aux mots 'guerre" ou 'opération militaire '

Avant d'avoir sensibilisé l’ensemble des dirigeants des membres du Conseil de sécurité des Nations unies, outre  l'italien, Hollande doit encore rencontrer son homologue chinois Xi Jinping, dimanche.  

La "grande coalition", comprendre "unique" face à l'organisation terroriste reste hypothétique


En dépit de la volonté de Hollande de faire front contre l'Etat islamique qui a revendiqué les assassinats islamistes de masse à Paris, le vendredi 13 novembre 2015, les divergences avec la Russie et l'Iran sur la Syrie sont toujours aussi fortes.
"Nous sommes tous Français", a lancé, dans la langue de Molière, le président américain au cours d'une conférence de presse à la Maison Blanche, mais cette déclaration médiatique n'a pourtant été suivie d'aucune annonce spécifique, le dirigeant américain se bornant à plaider pour l'intensification des échanges de renseignement.
L’entraînement des rebelles dits "modérés" par les Etats-Unis est un tel échec que le président russe s’en moque ouvertement : "Soixante de ces combattants ont reçu une formation digne de ce nom. Seuls quatre ou cinq restent armés. Les autres ont déserté avec les armes américaines pour rejoindre l’Etat islamique." Pis encore, l’Irak vient, sans prévenir les Américains, d’amorcer un accord de partage de renseignements avec l’Iran, la Russie et la Syrie. De quoi rendre fou furieux Barack Obama. 

Hollande ne paie-t-il aujourd'hui le prix de ses agressions passées ?

Certes, il ne peut être tenu pour responsable de la destruction d'un avion de combat russe, abattu mardi
par la Turquie, pays membre de l'OTAN, dans l'espace aérien syrien, près de la frontière commune. Cet incident, le plus grave depuis le début de l'engagement militaire russe au côté de Bachar al-Assad, a provoqué la colère du président russe, qui a dénoncé un "coup de poignard dans le dos" porté par les "complices des terroristes".

Au G20 de Brisbane à la mi-novembre 2014, l'ombre des navires de guerre que Hollande refusait toujours de livrer à Moscou avait plané sur les relations diplomatiques entre la Russie et l'Occident qui accuse Poutine d'avoir annexé la Crimée dont la population majoritairement russophone demandait à quitter l'Ukraine et à  s'associer à la Russie. Le premier porte-hélicoptères -rééquipé aux frais de la France- sera le seul finalement livré, à l'Egypte, mais payé par l'Arabie saoudite, a-t-on appris. Un geste dont Hollande reste redevable au roi du pétrole.


Alors que l'embargo occidentale continue, Hollande prétend rallier la Russie...
 
La Russie reste sous le coup de sanctions économiques décidées par une Union européenne aujourd'hui dans l'impasse. La Russie a en effet riposté aux sanctions occidentales en interdisant, pendant un an, toute importation de la plupart des produits agroalimentaires occidentaux. Or, la Russie est le deuxième client, après les États-Unis, de la filière agricole et agroalimentaire européenne. Les Russes importaient ainsi 8 % des exportations agricoles et agroalimentaires françaises, ce qui représentait 1 milliard d'euros par an. "Les fruits sont les premiers concernés par l'embargo en France, suivis des fromages et produits laitiers puis la viande et le poisson, déplorait Xavier Beulin (FNSEA). Le préjudice avait été instantané pour les producteurs français de fruits d'été comme les pêches ou les nectarines à durée de vie limitée."
François Hollande est partie prenante à ce chaos diplomatique. Il était même moteur, mais doit réviser ses positions désastreuses. Après avoir ostensiblement ignoré Poutine pour éviter de lui serrer la main, François Hollande ne rappelle plus non plus que les Etats-Unis lui ont fait faux bond en 2013, alors qu’il voulait déjà frapper la Syrie. Le 13 novembre, l es djihadistes de Daesh en Europe ont tenu à rappeler qu'ils n'ont pas oublié que Hollande est un va-t-en-guerre, si isolé et sous-équipé soit-il.
C’est dans ce climat glacial que le président François Hollande arrive à Moscou, jeudi 26 novembre, deux jours seulement après s’être rendu à Washington.
Tant qu'il n'y aura pas de "changement stratégique" de la part du président russe sur ce point, la coopération sera "très difficile", a clairement averti Barack Obama, signifiant à Hollande que la position américaine sur le dossier n'a pas bougé. "Si leur priorité est d'attaquer l'opposition modérée qui pourrait faire partie d'un futur gouvernement syrien, la Russie n'aura pas le soutien de notre coalition", a maintenu Obama. Au grand dam du capitaine de pédalo.




Le président français a appelé Poutine à reconsidérer son soutien à Bachar al-Assad, celui-ci n'ayant "pas sa place" dans une transition politique, selon lui. "Dès lors qu'il a été le problème, il ne peut pas être la solution", a-t-il affirmé.



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