DSK m'a réclamé 5 millions de francs
Marcel Campion avait sollicité de l’homme politique un coup de main pour reprendre un parc de loisirs. Mais l’affaire ne s’est pas faite...
Marcel Campion avait sollicité de l’homme politique un coup de main pour reprendre un parc de loisirs. Mais l’affaire ne s’est pas faite...
[Marcel Campion (1940) est un homme d'affaires qui fait fortune dans le milieu de la fête foraine.
Et Arrêt sur images (France 5) le démonte, tandis qu'il a ménagé Dominique Strauss-Kahn: "Il a notamment été placé en garde à vue lorsque des policiers ont trouvé un pistolet 357 Magnum dans sa voiture en 2009. [Il eût mieux valu qu'il eût une kalachnikov...] Il a été jugé en correctionnelle en 2010 pour avoir menacé des inspecteurs du travail et un policier qui constataient la présence de salariés non déclarés dans ses châlets de Noël au bas des Champs Elysées. Pour cette affaire il a été condamné à plusieurs amendes d'un montant total de 10 000 euros "
Le "sulfureux" forain, selon Daniel Schneidermann, est aussi un des gérants de la Foire du Trône et proche de Bertrand Delanoë. Il a installé la grande roue de Paris aux Tuileries et - ce que ne dit pas Schneidermann - soutient le Sidaction et la lutte contre le cancer. Son frère André Campion a été victime de home-jacking, attaque à domicile.]
Marcel Campion aime la castagne. Attablé dans sa guinguette éphémère érigée sur les Champs-Élysées derrière ses stands du marché de Noël, l’entrepreneur forain a décidé de balancer. Lui qui a été soupçonné si souvent de brasser de l’argent occulte accuse aujourd’hui DSK d’avoir voulu lui soutirer du cash. En dépit de quarante ans d’une carrière marquée par de nombreux coups d’éclat – une fête foraine dans le jardin des Tuileries, une grande roue place de la Concorde –, le patron des foires parisiennes est toujours considéré comme « infréquentable » par la classe politique. L’homme en souffre. De quoi aiguiser son envie d’en découdre avec, pourquoi pas, DSK.
VSD. Que s’est-il exactement passé entre Dominique Strauss-Kahn et vous ?
Marcel Campion. En 1990 (le 26 avril, NDLR), le tribunal de commerce de Paris avait accepté notre offre de reprise de Mirapolis, un parc ouvert trois ans plus tôt et qui se trouvait en faillite, le principal investisseur ne voulant plus continuer. Mes associés et moi étions très satisfaits de cette décision mais, peu de temps après, l’État a fait appel. Me Gérard Schulman, l’un des mes avocats, m’a fait part de son inquiétude. « Là, ça devient politique. Je vais appeler un ami avocat, proche du PS, qui les connaît bien », m’a-t-il dit. C’est comme ça que j’ai été mis en contact avec Me Francis Terquem. Celui-ci a organisé deux rendez-vous : le premier avec Alain Richard [autre élu PS du Val-d’Oise, NDLR], dans son bureau de l’Assemblée nationale, qui nous a opposé une fin de non-recevoir ; le second au Fouquet’s avec Dominique Strauss-Kahn. Je lui ai expliqué que, durant deux ans, mes associés et moi avions déjà relancé le parc de Mirapolis en y installant nos manèges et que nous, petits artisans, voulions continuer à défendre les emplois. Strauss-Kahn m’a coupé tout de suite. Le bla-bla, ça ne l’intéressait pas. Il m’a répondu : « J’interviens, mais pas pour rien. » Et il a levé la main en me montrant ses cinq doigts. J’ai dit : « Quoi ? Vous voulez 50 000 francs ? » « Non, 5 millions. » Voilà ce qu’il m’a répondu. J’étais estomaqué. Je lui ai dit : « Monsieur, vous allez un peu loin. » C’était une somme énorme. Pour 50 000 francs, peut-être qu’on aurait accepté. Mais là, c’était beaucoup trop d’oseille. Ce n’est pas moi qui ai proposé de l’argent et Me Terquem ne m’a pas amené à lui en me disant que DSK allait m’en demander !
VSD. Était-ce la première fois que vous vous retrouviez dans cette situation ?
M. C. C’est la seule fois où on m’a parlé d’argent. À une époque, je travaillais beaucoup avec les villes communistes. Bon, en contrepartie, fallait juste qu’on vende des places de la fête de l’Humanité. Dans des meetings de chiraquiens, ça m’est arrivé de prêter des barbes à papa. Mais une histoire comme celle-là, je n’en avais jamais vu. J’ai été choqué, à l’époque. J’avais ma vérité à moi : j’étais content d’avoir sauvé le truc ; on avait géré Mirapolis durant deux ans et on avait redressé la barque. Je pensais que, en m’adressant à un politique de haut niveau, il allait défendre l’emploi. Je n’ai pas donné suite à la proposition de Strauss-Kahn. Je me suis heurté à une volonté délibérée de laisser l’affaire péricliter. Les politiques se sont arrangés pour que la boutique ferme. Moi, j’ai eu immédiatement un contrôle fiscal. J’ai voulu affronter le système mais j’ai fini par abandonner. (En appel, après négociations entre les parties, c’est l’offre de reprise concurrente à celle de Marcel Campion qui sera finalement acceptée puis le parc de Mirapolis fermera définitivement ses portes en 1992, NDLR).
VSD. Pourquoi n'avez-vous pas raconté cette histoire avant ?
M.C. Mais je l'ai racontée une multitude de fois: à des amis, des politiques -de droite et de gauche-, des journalistes. Je n'ai jamais été pris au sérieux. [Marianne aime le sérieux: dernière nouvelle!] C'est comme si je crachaiS en l'air et que ça me retombait dessus. De 1996 à 2002 [gouvernement Lionel Jospin du 4 juin 1997 au 6 mai 2002], j'ai été la cible d'une entreprise de destruction menée par des journaux de gauche [ça n'existe pas: les media sont par définition soumis au pouvoir] qui me présentaient comme le porteur de valises de Jacques Chirac [le respectueux PS est-il capable de rumeur diffamatoire?] Il se disait aussi que je donnais des malLettes à Tibéri. Je n'ai jamais donné d'argent à Tibéri, Chirac ou à qui que ce soit. A chaque fois, j'ai porté plainte en diffamation ou envoyé des droits de réponse. J'argumentais en disant: vous feriez mieux d'aller voirce qui se passe chez vos amis de gauche et je citais cet épisode avec Strauss-Kahn. Ils m'attaquaient sur mes rapports avec la droite; moi, je leur expliquais comment la gauche avait voulu me prendre une valise. En réalité, j'arrive de rien, je ne suis pas un héritier [référence à Fabius ou Anne Sinclair ?], je suis un infréquentable. Après trente-cinq ans d'acharnement, j'en suis à mon vingt-neuvième contrôle fiscal. [De quoi faire ricaner Yannick Noah ?]
VSD. Le fisc vous réclame encore aujourd'hui encore 1 million d'euros...
M.C. Cette fois, ils ont regardé la météo§ J'ai droit à une rectification de recettes sur quatre années, basée sur l'ensoleillement. Ils appellent ça "un contrôle logarrythmique". Pour eux, il y a forcément plus de monde avec un rayon de soleil. Et l'hiver, ça donne quoi ?
VSD. Concernant DSK, la plupart des gens qui s'expriment requièrent l'anonymat. Pourquoi parlez-vous à visage découvert ?
M.C. Faut comprendre l'attitude de ceux qui n'osent pas parler. Cela occasionne beaucoupe d'ennuis. J'ai défié l'Etat pour défendre mon métier.J'ai fait des manifs dans toute la France, j'ai investi le Champs-de-Mars en 1983 [gouvernement Mauroy, le ministre de l'Économie et des Finances était le papa de la fille de... Martine Brochen-Aubry, Jacques Delors, et son ministre délégué chargé du Budget n'était autre que Laurent Fabius], les Tuileries en 1985 [quand le premier ministre était Fabius, Bérégovoy, son ministre de l’Economie, des finances et du budget et Henri Emmanuelli, le Secrétaire d’État chargé du Budget]. Si je n'avais pas affronté les politiques, ils ne m'aurais jamais réçu. Vis-à-vis de moi, ils n'ont aucun respect.
Document VSD (n°1795, du 19 au 25 janvier 2012)
Marcel Campion aime la castagne. Attablé dans sa guinguette éphémère érigée sur les Champs-Élysées derrière ses stands du marché de Noël, l’entrepreneur forain a décidé de balancer. Lui qui a été soupçonné si souvent de brasser de l’argent occulte accuse aujourd’hui DSK d’avoir voulu lui soutirer du cash. En dépit de quarante ans d’une carrière marquée par de nombreux coups d’éclat – une fête foraine dans le jardin des Tuileries, une grande roue place de la Concorde –, le patron des foires parisiennes est toujours considéré comme « infréquentable » par la classe politique. L’homme en souffre. De quoi aiguiser son envie d’en découdre avec, pourquoi pas, DSK.
VSD. Que s’est-il exactement passé entre Dominique Strauss-Kahn et vous ?
Marcel Campion. En 1990 (le 26 avril, NDLR), le tribunal de commerce de Paris avait accepté notre offre de reprise de Mirapolis, un parc ouvert trois ans plus tôt et qui se trouvait en faillite, le principal investisseur ne voulant plus continuer. Mes associés et moi étions très satisfaits de cette décision mais, peu de temps après, l’État a fait appel. Me Gérard Schulman, l’un des mes avocats, m’a fait part de son inquiétude. « Là, ça devient politique. Je vais appeler un ami avocat, proche du PS, qui les connaît bien », m’a-t-il dit. C’est comme ça que j’ai été mis en contact avec Me Francis Terquem. Celui-ci a organisé deux rendez-vous : le premier avec Alain Richard [autre élu PS du Val-d’Oise, NDLR], dans son bureau de l’Assemblée nationale, qui nous a opposé une fin de non-recevoir ; le second au Fouquet’s avec Dominique Strauss-Kahn. Je lui ai expliqué que, durant deux ans, mes associés et moi avions déjà relancé le parc de Mirapolis en y installant nos manèges et que nous, petits artisans, voulions continuer à défendre les emplois. Strauss-Kahn m’a coupé tout de suite. Le bla-bla, ça ne l’intéressait pas. Il m’a répondu : « J’interviens, mais pas pour rien. » Et il a levé la main en me montrant ses cinq doigts. J’ai dit : « Quoi ? Vous voulez 50 000 francs ? » « Non, 5 millions. » Voilà ce qu’il m’a répondu. J’étais estomaqué. Je lui ai dit : « Monsieur, vous allez un peu loin. » C’était une somme énorme. Pour 50 000 francs, peut-être qu’on aurait accepté. Mais là, c’était beaucoup trop d’oseille. Ce n’est pas moi qui ai proposé de l’argent et Me Terquem ne m’a pas amené à lui en me disant que DSK allait m’en demander !
VSD. Était-ce la première fois que vous vous retrouviez dans cette situation ?
M. C. C’est la seule fois où on m’a parlé d’argent. À une époque, je travaillais beaucoup avec les villes communistes. Bon, en contrepartie, fallait juste qu’on vende des places de la fête de l’Humanité. Dans des meetings de chiraquiens, ça m’est arrivé de prêter des barbes à papa. Mais une histoire comme celle-là, je n’en avais jamais vu. J’ai été choqué, à l’époque. J’avais ma vérité à moi : j’étais content d’avoir sauvé le truc ; on avait géré Mirapolis durant deux ans et on avait redressé la barque. Je pensais que, en m’adressant à un politique de haut niveau, il allait défendre l’emploi. Je n’ai pas donné suite à la proposition de Strauss-Kahn. Je me suis heurté à une volonté délibérée de laisser l’affaire péricliter. Les politiques se sont arrangés pour que la boutique ferme. Moi, j’ai eu immédiatement un contrôle fiscal. J’ai voulu affronter le système mais j’ai fini par abandonner. (En appel, après négociations entre les parties, c’est l’offre de reprise concurrente à celle de Marcel Campion qui sera finalement acceptée puis le parc de Mirapolis fermera définitivement ses portes en 1992, NDLR).
VSD. Pourquoi n'avez-vous pas raconté cette histoire avant ?
M.C. Mais je l'ai racontée une multitude de fois: à des amis, des politiques -de droite et de gauche-, des journalistes. Je n'ai jamais été pris au sérieux. [Marianne aime le sérieux: dernière nouvelle!] C'est comme si je crachaiS en l'air et que ça me retombait dessus. De 1996 à 2002 [gouvernement Lionel Jospin du 4 juin 1997 au 6 mai 2002], j'ai été la cible d'une entreprise de destruction menée par des journaux de gauche [ça n'existe pas: les media sont par définition soumis au pouvoir] qui me présentaient comme le porteur de valises de Jacques Chirac [le respectueux PS est-il capable de rumeur diffamatoire?] Il se disait aussi que je donnais des malLettes à Tibéri. Je n'ai jamais donné d'argent à Tibéri, Chirac ou à qui que ce soit. A chaque fois, j'ai porté plainte en diffamation ou envoyé des droits de réponse. J'argumentais en disant: vous feriez mieux d'aller voirce qui se passe chez vos amis de gauche et je citais cet épisode avec Strauss-Kahn. Ils m'attaquaient sur mes rapports avec la droite; moi, je leur expliquais comment la gauche avait voulu me prendre une valise. En réalité, j'arrive de rien, je ne suis pas un héritier [référence à Fabius ou Anne Sinclair ?], je suis un infréquentable. Après trente-cinq ans d'acharnement, j'en suis à mon vingt-neuvième contrôle fiscal. [De quoi faire ricaner Yannick Noah ?]
VSD. Le fisc vous réclame encore aujourd'hui encore 1 million d'euros...
M.C. Cette fois, ils ont regardé la météo§ J'ai droit à une rectification de recettes sur quatre années, basée sur l'ensoleillement. Ils appellent ça "un contrôle logarrythmique". Pour eux, il y a forcément plus de monde avec un rayon de soleil. Et l'hiver, ça donne quoi ?
VSD. Concernant DSK, la plupart des gens qui s'expriment requièrent l'anonymat. Pourquoi parlez-vous à visage découvert ?
M.C. Faut comprendre l'attitude de ceux qui n'osent pas parler. Cela occasionne beaucoupe d'ennuis. J'ai défié l'Etat pour défendre mon métier.J'ai fait des manifs dans toute la France, j'ai investi le Champs-de-Mars en 1983 [gouvernement Mauroy, le ministre de l'Économie et des Finances était le papa de la fille de... Martine Brochen-Aubry, Jacques Delors, et son ministre délégué chargé du Budget n'était autre que Laurent Fabius], les Tuileries en 1985 [quand le premier ministre était Fabius, Bérégovoy, son ministre de l’Economie, des finances et du budget et Henri Emmanuelli, le Secrétaire d’État chargé du Budget]. Si je n'avais pas affronté les politiques, ils ne m'aurais jamais réçu. Vis-à-vis de moi, ils n'ont aucun respect.
Document VSD (n°1795, du 19 au 25 janvier 2012)
Marcel Campion contre-attaque (atlantico.fr)
Dans un communiqué, le forain affirme que l'avocat de DSK [Me Richard Malka] était "certainement au courant des faits" relatés dans VSD cette semaine.
Dans un communiqué, le forain affirme que l'avocat de DSK [Me Richard Malka] était "certainement au courant des faits" relatés dans VSD cette semaine.
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