Une élue PS dénonce le " marche de dupes "… du PS
pour ça non plus !
Le premier secrétaire du PS se dit féministe et ça change quoi ?
Dans ses discours, le Parti Socialiste entend respecter la parité aux élections législatives de 2012.
Mais dans les faits, certaines élues redoutent que cette parité ne soit que de façade. Car si 50% des mandats devraient être réservés à des candidates, en réalité, les circonscriptions dans lesquelles elles sont investies leur offrent peu de chance de l’emporter. 50% de candidates ne signifiera donc pas 50% de députées. Loin de là.
Plusieurs élues, toutes issues du Val de Marne, ont donc décidé de publier une lettre ouverte aux dirigeants du Parti socialiste et d’alerter l’opinion publique.
Alors que le PS doit arbitrer dans les prochains jours sur les investitures des candidats socialistes, onze ans après le vote de la loi sur la parité, elles exigent qu’on laisse aux candidates toutes les chances de gagner.
Entretien avec Murielle Michon, adjointe socialiste à Jean-François Voguet, sénateur-maire PCF de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), à l’origine de cette lettre ouverte.
Pourquoi avoir publié cette lettre ouverte aux instances dirigeantes du PS ?
Ce qui nous a fait réagir, c’est une infographie du Monde (parue le 19 octobre) répertoriant les circonscriptions acquises ou accessibles à la droite ou à la gauche et les arbitrages en matière d’investitures. On a constaté que dans le Val de Marne aucune des circonscriptions réservées aux femmes n’était « gagnable ». C’était flagrant. Même chose en Gironde. Malgré tous les discours sur la parité, pourquoi les choses n’évoluent-elles pas réellement ? La parité est de façade, dans les faits, elle n’existe pas. C’est pour cela qu’il faut le dire, le dénoncer et ne pas l’accepter. Pourquoi met-on nécessairement les femmes sur des circonscriptions considérées comme non gagnables ? A la base, la parité est une bonne idée. Mais si les hommes se réservent les meilleures circonscriptions, ça ne sert plus à rien.
Qu’entendez-vous par « circonscriptions considérées comme non gagnables » ?
Avant, au PS, la parité devait être appliquée au niveau national, maintenant c’est département par département. Résultat : des départements à gauche sont réservés aux hommes, ceux à droite sont attribués aux femmes. Dès lors, les dés sont pipés dès le départ. Même si en démocratie, toutes les terres sont gagnables par définition, il ne faut pas non plus instaurer un marché de dupes. Dans certaines circonscriptions à droite où les députés sortants en sont parfois à leur deuxième, troisième, voire quatrième mandat, la victoire s’annonce forcément difficile pour les femmes investies.
Vous avez lancé un " appel à témoins ". Dans quel but ?
On lance un appel pour que l’on nous remonte les situations dans chaque département, circonscription et que chaque élue, chaque femme, nous dise si sa fédération socialiste joue ou non le jeu de la parité réelle. On veut faire avancer les choses parce qu’il ne faut pas seulement des candidates, il faut aussi, à terme, des députées. Il faut faire en sorte qu’il y ait plus de jupes dans les fauteuils de l’Assemblée nationale !
Je ne suis pas une habituée des lettres ouvertes. Si je m’engage publiquement, c’est que je pense qu’il faut vraiment que cela se sache. Je ne suis d’ailleurs pas candidate aux législatives. Je suis au PS et je ne suis pas contre mon parti. Mais des fois, il est nécessaire de dire les choses. Au lieu de se prévaloir de la parité, il faut s’assurer qu’elle est appliquée dans les faits.
Comment lutter contre cette application perverse de la loi sur la parité ?
Les rouages actuels de la politique empêchent l’arrivée de nouveaux acteurs : que ce soit les jeunes, les femmes ou les personnes issues de la diversité. Historiquement, ce sont des hommes blancs qui sont au pouvoir. Une des pistes intéressantes donc est celle du non cumul des mandats. Etre élu plusieurs fois est certes un gage d’expérience et de compétences acquises. Par contre, cela ferme les portes à d’autres personnes et à un renouvellement de la classe politique.
Pensez-vous que la situation a évolué depuis 2007, date des dernières législatives ?
De bonnes intentions en matière de parité sont énoncées depuis une dizaine d’années. Pourtant, je pense que la situation régresse. Il suffit d’observer les staffs qui entourent les responsables politiques : ils sont essentiellement composés d’hommes. C’est flagrant et presque caricatural. On est actuellement dans un climat global plus anxiogène où la question de l’égalité hommes-femmes passe au second plan et où le réflexe de base est plutôt de se dire : « c’est bon maintenant, on se met aux affaires entre hommes ".
Parité: le changement, ce n'est pas maintenant !
Les vertueux ne font pas mieux que les mécréants de droite ?
Ca sert à quoi d'être socialiste ?
"Au total, les femmes socialistes peuvent espérer peser entre 26 % et 30 % des députés socialistes en juin 2012 contre 26 % actuellement. A ce rythme, on peut espérer la parité chez les socialistes à l'assemblée nationale entre 2037 et 2087 !"
Lien Le Monde qui ouvre ses colonnes aux protestataires
Murielle Michon, Olga Trostiansky, adjointe au maire de Paris (PS) et Maïthé Stage, consultante ressources humaines, sympathisante PS.
Ont-elles été à la hauteur quand elles pouvait se rendre crédibles ?
Lien PaSiDupes : "Affaire DSK: Gisèle Halimi égratigne les femmes du PS "
Murielle Michon, Olga Trostiansky, adjointe au maire de Paris (PS) et Maïthé Stage, consultante ressources humaines, sympathisante PS.
Ont-elles été à la hauteur quand elles pouvait se rendre crédibles ?
Lien PaSiDupes : "Affaire DSK: Gisèle Halimi égratigne les femmes du PS "
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