Franchises médicales: les Français plus conscients que les mutualités
Ce n’est pas de gaîté de cœur, mais les Français s’adaptent et ne repoussent pas du pied le projet sur les franchises médicales (Lire le billet suivant dans PaSiDupes). Ils savent combien ils ont usé et abusé du système et ne font pas semblant d’ignorer que son fonctionnement doit être adapté.
Le sujet n’est pas pour les Français un enjeu politique : ce qu’il souhaite n’est pas d’embarrasser le gouvernement, mais de le laisser réformer et sauver le système.
D’un côté, le gouvernement qui essaie d'affronter l'avenir sans remettre en cause la solidarité en instaurant des franchises médicales, selon la ministre de la Santé Roselyne Bachelot.
Souhaitant "défaire quelques idées reçues", elle souligne que "la nouvelle politique de santé qu'(elle) veut conduire a pour objectif (...) d'assurer pour tous une meilleure qualité des soins".
Selon elle, ces franchises ne seront pas injustes car "elles ne priveront pas de soins les plus vulnérables". "Les plus démunis en seront exonérés, ainsi que les enfants et les femmes enceintes. La contribution sera plafonnée à 50 euros par an, afin de protéger les plus malades", assure Roselyne Bachelot. Les personnes du 3° âge, ne sont pas, nous l’espérons, tenues à l’écart.
En outre, ces franchises ne porteront pas atteinte au pacte de solidarité de 1945 car elles "ont été construites pour nous offrir la possibilité de contribuer à l'effort de financement de nouveaux besoins", comme la maladie d'Alzheimer et la lutte contre le cancer, poursuit la ministre de la Santé.
Elle estime que "l'instauration de la franchise est une occasion d'exprimer dans un même mouvement notre attachement au principe de solidarité [en faveur des plus démunis et concernés] et notre sens de la responsabilité". Notre générosité peut en effet s’exprimer sur le territoire national, avec des possibilités plus sérieuses de contrôle, et prioritairement aux dégâts du tsunami, par exemple, où détournement et gaspillage ont suscité l’indignation, malgré la distance. Et "si nous pouvons, par l'instauration de cette contribution partagée et responsable, limiter aussi la consommation des soins non essentiels, nous ne nous en porterons pas plus mal", ajoute-t-elle. La mutualité n’a pas pour mission de participer au confort et au superflu.
De l’autre côté, la Mutualité Française est opposée à la mise en place de franchises médicales. Elle appelle les groupements mutualistes à "agir" auprès des députés et des sénateurs afin qu'ils déposent un amendement visant à supprimer cette mesure prévue par le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2008.
Réaffirmant son opposition à la mise en place des franchises, le président de la Mutualité Française, Jean-Pierre Davant, a "invité les groupements mutualistes à agir au niveau local auprès des députés et des sénateurs, en amont du débat parlementaire sur le PLFSS 2008, pour leur demander de déposer un amendement visant à supprimer les franchises de ce projet de loi", déclare la Mutualité dans un communiqué diffusé lundi. Jean-Pierre Davant, président de la Mutualité Française et ... François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, ont cosigné une tribune sur le financement de la santé dans le journal Le Monde du 24 septembre.
La Mutualité Française "dénonce le risque de sortir du champ traditionnel du système solidaire de financement de la santé en France: chacun cotise en fonction de ses moyens et reçoit en fonction de ses besoins". Elle "considère que les franchises ne seront pas un élément de meilleure régulation du système de santé, qui dissuaderait la consommation des soins".
Par ailleurs, la Mutualité Française, résolument à gauche (Lire PaSiDupes suivant), déclare avoir "accueilli avec beaucoup d'intérêt l'annonce faite par le président de la République le 18 septembre au Sénat de l'ouverture d'un grand débat sur le financement de la Santé". Poudre aux yeux... "La Mutualité Française sera force de propositions pour aller vers un équilibre de l'assurance maladie et améliorer la qualité des soins en France". La Mutualité Française fédère la quasi-totalité des mutuelles santé en France. "Organismes à but non lucratif, ne pratiquant pas la sélection des risques et régis par le code de la Mutualité, les mutuelles interviennent comme premier financeur des dépenses de santé après la Sécurité sociale", rappelle le communiqué. Ainsi donc, la mutualité n'a rien vu venir malgré un projet présidentiel précis, n'a rien anticipé et n'a encore rien à proposer... Elle s’oppose et dénonce mais ne propose encore rien, tout en assurant qu’elle le fera… Il suffit de faire un tour à Niort pour observer que les mutuelles pourraient à l’évidence rogner sur leur train de vie. Pour commencer, avant de mobiliser et de pénaliser les adhérents.
Et au milieu, les Français qui ne savent à quelle mutuelle lier leur destin. La concurrence joue en effet à plein pour garantir la diversité, mais les offres sont souvent identiques et les doublons sont inutiles et coûteux : défaillantes sur la prise en charge des frais dentaires, l’une peut couvrir mieux les frais d’hospitalisation, et inversement, mais pour obtenir de meilleures garanties il faudrait cotiser à deux mutuelles. Le regroupement de mutuelles qui ciblent par exemple des fonctionnaires exposés à des risques semblables, et donc inutilement concurrentes, constituerait par conséquent une économie et donc un début de solution. La Maif et la Macif pourraient regrouper leurs forces en faveur de leurs adhérents pour un coût moindre.
Les Parlementaires sont la cible des mutualités qui apparaissent au grand jour pour ce qu’elles sont (devenues, depuis des lustres…): des groupes de pressions. Les municipales seront l’occasion pour les mutuelles d’exercer menaces et chantages, au nom de la démocratie et de la solidarité.
Mais les partis de gauche qui ont beaucoup à perdre si leurs pompes à fric s’assèchent sont engagés dans le même combat douteux et tentent de maintenir le statu quo en mettant leurs satellites dans la rue (quelques profs de la FSU, par exemple) et en essayant de convaincre l’opinion que c’est son intérêt bien compris qui est en cause et que partis de gauche et mutuelles entendent cryogéniser.
Ce n’est pas de gaîté de cœur, mais les Français s’adaptent et ne repoussent pas du pied le projet sur les franchises médicales (Lire le billet suivant dans PaSiDupes). Ils savent combien ils ont usé et abusé du système et ne font pas semblant d’ignorer que son fonctionnement doit être adapté.
Le sujet n’est pas pour les Français un enjeu politique : ce qu’il souhaite n’est pas d’embarrasser le gouvernement, mais de le laisser réformer et sauver le système.
D’un côté, le gouvernement qui essaie d'affronter l'avenir sans remettre en cause la solidarité en instaurant des franchises médicales, selon la ministre de la Santé Roselyne Bachelot.
Souhaitant "défaire quelques idées reçues", elle souligne que "la nouvelle politique de santé qu'(elle) veut conduire a pour objectif (...) d'assurer pour tous une meilleure qualité des soins".
Selon elle, ces franchises ne seront pas injustes car "elles ne priveront pas de soins les plus vulnérables". "Les plus démunis en seront exonérés, ainsi que les enfants et les femmes enceintes. La contribution sera plafonnée à 50 euros par an, afin de protéger les plus malades", assure Roselyne Bachelot. Les personnes du 3° âge, ne sont pas, nous l’espérons, tenues à l’écart.
En outre, ces franchises ne porteront pas atteinte au pacte de solidarité de 1945 car elles "ont été construites pour nous offrir la possibilité de contribuer à l'effort de financement de nouveaux besoins", comme la maladie d'Alzheimer et la lutte contre le cancer, poursuit la ministre de la Santé.
Elle estime que "l'instauration de la franchise est une occasion d'exprimer dans un même mouvement notre attachement au principe de solidarité [en faveur des plus démunis et concernés] et notre sens de la responsabilité". Notre générosité peut en effet s’exprimer sur le territoire national, avec des possibilités plus sérieuses de contrôle, et prioritairement aux dégâts du tsunami, par exemple, où détournement et gaspillage ont suscité l’indignation, malgré la distance. Et "si nous pouvons, par l'instauration de cette contribution partagée et responsable, limiter aussi la consommation des soins non essentiels, nous ne nous en porterons pas plus mal", ajoute-t-elle. La mutualité n’a pas pour mission de participer au confort et au superflu.
De l’autre côté, la Mutualité Française est opposée à la mise en place de franchises médicales. Elle appelle les groupements mutualistes à "agir" auprès des députés et des sénateurs afin qu'ils déposent un amendement visant à supprimer cette mesure prévue par le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2008.
Réaffirmant son opposition à la mise en place des franchises, le président de la Mutualité Française, Jean-Pierre Davant, a "invité les groupements mutualistes à agir au niveau local auprès des députés et des sénateurs, en amont du débat parlementaire sur le PLFSS 2008, pour leur demander de déposer un amendement visant à supprimer les franchises de ce projet de loi", déclare la Mutualité dans un communiqué diffusé lundi. Jean-Pierre Davant, président de la Mutualité Française et ... François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, ont cosigné une tribune sur le financement de la santé dans le journal Le Monde du 24 septembre.
La Mutualité Française "dénonce le risque de sortir du champ traditionnel du système solidaire de financement de la santé en France: chacun cotise en fonction de ses moyens et reçoit en fonction de ses besoins". Elle "considère que les franchises ne seront pas un élément de meilleure régulation du système de santé, qui dissuaderait la consommation des soins".
Par ailleurs, la Mutualité Française, résolument à gauche (Lire PaSiDupes suivant), déclare avoir "accueilli avec beaucoup d'intérêt l'annonce faite par le président de la République le 18 septembre au Sénat de l'ouverture d'un grand débat sur le financement de la Santé". Poudre aux yeux... "La Mutualité Française sera force de propositions pour aller vers un équilibre de l'assurance maladie et améliorer la qualité des soins en France". La Mutualité Française fédère la quasi-totalité des mutuelles santé en France. "Organismes à but non lucratif, ne pratiquant pas la sélection des risques et régis par le code de la Mutualité, les mutuelles interviennent comme premier financeur des dépenses de santé après la Sécurité sociale", rappelle le communiqué. Ainsi donc, la mutualité n'a rien vu venir malgré un projet présidentiel précis, n'a rien anticipé et n'a encore rien à proposer... Elle s’oppose et dénonce mais ne propose encore rien, tout en assurant qu’elle le fera… Il suffit de faire un tour à Niort pour observer que les mutuelles pourraient à l’évidence rogner sur leur train de vie. Pour commencer, avant de mobiliser et de pénaliser les adhérents.
Et au milieu, les Français qui ne savent à quelle mutuelle lier leur destin. La concurrence joue en effet à plein pour garantir la diversité, mais les offres sont souvent identiques et les doublons sont inutiles et coûteux : défaillantes sur la prise en charge des frais dentaires, l’une peut couvrir mieux les frais d’hospitalisation, et inversement, mais pour obtenir de meilleures garanties il faudrait cotiser à deux mutuelles. Le regroupement de mutuelles qui ciblent par exemple des fonctionnaires exposés à des risques semblables, et donc inutilement concurrentes, constituerait par conséquent une économie et donc un début de solution. La Maif et la Macif pourraient regrouper leurs forces en faveur de leurs adhérents pour un coût moindre.
Les Parlementaires sont la cible des mutualités qui apparaissent au grand jour pour ce qu’elles sont (devenues, depuis des lustres…): des groupes de pressions. Les municipales seront l’occasion pour les mutuelles d’exercer menaces et chantages, au nom de la démocratie et de la solidarité.
Mais les partis de gauche qui ont beaucoup à perdre si leurs pompes à fric s’assèchent sont engagés dans le même combat douteux et tentent de maintenir le statu quo en mettant leurs satellites dans la rue (quelques profs de la FSU, par exemple) et en essayant de convaincre l’opinion que c’est son intérêt bien compris qui est en cause et que partis de gauche et mutuelles entendent cryogéniser.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):