Dernière version en date de la discrimination positive…
Malgré Christiane Taubira qui ne compte pas sur la « discrimination positive » (cf. PaSiDupes), Yazid Sabeg, un chef d’entreprise français d’origine algérienne, vient de lancer un « Manifeste pour l'égalité réelle » en faveur des minorités de notre pays, profitant de la dynamique de l'élection du métis Barack Obama à la présidence des Etats-Unis. Jean-François Copé, Patrick Devedjian, Arnaud Montebourg et Dominique Voynet soutiennent cet appel, qui a la sympathie déclarée de Caria Bruni-Sarkozy.
Le promoteur soutient que ce manifeste ne trahit aucun des grands principes de notre République et renforce même au contraire son souci de justice. Il prend l’exemple des Etats-Unis, qui sont arrivés à élire un Noir (dont on dénie le métissage...) à la tête de l'Etat, pour affirmer que c’est en raison d'un processus très déterminé en faveur des minorités, mené depuis des décennies par les associations, les réseaux et les collectifs outre-atlantique. Ils ont édifié ainsi une conscience civique collective et une fierté d'appartenance nationale, qui a commencé avec le slogan « Black is beautiful », et leur ont permis de transcender les clivages. Sabeg prétend que les électeurs ont vu dans Obama un homme d'Etat, et non un Noir : c’est dire que les media auraient perdu leur temps et leur énergie, qu’en dernier ressort le système électoral aurait laissé aux électeurs le choix entre Hillary Clinton et Obama, et qu’il n’auraient nullement souhaité l’alternance. C’est ce qu’il qualifie de maturité, laquelle donnerait -au passage- une leçon et un vrai coup de vieux à nos habituels principes franco-français.
Or, « l’égalité réelle » recherchée serait réellement inégalitaire
En évacuant le terme dérangeant de ‘discrimination’ et en introduisant ce concept mou, Yazid Sabeg remet en cause l'égalité devant la loi républicaine sur le critère de la couleur de la peau. Sa vraie fausse solution serait pire que le mal ! Et, outre que le succès d'Obama est largement dû à l’échec du candidat républicain, il est maintenant le prétexte à nombre de divagations, qui n’ont d’autre mérite que d’être tentées au moment opportun, avant que le président élu n’ait eu le temps de prendre ses fonctions. Au communautarisme, on devrait pourtant pouvoir préférer mérite et assimilation en France .
Le mot « discrimination » heurte donc les esprits, alors, bien qu’il traduise exactement la réalité de la voie où Sabeg veut pourtant nous mener, il l’élimine, sans rien changer au problème, mais en remplaçant une injustice par une autre. Créer du politiquement correct n’a jamais rien changé à la réalité.
> Dans la réalité des faits, l’égalité face aux concours d’accession aux différents postes sera retirée aux "pâlots". Mettre le doigt dans le communautarisme, c’est victimiser les uns, favoriser les autres et jetter le discrédit sur ses bénéficiaires. Les concours offrent un nombre limité de places : ceux qui profiteraient des privilèges froidement souhaités par Y. Sabeg priveraient le pays des contributions des meilleurs et des plus méritants de ses enfants, pour peu qu'ils n'aient pas la couleur de peau 'politiquement correcte'. Ce serait ainsi la fin du système qui a permis, dans le passé, à des gens compétents, mais d'origines diverses, de progresser à force de travail et de mérite. Ce système de quotas, qui ne dit pas son nom, mais qui faisait jusqu'ici grincer les dents des immigrants, comblerait désormais les nouveaux arrivés, au détriment des plus anciens, et aggraverait la déstructuration de la France !
Les plus méritants seront spoliés, mais heureux d’apprendre que l’ « égalité réelle » ne serait nullement fondée sur des critères ethniques. Il faut qu’ils sachent dès à présent, et se convainquent, que les concours sont devenus des instruments de calcification sociale et que leur groupe social est facteur de dégénérescence sociale. Pour protéger contre eux le pays, le docteur Sabeg imagine donc d'autres voies d'accès -équitables- à nos filières prestigieuses, à travers des jurys qui valoriseraient, comme dans les universités américaines, autant le niveau d'étude que le potentiel personnel. Contrairement à ce que nous pouvions penser, l’évaluation du ‘potentiel’ n’a en effet jamais rien eu de subjectif. Une autre initiative d'action positive consisterait d’ailleurs à décider, sans aucun risque d’arbitraire, qu'une partie des élèves des lycées parisiens, et encore pas tous, proviennent de l'autre côté du périphérique.[en Vélib’ ?]. Autant dire de l’autre côté de la Méditerranée. Quiconque jugerait que la proposition n’est pas équitable, serait décidemment bien réactionnaire et manquerait cruellement d’abnégation et de charité judéo-chrétienne.
D’ailleurs, en supprimant l'anonymat avec les concours, ne casserait-on pas les meilleurs moyens de débloquer l'ascenseur social. Mais si, cerise sur le gâteau à l’occasion des concours, l’ « action – ô combien- positive » pouvait donner aux ‘culs blancs’ un aperçu de ce qu’est le délit de fasciès, ne serait-ce pas un juste retour des choses ? Quant à faire son marché dans les banlieues, comme le pratique Sciences-Po de manière démagogique et scandaleuse (sous la houlette de Recoing), cela donnerait en effet bonne conscience aux élites parisiennes repentantes.
Pourquoi affaiblir le sommet de la pyramide, quand il faut irriguer la base ? Est-il indispensable et judicieux de frapper à la tête avant même d’avoir réussi à élever le niveau général ? Comment peut-on ignorer à ce point le risque de frustration collective qui pourrait aboutir à une véritable guerre civile ?
Yazid Sabeg nous fait observer que la République nous ressert le principe d'égalité à toutes les sauces et que le terme, voire la notion même, serait « presque galvaudé ». A des obligations de moyens, il oppose seulement une obligation de résultats. La fin, on ne le sait donc pas suffisamment, justifierait désormais les moyens.
Comment évaluer la situation des minorités ou mesurer des évolutions ?
Yazid Sabeg ne prétend plus quantifier, mais « normer », c'est-à-dire qualifier une situation. Il ne sert donc à rien, selon lui, de parler de discrimination, car encore faudrait-il d'abord l'évaluer. On peut toujours objecter que les statistiques ethniques étant interdites en France, mais alors la subjectivité ferait donc loi. Il ne s'agirait pas en effet de catégoriser les populations sur des critères objectifs établis, mais seulement de demander aux individus s'ils « se sentent » - ou non – membres d’une minorité, à un moment donné. Cette photographie en noir et blanc de la diversité ne permettrait donc pas à la France de se voir telle qu'elle est, mais telle qu’elle se sent. Nous ignorions en outre jusqu’ici que, s’il est vrai que les CV anonymes sont un échec, la Constitution ne nous interdirait pas, en revanche, de mener une enquête anonyme, avec possibilité de rétractation de la personne interrogée. En admettant que son anonymat permette la démarche à ce repentant-là. Mais on entend aussi bien qu’en jouant sur l'origine des parents, on ne joue pas le jeu franchement!
L’engrenage fatal de la couleur, de l'origine et du « comment vous vous sentez ? » des populations minoritaires, a pourtant déjà armé la bombe du Liban. L’ « action positive » prend ainsi le risque de renforcer leur victimisation, de faire qu’ aucune catégorie ne se sentira assez représentée, pour au final aller s’écraser contre le mur et à l'explosion.
Bizarrement, Yazid Sabeg rappelle au passage que le système confessionnel libanais a été conçu par la France et qu’elle a fait de même en Algérie en instituant un tri ethno-racial durant la colonisation. Pourquoi ne pas le retenter en France : l’histoire est un éternel recommencement, mais en l’occurrence, le « sens de l’histoire » serait plutôt un retour à la case départ. Mieux, il évoque une constitution qui proclamait l’égalité de tous, mais qui a été trahie. Pourquoi ne pas la trahir à nouveau, en effet ? D’ailleurs, ce ne serait pas la trahir, en refusant en France la construction d’une séparation ethnique et sociale, si ce sont désormais les Parisiens intra-muros qui passent le périphérique, dans le seul sens qui vaille. Telle est sa façon d’avoir des« politiques différenciées ». C’est son idée neuve et décapante de la diversité et des statuts des populations de la France de demain.
L’ « action positive » , moyen de lutte contre le chômage
Certes, l’exemption de concours ou la sympathie des jurys ad hoc pour les populations de couleur ne serait pas équitable pour ceux qui seraient écartés sur le critère de la pâleur de leur teint, mais ce serait un faux cadeau pour les premiers. Finis dans l’école de la République les mêmes exigences de niveau pour tous, l’émulation et le mérite scolaire ! Vive la graduation du niveau des bourses sur l’intensité dutravail teint et la péréquation massive en faveur des communes les plus pauvres. Si toutefois elles ne sont pas trop massivement rurales mais plutôt ethnicisées…!
Malgré Christiane Taubira qui ne compte pas sur la « discrimination positive » (cf. PaSiDupes), Yazid Sabeg, un chef d’entreprise français d’origine algérienne, vient de lancer un « Manifeste pour l'égalité réelle » en faveur des minorités de notre pays, profitant de la dynamique de l'élection du métis Barack Obama à la présidence des Etats-Unis. Jean-François Copé, Patrick Devedjian, Arnaud Montebourg et Dominique Voynet soutiennent cet appel, qui a la sympathie déclarée de Caria Bruni-Sarkozy.
Le promoteur soutient que ce manifeste ne trahit aucun des grands principes de notre République et renforce même au contraire son souci de justice. Il prend l’exemple des Etats-Unis, qui sont arrivés à élire un Noir (dont on dénie le métissage...) à la tête de l'Etat, pour affirmer que c’est en raison d'un processus très déterminé en faveur des minorités, mené depuis des décennies par les associations, les réseaux et les collectifs outre-atlantique. Ils ont édifié ainsi une conscience civique collective et une fierté d'appartenance nationale, qui a commencé avec le slogan « Black is beautiful », et leur ont permis de transcender les clivages. Sabeg prétend que les électeurs ont vu dans Obama un homme d'Etat, et non un Noir : c’est dire que les media auraient perdu leur temps et leur énergie, qu’en dernier ressort le système électoral aurait laissé aux électeurs le choix entre Hillary Clinton et Obama, et qu’il n’auraient nullement souhaité l’alternance. C’est ce qu’il qualifie de maturité, laquelle donnerait -au passage- une leçon et un vrai coup de vieux à nos habituels principes franco-français.
Or, « l’égalité réelle » recherchée serait réellement inégalitaire
En évacuant le terme dérangeant de ‘discrimination’ et en introduisant ce concept mou, Yazid Sabeg remet en cause l'égalité devant la loi républicaine sur le critère de la couleur de la peau. Sa vraie fausse solution serait pire que le mal ! Et, outre que le succès d'Obama est largement dû à l’échec du candidat républicain, il est maintenant le prétexte à nombre de divagations, qui n’ont d’autre mérite que d’être tentées au moment opportun, avant que le président élu n’ait eu le temps de prendre ses fonctions. Au communautarisme, on devrait pourtant pouvoir préférer mérite et assimilation en France .
Le mot « discrimination » heurte donc les esprits, alors, bien qu’il traduise exactement la réalité de la voie où Sabeg veut pourtant nous mener, il l’élimine, sans rien changer au problème, mais en remplaçant une injustice par une autre. Créer du politiquement correct n’a jamais rien changé à la réalité.
> Dans la réalité des faits, l’égalité face aux concours d’accession aux différents postes sera retirée aux "pâlots". Mettre le doigt dans le communautarisme, c’est victimiser les uns, favoriser les autres et jetter le discrédit sur ses bénéficiaires. Les concours offrent un nombre limité de places : ceux qui profiteraient des privilèges froidement souhaités par Y. Sabeg priveraient le pays des contributions des meilleurs et des plus méritants de ses enfants, pour peu qu'ils n'aient pas la couleur de peau 'politiquement correcte'. Ce serait ainsi la fin du système qui a permis, dans le passé, à des gens compétents, mais d'origines diverses, de progresser à force de travail et de mérite. Ce système de quotas, qui ne dit pas son nom, mais qui faisait jusqu'ici grincer les dents des immigrants, comblerait désormais les nouveaux arrivés, au détriment des plus anciens, et aggraverait la déstructuration de la France !
Les plus méritants seront spoliés, mais heureux d’apprendre que l’ « égalité réelle » ne serait nullement fondée sur des critères ethniques. Il faut qu’ils sachent dès à présent, et se convainquent, que les concours sont devenus des instruments de calcification sociale et que leur groupe social est facteur de dégénérescence sociale. Pour protéger contre eux le pays, le docteur Sabeg imagine donc d'autres voies d'accès -équitables- à nos filières prestigieuses, à travers des jurys qui valoriseraient, comme dans les universités américaines, autant le niveau d'étude que le potentiel personnel. Contrairement à ce que nous pouvions penser, l’évaluation du ‘potentiel’ n’a en effet jamais rien eu de subjectif. Une autre initiative d'action positive consisterait d’ailleurs à décider, sans aucun risque d’arbitraire, qu'une partie des élèves des lycées parisiens, et encore pas tous, proviennent de l'autre côté du périphérique.[en Vélib’ ?]. Autant dire de l’autre côté de la Méditerranée. Quiconque jugerait que la proposition n’est pas équitable, serait décidemment bien réactionnaire et manquerait cruellement d’abnégation et de charité judéo-chrétienne.
D’ailleurs, en supprimant l'anonymat avec les concours, ne casserait-on pas les meilleurs moyens de débloquer l'ascenseur social. Mais si, cerise sur le gâteau à l’occasion des concours, l’ « action – ô combien- positive » pouvait donner aux ‘culs blancs’ un aperçu de ce qu’est le délit de fasciès, ne serait-ce pas un juste retour des choses ? Quant à faire son marché dans les banlieues, comme le pratique Sciences-Po de manière démagogique et scandaleuse (sous la houlette de Recoing), cela donnerait en effet bonne conscience aux élites parisiennes repentantes.
Pourquoi affaiblir le sommet de la pyramide, quand il faut irriguer la base ? Est-il indispensable et judicieux de frapper à la tête avant même d’avoir réussi à élever le niveau général ? Comment peut-on ignorer à ce point le risque de frustration collective qui pourrait aboutir à une véritable guerre civile ?
Yazid Sabeg nous fait observer que la République nous ressert le principe d'égalité à toutes les sauces et que le terme, voire la notion même, serait « presque galvaudé ». A des obligations de moyens, il oppose seulement une obligation de résultats. La fin, on ne le sait donc pas suffisamment, justifierait désormais les moyens.
Comment évaluer la situation des minorités ou mesurer des évolutions ?
Yazid Sabeg ne prétend plus quantifier, mais « normer », c'est-à-dire qualifier une situation. Il ne sert donc à rien, selon lui, de parler de discrimination, car encore faudrait-il d'abord l'évaluer. On peut toujours objecter que les statistiques ethniques étant interdites en France, mais alors la subjectivité ferait donc loi. Il ne s'agirait pas en effet de catégoriser les populations sur des critères objectifs établis, mais seulement de demander aux individus s'ils « se sentent » - ou non – membres d’une minorité, à un moment donné. Cette photographie en noir et blanc de la diversité ne permettrait donc pas à la France de se voir telle qu'elle est, mais telle qu’elle se sent. Nous ignorions en outre jusqu’ici que, s’il est vrai que les CV anonymes sont un échec, la Constitution ne nous interdirait pas, en revanche, de mener une enquête anonyme, avec possibilité de rétractation de la personne interrogée. En admettant que son anonymat permette la démarche à ce repentant-là. Mais on entend aussi bien qu’en jouant sur l'origine des parents, on ne joue pas le jeu franchement!
L’engrenage fatal de la couleur, de l'origine et du « comment vous vous sentez ? » des populations minoritaires, a pourtant déjà armé la bombe du Liban. L’ « action positive » prend ainsi le risque de renforcer leur victimisation, de faire qu’ aucune catégorie ne se sentira assez représentée, pour au final aller s’écraser contre le mur et à l'explosion.
Bizarrement, Yazid Sabeg rappelle au passage que le système confessionnel libanais a été conçu par la France et qu’elle a fait de même en Algérie en instituant un tri ethno-racial durant la colonisation. Pourquoi ne pas le retenter en France : l’histoire est un éternel recommencement, mais en l’occurrence, le « sens de l’histoire » serait plutôt un retour à la case départ. Mieux, il évoque une constitution qui proclamait l’égalité de tous, mais qui a été trahie. Pourquoi ne pas la trahir à nouveau, en effet ? D’ailleurs, ce ne serait pas la trahir, en refusant en France la construction d’une séparation ethnique et sociale, si ce sont désormais les Parisiens intra-muros qui passent le périphérique, dans le seul sens qui vaille. Telle est sa façon d’avoir des« politiques différenciées ». C’est son idée neuve et décapante de la diversité et des statuts des populations de la France de demain.
L’ « action positive » , moyen de lutte contre le chômage
Certes, l’exemption de concours ou la sympathie des jurys ad hoc pour les populations de couleur ne serait pas équitable pour ceux qui seraient écartés sur le critère de la pâleur de leur teint, mais ce serait un faux cadeau pour les premiers. Finis dans l’école de la République les mêmes exigences de niveau pour tous, l’émulation et le mérite scolaire ! Vive la graduation du niveau des bourses sur l’intensité du
Le XXIe siècle aura le teint mat, ou ne sera pas...
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