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vendredi 1 décembre 2017

Thierry Solère, ex-questeur indésirable et "suceur du sang du peuple"

Macron ne recrute pas parmi Les Républicains les meilleurs

Thierry Solère cherche à minimiser son "histoire de questeur

Le juppéiste Thierry Solère a réussi à décrédibiliser la promesse de renouvellement des moeurs politiques prôné par Macron. A lui seul et en seulement quelques semaines, il a fini de déconsidérer la majorité.

Avant lui, Bruno Le Maire, 48 ans, avait sauté dans les bras du trentenaire, mais celui-ci n'a pas visé haut pour Bercy, puisque le candidat Les Républicains à la primaire de la droite et du centre en vue de l'élection présidentielle de 2017 a culminé à ...2,4 % des voix. 
Résultat de recherche d'imagesOr, en octobre 2013, Le Maire avait déjà été épinglé par Mediapart qui révéla que son épouse Pauline, a été rémunérée aux frais de l’Assemblée en tant qu’assistante parlementaire, à temps plein entre 2007 et 2013, période entrecoupée d’une longue interruption pour congé de maternité, un emploi non pas à proprement parler fictif, mais de complaisance. Les sympathisants l'ont donc envoyé se faire voir chez Macron.
Ainsi s'est-il rallié au vainqueur quelques heures après la victoire du candidat En marche !, bien qu'il ait jugé durant la campagne présidentielle 2017 qu'Emmanuel Macron est "l'homme sans projet" et qu'il porte "une idéologie qui a planté la France " sous Hollande... "Mon intelligence est un obstacle," déclara Le Maire, mais le gouvernement de Philippe était visiblement en manque.

Passons sur le cas Edouard Philippe, qui ne doit pas à son envergure politique d'être à Matignon: c'est exactement le contraire. Insignifiant, le maire du Havre avait un atout, celui de poulain de Juppé, taupe macronienne du parti Les Républicains, comme lui.
 
Au zoo de la Macronie, il faudrait aussi citer les Républicains Lecornu, qui ne gagne pas à être connu, ou Darmanin. Avec Philippe ou Le Maire, ils sont tous des otages du président, lequel les fait surveiller par des secrétaires d'Etat à sa dévotion: Castaner, Schiappa, Cluzel et Mahjoubi à Matignon, Delphine Gény-Stephann dans les pas de Le Maire, et le socialiste Olivier Dussopt, dont est affublé Darmanin.

Le 31 octobre 2017, le bureau politique des Républicains a pris "acte du départ" du protégé de Juppé et les traîtres à LR, Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, et Thierry Solère, député Les Constructifs, ont adhéré au parti du président, LREM.
Si la "politique nouvelle" de Macron ne conduit pas à la VIe République, elle rétrograde la Ve en IVe. De remaniement en remaniement, c'est d'ailleurs plus de membres au gouvernement. Le candidat promettait un exécutif resserré de 15, mais le gouvernement est passé de 22 à 30 membres en six mois et deux fois plus que promis...
La "politique nouvelle" de Macron et son "renouvellement de la vie publique", c'est du pipeau. 
Élu dans les Hauts-de-Seine sous l'étiquette de Les Républicains, le député Solère illustre de la pire des façons les politiques d'ouverture de Mitterrand avec Soisson ou de Sarkozy avec notamment le socialiste Bernard Kouchner) ou des proches de la gauche, Martin Hirsch, Fadela Amara ou Jouyet (ce dernier, nommé ambassadeur de France à Londres par son ex-collègue Macron).
Très rapidement, Solère a mis en place à l'Assemblée nationale un groupe de frondeurs, "Les Constructifs", inspirés par l'aigre Alain Juppé. 
Mais à l'image du son très instable fondateur, ce groupuscule a déjà changé de nom, et nul ne sait dire s'il est devenu "Agir", une vingtaine de maires (Alain Chrétien) et quelques parlementaires (députés Laure de la Raudière, Pierre-Yves Bournazel, Agnès Firmin-Le Bodo -successeure d'Édouard Philippe- ou Vincent Ledoux, la sénatrice juppéiste Fabienne Keller,  les sénateurs Antoine Herth et Lise Magnier  et la députée européenne Tokia Saïfi) et un ancien secrétaire d'Etat, Claude Malhuret, dans le sillage du député Franck Riester, président du groupe à l'Assemblée, ont fait le choix de quitter Les Républicains, à deux semaines du congrès qui doit porter Laurent Wauquiez à la présidence). Et Frédéric Lefebvre, un battu des législatives de 2017 et qui n'a plus aucun mandat, battu avec 20% par le candidat En marche !
Puis, le 28 juin, Thierry Solère s'est fait élire à la questure avec deux de ses collègues de LREM. LR fut scandalisé car, selon l'usage, un poste de questeur est réservé à l'opposition et Les Constructifs ne sont nulle part. 
L'hôtel de Lassay dans l'enceinte du palais Bourbon
Hôtel de Lassay, enceinte du Palais Bourbon
Et,  le 31 octobre 2017, quand, Solère est exclu des Républicains, il fait des pieds et des mains pour conserver la fonction convoitée d'administrateur de l'Assemblée. 
Les avantages matériels font en effet briller les yeux de Solère: en plus de leur indemnité de député, qui s'élève à 7209,74 euros brut, les questeurs perçoivent une enveloppe mensuelle de 5003,57 euros. Ils disposent également d'une voiture avec chauffeur, ainsi que d'un logement de fonction à l'hôtel de la Questure128, rue de l'Université 75007 Paris, composé de trois appartements de 400 mètres carrés.
La Questure est le lieu de résidence des trois questeurs
Hôtel de la Questure, quartier des Invalides
Le 26 novembreThierry Solère adhéra même à LREM, faisant la nique à ses amis Les Constructifs... 
Depuis, dans un même cri d'indignation, la droite, la gauche, la majorité et même le président du Palais Bourbon, François de Rugy, ont demandé la démission du troisième questeur. Démission acceptée le 28 novembre, après deux jours de refus catégorique. 


Ce vendredi 1er décembre, invité de LCI, Thierry Solère est revenu sur sa disgrâce. Une "erreur", admet-il, après avoir sorti toutes les excuses les plus indécentes comme jokers pourris. 
Florilège : "Convenez une chose avec moi, personne ne savait, parmi ceux qui nous écoutent, ce qu'est qu'un questeur de l'Assemblée nationale il y a encore quelques jours. Deuxièmement, à l'Assemblée nationale, on a une tradition depuis 40 ans, c'était le bipartisianisme: il y avait le Parti socialiste et l'UMP. Il y avait des traditions de fonctionnement, puis il y a un règlement. [...] Tous les ans, on revote pour tenir compte des évolutions politiques des uns et des autres. J'ai fait une erreur. J'ai sous-estimé la nécessité de l'immédiateté de la pluralité au sein du bureau de l'Assemblée nationale. Légalement, j'avais raison. Mais politiquement, j'avais tort. [Ce franc-maçon n'évoque aucune morale athée ou non...]
Et donc, je m'en suis rendu compte. [...] Je ne veux pas participer à caricaturer le débat politique sur des sujets hyper secondaires, c'est-à-dire une histoire à savoir si on est ou pas questeur au sein de l'Assemblée."
Pour résumer l'argumentaire: 
1/ la questure, on s'en fiche puisque personne n'en a jamais entendu parler ; 
2/ rester questeur, c'est peut-être pas moral, mais c'est légal et 
3/ ce n'est pas Thierry Solère qui va "caricaturer" le débat avec des sujets "hyper secondaires". 
Une tirade effectuée sous le regard pétrifié de Jean-Christophe Cambadélis, qui commente sobrement : "C'était inéluctable". L'ex-trotskiste en a vu tant d'autres au fil de son parcours tortueux.

Thierry Solère verra donc son poste de questeur aller à un député de l'opposition en janvier 2018, probablement Eric Ciotti. 

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