PDG de France Télévisions nommée par Hollande via le CSA, Delphine Ernotte, sur un siège éjectable
Seules les féministes regretteront peut-être Ernotte-Cunci, première femme à diriger France Télévisions, sa principale caractéristique
La perspective de nouvelles suppressions de postes dans le secteur de l'information en 2018 a mis le feu aux poudres. Les journalistes des rédactions nationales devaient procéder au vote d'une motion de défiance, ce mardi 12 décembre.
La question posée aux journalistes demain sera la suivante : "Faites-vous confiance à @DelphineErnotte pour préserver la qualité et les moyens de l’information de France Télévisions ?"— SDJ France 2 (@SdjFrance2) 11 décembre 2017
Cinquante millions d'euros, c'est le montant des économies imposées par l'Etat service public de France Télévisions en 2018. La société des journalistes (SDJ) de France 2 n'apprécie guère la gestion de la crise par la direction et organise donc ce vote de défiance.
"Votre information de service public est en danger". Le communiqué commun des SDJ de @Francetele avant le vote de demain :https://t.co/UYaF9ejzAV— SDJ France 2 (@SdjFrance2) 11 décembre 2017
Cette motion a été soumise mardi à l'ensemble des rédactions du groupe (France 2 et 3, franceinfo, franceinfo.fr et le service des sports), avec l'appui de leurs SDJ respectives. Le vote est organisé de 9h à 19h et son résultat devrait être connu en début de soirée.
Une seconde motion de défiance contre la direction de l'information a été repoussée.
En revanche, une seconde motion de défiance contre la direction de l'information du groupe (pilotée par le successeur de Michel Field à la direction de l'info, Yannick Letranchant, dont il faut savoir que la potiche Sophie Le Saint est l'épouse, pour le cas où vous vous ne parveniez pas à comprendre comment elle peut aujourd'hui être présentatrice inamovible des journaux de "Télématin" sur France 2) a été repoussé lors de l'AG par une large majorité, selon la même source.
La direction du groupe est aussi engagée dans un plan de suppression de 500 postes d'ici à 2020.
Pour y arriver, le choix de la direction de France Télévisions s'est tout d'abord porté sur les moyens des magazines d'investigation : 'Complément d'enquête' et 'Envoyé spécial' présenté par Élise Lucet, jugés radicaux à la suite de plusieurs polémiques, sans compter 'Cash investigation', présenté par la cumularde Élise Lucet, pourtant également controversé.
Une décision de fusion a fait bondir les journalistes, obligeant la direction à faire machine arrière. Mais les démentis n'ont pas suffi.
Environ 250 journalistes de France Télévisions ont validé ce lundi, en assemblée générale, la mise au vote mardi d'une motion de défiance intitulée : "Faites-vous confiance à Delphine Ernotte-Cunci pour préserver la qualité et les moyens de l'information à France Télévisions ?", à l'encontre de la présidente du groupe.
L'extrême gauche durcit le conflit : grève, mercredi
Trois importants syndicats du groupe, le SNJ-CGT (extrême gauche), FO et le SNJ (Syndicat national des journalistes, fondateur de l'Union syndicale Solidaires, trotskistes de SUD), ont lancé un appel à lune grève de 24 heures mercredi 13.
Déjà affaiblie en interne, la PDGère du groupe doit aussi faire face au lâchage du président de la République. "L'audiovisuel public est la honte de la république", aurait lancé Emmanuel Macron devant des députés. Sans qu'on sache, à vrai dire, qui, de la patronne ou des journalistes politisés, étaient visés.
Ces propos prêtés au président sont rapportés par l'hebdomadaire L'Express, mais démentis par l'Elysée.
Une chose est sûre néanmoins, le président veut transformer radicalement et rapidement le paysage audiovisuel public français, alors que le milliardaire Patrick Drahi est en situation de grande faiblesse : le propriétaire franco-israélien du groupe L'Express, qui détient également Libération ou i24news - avec des visées sur le groupe NextRadioTV (la radio RMC et la chaîne d’info en continu BFM TV) -, outre Numéricable et SFR, ne parvient plus à financer sa dette.
Féministe, Delphine Ernotte est engagée pour l'égalité professionnelle homme-femme.
Dans un entretien de 2012, elle déclara "Les femmes se demandent toujours si elles sont capables, il faut que ça change". Elle fait actuellement l'expérience qu'il ne suffit pas d'être une femme pour être capable.
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