Le député du 9.3 Corbière a contesté la baisse de 0,8% du nombre de demandeurs d'emploi inscrits
"Pour une personne qui trouve un emploi, il y en a huit qui sont radiées de Pôle emploi", délire le député Corbière (LFI)
Député de La France insoumise en Seine-Saint-Denis, Alexis Corbière (LFI), qui a contesté la baisse de 0,8% du nombre de demandeurs d'emplois inscrits: elle ne concerne que le dernier mois, novembre, et la seule catégorie A, alors que les chiffres sur un an n'évoluent pas de manière significative. Marc Landré, rédacteur en chef du service Économie France du Figaro, dénonce une désinformation : de Bercy ou du député ?
Il n'y a "jamais eu autant de gens radiés de Pôle emploi," assure l'ex-squatteur d'un logement social de la Ville de Paris (PS), ce jeudi sur RTL. "Une affirmation récurrente à l'extrême-gauche, mais malheureusement jamais confirmée par les faits," affirme Landré. "Etre député de la République, fut-il [fût-il] de La France Insoumise (LFI), n'autorise pas à énoncer des contrevérités et répandre de fausses informations," gronde le moralisateur. Pourtant, c'est exactement ce qu'a fait ce jeudi matin, sur l'antenne de RTL, le toujours très énervé [sic] Alexis Corbière, bras droit de Jean-Luc Mélenchon, accuse Landré, comme si tout ce qui touchait Macron était une atteinte personnelle.
Interrogé par Jérôme Chapuis (RTL), le parlementaire a en effet contesté la micro-baisse de 0,8% enregistrée en novembre du nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A, en utilisant un "argument totalement fallacieux". "Il n'y a jamais eu autant de gens radiés de Pôle emploi, s'est écrié le député LFI. Gare à l'entourloupe! (...) Pour une personne qui trouve un emploi, il y en a huit qui sont radiées de Pôle emploi". "Il n'y a jamais eu autant de gens radiés de Pôle emploi, s'est écrié l'ex-petit prof de français-histoire-géo en lycée professionnel. Gare à l'entourloupe! (...) Pour une personne qui trouve un emploi, il y en a huit qui sont radiées de Pôle emploi."
Le problème, c'est que le rapport d'un à huit avancé par l'élu de Seine-Saint-Denis est faux, tout comme est d'ailleurs erronée la vieille lune - qui revient périodiquement lorsque les chiffres montrent un léger recul du nombre d'inscrits à Pôle emploi- de l'explosion du nombre de radiés," selon "le toujours très énervé " Landré, quand est dénoncée une désinformation gouvernementale.
"Et il n'y a, pour le constater, qu'à regarder les données publiées par le ministère du Travail et Pôle emploi," la preuve absolue, d'après le journaliste économique venu de l'hebdomadaire Le Point (bénéficiaire de subventions de l'État) détenu par la famille Pinault (groupe Kering : Gucci, Yves Saint Laurent, Boucheron, Michel et Augustin ou Christie's )...
Landré et Le Figaro n'ont rien appris des manipulations de Michel Sapin
Selon le fichier -"on ne peut plus fiable" [sic !] - des sortants des listes de demandeurs d'emploi de Pôle emploi [et la DARES] publié en fin juin dernier, les radiations administratives ne représentaient que 1,6% des sorties enregistrées sur le trimestre, contre 39,9% de reprise d'emploi. Soit un rapport de 1 pour 25 mais dans l'autre sens. Un tour de passe-passe imputable au prédécesseur de Bruno Le Maire à Bercy, le dénommé Macron.
Et même en ajoutant les 15,5% de suspension d'inscription pour défaut d'actualisation -suivie d'une réinscription automatique le mois suivant la procédure-, que le député LFI doit probablement intégrer à son raisonnement, on arrive à un total de 17,1% de "radiés", encore bien inférieur aux quelque 4 sorties sur 10 [40%] officiellement pour reprise d'emploi.
Plutôt que de polémiquer (et ostraciser avec arrogance), il faut juste que Landré nous précise que les enquêtes de Pôle emploi et la Dares sont trimestrielles et concernent ceux des demandeurs d’emploi sortant des catégories A, mais aussi B, C des listes de Pôle emploi. Celle publiée en juin 2017 analyse la situation en ...décembre 2016. A cette date, 555.000 demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi sont sortis des catégories A, B, C, qu’ils soient ensuite restés inscrits sur les listes de Pôle emploi en catégorie D ou E (demandeurs d’emploi qui ne sont pas tenus de rechercher un emploi) ou non. Selon l’enquête, parmi eux, 39,9 % ont repris un emploi [quid des 60 autres pour cent ?] et les entrées en formation ont fortement augmenté (20,1 %) : ces entrées sont des sorties des statistiques, sans garantie d'un emploi en fin de formation.
"Moi, je crois qu'il y a un effet de prestidigitateur dans beaucoup de choses qui sont dites," affirme sur RTL, le 28 décembre, Alexis Corbière, ex-professeur-militant détaché en septembre 2014 au musée de l’histoire de l’immigration par le rectorat de l'académie de Paris, une décision de Benoît Hamon ou de Najat Vallaud-Belkacem, ministres successifs de l'Education en 2014.
Il n'y a jamais eu autant de gens radiés qu'aujourd'hui par Pôle emploi
"Ce qui expliquerait donc le recul du chômage, là encore, l'affirmation est erronée. Toujours sous influence d'un Sapin attaché aux tendances et aux frémissements, Landré tient absolument à garder ses oeillères et se refuse à prendre en compte les variations annuelles.
"Le taux de radiation, de 1,6% en décembre 2016, est 'relativement' [dixit Landré] stable depuis 15 ans et fluctue, en moyenne entre 1,5% et 2,3%, à l'exclusion de quelque plus bas enregistrés à 0,9% certains trimestres." De la part d'un contempteur, on attend moins de flou !
Parmi les demandeurs d’emploi en catégories A, B, C sortis pour reprendre un emploi en décembre 2016, 65,3 % ont accédé à un emploi durable: durable, c'est-à-dire CDI ou ...autre, CDD de 6 mois ou plus, travail à son compte, etc... Les laissés pour compte étaient alors entre 35 et 40%.
Sauf si l'oeil du critique est embué de macronisme.
Ces tableaux de la DARES donnent l'avantage au député contre le journaliste ébloui par Macron.
Le gouvernement réfléchit à durcir le contrôle des chômeurs
Si les laissés pour compte sont aussi peu nombreux, selon Landré, pourquoi tant de bruit autour des tire-au-flanc ? Le journaliste libéral s'acharne sur l'anti-libéral. Pourquoi pas, si les faits étayent son propos. Or, le journaliste est plein de certitudes: "nul doute cependant qu'Alexis Corbière, qui croit "qu'il y a un effet de prestidigitateur dans beaucoup de choses qui sont dites", comme il l'a encore rappelé au micro de RTL, contestera les données officielles de Pôle emploi qui ne corroborent pas son affirmation," ressasse-t-il, sur des bases incertaines qu'il tient pour exactes, en dépit des tableaux de la DARES ci-dessus. "Car, pour LFI, si des chiffres infirment une vérité maison, c'est qu'ils sont faux..." On atteint ici un sommet du journalisme partisan de celui qui croit que "si des chiffres infirment une analyse de Bercy, c'est qu'elle est fausse...".
La parole à l'INSEE.
Et à l'OCDE :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):