Les associations mènent le combat du droit d'asile contre le gouvernement légitime
Le pouvoir doit faire face à des groupes radicaux
Pour préparer l'arrivée du projet de loi asile et immigration du gouvernement, d‘ores et déjà critiqué à la suite de plusieurs circulaires renforçant le contrôle des demandeurs d‘asile, les députés godillots de la majorité vont mettre en place un groupe de travail.
Dès le 22 janvier, l'Assemblée nationale entend organiser des visites de députés dans les commissariats et les gendarmeries, puis, le 12 février, des visites dans les centres de détention administrative et les zones d‘attente, a annoncé mercredi la Commission des lois, présidée par Yaël Braun-Pivet (LREM), élue des Yvelines, et avocate ...au pénal qui n'a pas plaidé depuis une quinzaine d'années pour élever ses cinq enfants. La quadra s'est ensuite consacrée à ses bonnes oeuvres, les Restos du coeur.
Le Monde souligne d'ailleursque "son parcours tranche quand l’usage voulait que la fonction soit réservée à des députés expérimentés" et que "la volonté de parité n’est pas étrangère" à son élection. Et, en effet, l’examen du projet de loi sur la moralisation de la vie publique a donné lieu à de multiples cafouillages. La bécasse, croyant être discrète et confidentielle, a eu des mots très désobligeants à l’égard des membres de son groupe et ces paroles déplacées, enregistrées, tournent en boucle depuis.
"On a une responsable de texte qui est inexistante, c'est comme si elle était à Nouméa sur une chaise longue. Naïma, elle fait ce qu'elle peut. On a un groupe qui dort, qui ne sait pas monter au créneau, qui est vautré", s’agaçait la gaffeuse, dans l’enregistrement accidentel, sans indulgence pour ses collègues.
Dans le mois qui a suivi son arrivée au Palais Bourbon, la députée avait déjà fait l’objet de deux indiscrets du Canard enchaîné, l’un rapportant qu’elle avait souhaité ne pas travailler le mercredi matin, jour consacré à ses enfants, l’autre la citant s’interrogeant sur le moment de "voter les décrets". "C’est ridicule", s’agace-t-elle fustigeant une "invention". "Elle ne savait pas ce qu’était un rapporteur", gronde un député de l’opposition qui se dit "dubitatif sur son vrai poids dans les négociations avec les ministères".Bien qu'elle se déclare "légitime et compétente" à son poste, elle a rendu un avis ambigu, se disant "émotionnellement" favorable à un amendement exigeant des candidats aux législatives qu’ils aient un casier judiciaire vierge, mais émettant des réserves "juridiques" en raison des risques d’inconstitutionnalité. Les députés ne pouvait se satisfaire de ce flou. "Elle a surestimé ses capacités à porter un tel texte", lâcha, lapidaire et sobre, un élu de gauche. "Je n’ai jamais assisté à des commissions aussi désordonnées", se désola pour sa part le socialiste Olivier Dussopt, aujourd'hui plus tempéré: le 24 novembre 2017, il s'est fait caser au secrétariat d'État chargé de la Fonction publique. Il est le dernier de la liste des membres du gouvernement.Dans ce chaos, un vote "assis-debout" (les députés se lèvent au lieu de lever la main pour voter et faciliter le comptage) a même été organisé sur l’un des points de la Loi moralisation. "C’est la première fois en dix ans de commission des lois que je vois ça, cela fait un peu brouillon", ajoute Philippe Gosselin du groupe Les Républicains.
Le projet de loi est attendu à l‘Assemblée au premier semestre 2018.
Les associations comptent faire la loi à l'Assemblée
L'accélération des expulsions et l‘introduction de contrôles jusqu‘au sein des centres d‘hébergement d‘urgence, prévue dans une circulaire du 12 décembre, a déclenché une vague de contestation des associations et de premières lignes de faille au sein de la majorité présidentielle.
Députée franco-tunisienne LREM de 35 ans, née à Tunis, Sonia Krimi a interpellé mardi le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb sur sa politique d'asile, sous les applaudissements de l'opposition de La France insoumise, à l'extrême gauche de l'hémicycle. "Les centres de rétention deviennent des centres de détention et sont indignes de notre République", a estimé, lors des questions au gouvernement, cette inconnue qui a remporté le duel des "Marcheurs", alors qu'elle ne bénéficiait pas de l'investiture officielle de sa formation politique et qui, en septembre n'avait pas encore d'attaché parlementaire parisien.
Un peu plus de sept mois après l'entrée d‘Emmanuel Macron à l'Elysée, la politique d'asile apparaît comme le premier révélateur de divergences dans sa majorité.
"Vu le projet de loi que prépare le gouvernement, qui est exactement à l‘inverse de son intervention [de Sonia Krimi] (...), j'espère que nous retrouverons certains de ses députés qui voteront en leur âme et conscience, comme Sonia Krimi, lors de l‘examen de cette loi et peut-être parviendrons-nous à la modifier”, a déclaré mercredi soir Eric Coquerel, député de la France insoumise de Seine Saint Denis, sur CNEWS, d'autant que, dans le Cotentin, la rebelle franco-tunisienne est cornaquée par Pierre Bihet, 64 ans, ex-conseiller général socialiste en rupture avec le PS, à qui Areva a confié la présidence de la commission chargée de surveiller son usine nucléaire de la Hague.
"Pédagogie" et "compréhension" sont à nouveau les maîtres mots du gouvernement pour justifier cette réforme
"Mon devoir est de faire un peu de pédagogie, d'expliquer ce qu'il en est aujourd'hui de dire, comme le dit le président de la République, qu'il faut réduire l'examen de la demande d‘asile", reconnaissait mardi, dans les couloirs de l'Assemblée, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb.
Comme d’autres acteurs d’associations d’aide aux migrants, le Catalan Jean-Claude Mas, secrétaire général de la Cimade, a été reçu en novembre par le cabinet du ministre de l’Intérieur. Objectif affiché par l’équipe de Gérard Collomb : consulter les ONG, interlocuteurs illégitimes, avant d’élaborer le nouveau projet de loi 'asile et immigration', tant promis par Emmanuel Macron. "On a accepté de les rencontrer pour apporter tous les éléments qu’on pouvait apporter. Mais sans pouvoir faire bouger ce qui semblait déjà acté", regrette le secrétaire général de cette association, seule autorisée à se rendre dans les centres de rétention destinés aux migrants.
Cette association organise l'hébergement de clandestins chez l'habitant d'Ile-de-France. 60 "demandeurs d'asile" sont insérés dans une centaine de familles aujourd'hui. Elle organise aussi des événements culturels hebdomadaires: 31 événements culturels permettant la rencontre entre demandeurs d'asile et franciliens aujourd'hui.
VOIR et ENTENDRE un reportage de L'Humanité, organe de presse du PCF, auprès de participants à la manifestation d'extrême gauche du 26 novembre, dont la CNT, des trotskistes de Lutte ouvrière et du NPA, qui ne sont pas des associations, et Ensemble-FDG (Mouvement pour une alternative de gauche écologiste et solidaire, Front de gauche) ou Amnesty international :
Le gouvernement n'entend pas remettre en cause l‘inconditionnalité de l‘accueil des migrants et veut rendre plus "efficace" sa politique de droit d‘asile, a assuré mercredi Edouard Philippe sur RTL, tout en disant évidemment "comprendre parfaitement" l'attention des associations d'aide aux migrants et aux réfugiés,.
Le lundi 18 décembre, plusieurs associations ont occupé la place de la République à l'occasion de la journée internationale des migrants.
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