Les faits le contredisent, selon les associations
Macron n'a pas trahi son engagement de ne plus avoir de sans-abri dans les rues "d'ici la fin de l'année", claironne Christophe Castaner.
"Des hommes et des femmes refusent d'être logés", explique sans rire le bouffon qui sert de patron de La République en marche.
"Je veux partout des hébergements d'urgence. Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir des femmes et des hommes dans les rues, dans les bois ou perdus", avait promis Emmanuel Macron en juillet dernier, lors d'un discours sur l'accueil des migrants. Et Castaner est content...
Les associations jugent que l'engagement du chef de l'Etat était "impossible" à tenir sans moyens supplémentaires. En effet, de nombreux sans-abris affrontent pourtant encore un froid glacial à quelques heures de l'échéance et du passage à 2018. Or, le ravi de la crèche provençale placé par Macron à la tête du parti La République en marchea assuré le contraire.
"La promesse de l’Etat, c’est de garantir des places d’accueil, et vous avez encore des places d’accueil disponibles en Ile-de-France et dans les grandes villes, à l’heure où je vous parle. Peut-être pas assez, il faut un peu de temps pour améliorer cela", s'est contredit, vendredi sur BFMTV, le secrétaire d'Etat pour qui gouverner, ce n'est pas prévoir.
"Il y a des femmes et des hommes qui refusent aussi, dans le cadre de maraudes, d’être logés," dénonce le délégué général du parti présidentiel.
"La responsabilité de la réponse publique, c’est d’offrir des capacités d’accueil, au chaud dans de meilleures conditions que celles qu’ils connaissent dans la rue, se défend Castaner. C’était ça l’engagement du président de la République au nom de l'action publique, explique-t-il. Et il tente de convaincre : "parce que vous savez bien que ce n'est pas le Président qui gère ça tout seul."
Castaner met d'ailleurs les autres en accusation.
"Ce sont tous les acteurs : les collectivités locales, les associations...", a conclu Christophe Castaner.
Mais les associations s'inscrivent en faux contre la déclaration satisfaite du responsable macronien
Le directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité dénonce une "continuité dans l'échec." "On a soutenu cette volonté forte" explique Florent Gueguen, , "mais sur le terrain, il n'y a rien de nouveau, pas de mobilisation particulière."
"Il faut mettre fin à cette gestion du thermomètre", insiste Gueguen, consistant à adapter la capacité d'hébergement aux baisses de température.
"Il manque 3.000 places d'hébergement d'urgence", selon Eric Pliez, président du Samu Social. Car, chaque soir, le 115 est saturé. En novembre, avant les grands froids, le baromètre du 115 révélait que sur 35.380 demandes d'hébergement, soit des appels passés par 5.900 personnes, seules 25% ont abouti.
Le président d'Emmaüs France, Thierry Kuhn estime que la promesse est "impossible à tenir à ce jour," car "aucune mesure sérieuse n'a été prise", a-t-il souligné vendredi matin au micro de RFI.
Lundi, le DAL (Droit au logement) a manifesté sous les fenêtres du ministère de la Cohésion des territoires, en charge du logement. Le porte-parole de l'association, le militant radical Jean-Baptiste Eyraud, a appelé les ministres Jacques Mézard et Julien Demormandie à la démission, "parce qu'ils ont failli à la mission que leur a donnée le président".
Association qui vient en aide aux étrangers, la Cimade, pointait également le nombre de personnes encore à la rue, dans une vidéo postée sur son compte Twitter, le 21 décembre. "On fait le constat que la parole présidentielle n'est pas suivie d'effets", a déclaré Jean-Claude Mas, secrétaire général de l'association.
Le ministère de la Cohésion des territoires a répliqué vendredi
Il affirme que 9.000 places d'hébergement d'urgence ont été ouvertes cet hiver. En 2016, 10.000 places avaient été ouvertes, selon Florent Gueguen. Au total, 140.000 places sont disponibles sur tout le territoire "soit 13.000 de plus que l'an dernier", selon le ministère. En plus de ces places, 80.000 sont destinées aux demandeurs d'asile.
"La différence importante est que cette année, le gouvernement ne s'est pas engagé à pérenniser des places", dénonce Gueguen. La Fédération demande ainsi à l'exécutif de "pérenniser au moins 5.000 places" en 2018. Le gouvernement a donc redit son intention de lancer en 2018 un "plan quinquennal pour le logement d'abord", déjà annoncé en septembre par Emmanuel Macron. Il vise à développer "des solutions pérennes de retour au logement".
Un tel flou peut-il réussir à réchauffer les coeurs ? Castaner en est sûr...
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