Le fêtard du château de Chambord prône la "rigueur"...
Macron se prépare à renforcer le contrôle des inscrits à Pôle Emploi.
Emmanuel Macron a aussitôt réagi depuis son lieu de vacances de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), où il coule des jours heureux en vacances de neige à La Mongie, à l'indignation suscitée par la suspicion à l'encontre de certains chômeurs et au durcissement des contrôles qui les cibleront, avec la volonté hypocrite de les "responsabiliser". "Il n'y a rien de choquant, a-t-il jugé, le mercredi 27 décembre, avant de se retrancher derrière l'exemple étranger: "C'est ce que font tous les pays qui nous entourent et je crois qu'il y a un fort consensus autour de ça", a justifié le chef de l'État au micro de LCI. Une série d'assertions qui pouvaient donc attendre son retour au travail ?
A noter que les pays voisins qui se situe sous la barre des 7% de chômage sont la République Tchèque où il est estimé à 2,9%, l'Islande (2,8%), Malte (4,2%), la Pologne (4,7%), la Roumanie (5,1%), le Luxembourg (6%) mais surtout le Royaume-Uni (4,2%) et l'Allemagne. Cette dernière affiche l'un des taux les plus bas de l'Union Européenne, avec 3,6% de chômage sur le mois d'août. Mais il faut préciser que ces deux pays pratiquent massivement l'intérim.
La France arrive également derrière la Slovaquie, la Lituanie, dont le taux est évalué à 7,5% et la Belgique, qui présente 7,3% de chômeurs, et qui font partie des nations dont la France veut se rapprocher sur le long-terme.
En vacances dans la station pyrénéennes, le chef de l'État a encore tenté de se justifier en rappelant que "ce sont les engagements de campagne qui sont tenus" et sont censés encourager le retour à l’emploi, la mesure est déjà promise à une controverse durable… L'exécutif veut multiplier par cinq les effectifs des services de Pôle emploi dédiés à cette traque.
A la tombée de la nuit et sous la neige,
Macron a même trouvé un journaliste pour recueillir sa parole jupitérienne :
[Exclu #LCI #La26] Réforme de l'assurance chômage : "C'est normal, il n'y a rien de choquant. Il faut s'assurer que chacun recherche bien un emploi. S'il n'y a pas de rigueur, on ne peut pas faire avancer le pays."@EmmanuelMacron, au micro d'@AlisonTassin. pic.twitter.com/M8hDtrw0gK— TF1 Le JT (@TF1LeJT) 27 décembre 2017
Comme un vulgaire député LREM (repéré par le député socialiste Arnaud Mouillard), Damien Adam, un cadre de 28 ans au Crédit agricole (SA de banques régionales coopératives et mutualistes) , qui dénonça ceux qui "partent en vacances aux Bahamas grâce à l'assurance chômage",
Paris Normandie du 7/11/2017 |
Macron assume le lancement de la traque des chômeurs réfractaires au travail.
"Nous souhaitons que les demandeurs d'emploi se disent que la nation leur fait confiance à condition de respecter les règles", poursuit le néo-député de Seine-Maritime, visiblement très inspiré par le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner. Ce dernier avait déjà jugé à la mi-octobre que "la liberté, ce n'est pas de bénéficier des allocations-chômage pour partir deux ans en vacances". Une sortie qui avait révélé la mentalité du parti présidentiel.
Or, sur un an, il n'a pas baissé de manière significative |
"Il y a une indemnisation, mais il faut s'assurer que chacune et chacun recherche bien l'emploi qui peut être offert, a asséné Emmanuel Macron. Et que lorsque l'emploi correspond à ses compétences, il le prend". "S'il n'y a pas de rigueur, on ne peut pas faire avancer le pays", a-t-il ajouté alors que sa volonté de discrimination était rappelée par le Canard enchaîné dans son numéro daté du mercredi 27 décembre, à partir d'un document de travail - une note interne du directeur de cabinet de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud - qui aurait fuité dans sa boîte aux lettres, sur le durcissement du contrôle des chômeurs.
"Mettre des règles ne veut pas dire qu'il y a une suspicion derrière chacun", estime le président, inquiet de l'impopularité de son projet. Il pense justifier la "rigueur" de ces nouvelles mesures par son s'inscription dans un plan d'ensemble pour l'emploi, lequel prend une tonalité coercitive préoccupante.
Il va donc distribuer l'argent du contribuable pour la formation des tireurs au flanc !
"On va investir 15 milliards d'euros pour former les Françaises et les Français qui sont au chômage parfois depuis plusieurs années et qui n'arrivent pas à retrouver un emploi", a-t-il soutenu.
Dans un entretien avec le quotidien espagnol El Mundo mercredi, Emmanuel Macron a estimé que l'assouplissement du Code du travail permettrait d'enregistrer des "résultats significatifs" sur la baisse du chômage", au bout de 18 à 24 mois".
Violence des réactions à l'extrême gauche
Ils nous font le coup tous les (deux) ans : un marronnier ? |
"On a un gouvernement de fainéants qui préfère s'attaquer aux chômeurs" plutôt qu'au chômage, a lancé mercredi 27 décembre sur franceinfo le député La France insoumise (LFI) du Nord, Adrien Quatennens, en réaction aux propos du président Macron qui a affirmé que le contrôle des chômeurs est "normal" et qu'il n'y a "rien de choquant".
"C'est absurde de vouloir accroître les contrôles sans penser à la relance de l'activité", a ajouté cet ex-conseiller clientèle-entreprises pour EDF à Lille.
"La réalité du chômage, le gouvernement ne s'y attaque pas", estime Adrien Quatennens. "Le chômage tue directement 14.000 personnes par an en France. La réalité du chômage, c'est des familles qui se paupérisent, des échecs scolaires, des inégalités qui se reconduisent. On a un gouvernement qui laisse croire que la responsabilité première du chômage, c'est celles et ceux qui abusent." Selon le député, "plus de 98% des offres de Pôle emploi trouvent preneur."
Adrien Quatennens estime que le gouvernement "culpabilise les chômeurs" tout en appelant "sans cesse à faire le pari de la confiance dans des politiques libérales comme les ordonnances ou cette politique qui vise à libérer prétendument le capital pour relancer l'activité. Cela ne marche pas."
Pour le député, "la grande majorité des personnes qui sont en souffrance et en recherche d'emploi, sont en recherche active." Le vrai problème du chômage en France, "c'est un problème de manque d'activité", explique encore Adrien Quatennens. "Il faut créer de l'emploi. C'est absurde de vouloir accroître les contrôles sans penser à la relance de l'activité."
Les syndicats montent au créneau
"L’objectif des équipes de contrôle, ce n’est pas seulement de radier, c’est aussi de remotiver, remettre en selle des demandeurs d’emploi qui perdent pied, souligne Michel Breuvart, cadre du syndicat SNU-FSU de Pôle Emploi. Si les nouveaux contrôles ont la même démarche, ça peut s’entendre. Si la finalité est de radier, on ne sera pas d’accord. Il y a un fantasme autour des offres d’emploi rejetées, alimenté par ces employeurs qui recherchent en vain le mouton à cinq pattes, très qualifié, pas cher et souple sur les horaires. La réalité, c’est que 92% des offres sont des contrats de moins de six mois".
Libération mentionne l'indignation du FN sans le citer
L'Express re-twitte le PS
"Sans surprise", selon l'hebdo, " le Parti socialiste et la France insoumise sont au premier rang de la contestation. Le PS demande au président de la République et au Premier ministre de ne pas laisser à Pierre Gattaz le rôle de conseiller social de l'exécutif" :
Le PS demande au président de la République et au Premier ministre de ne pas laisser à Pierre #Gattaz le rôle de conseiller « social » de l’Exécutif— Parti socialiste (@partisocialiste) 27 décembre 2017
"Le chômeur est un suspect""La start-up de l'Élysée est diaboliquement créative en cette fin d'année : elle trie et expulse à tour de bras les migrants et promet pour 2018 de mieux contrôler et mieux punir les chômeurs #Thatcher #Malveillance #indignité", a violemment dénoncé l'amer Benoît Hamon, candidat laminé à la présidentielle, qui a quitté le PS pour fonder son officine, le mouvement Génération.s.
La start-up de l'Elysée est diaboliquement créative en cette fin d'année : elle trie et expulse à tour de bras les migrants et promet pour 2018 de mieux contrôler et mieux punir les chômeurs. #Thatcher #malveillance #indignité— Benoît Hamon (@benoithamon) 27 décembre 2017
Du côté de LFI (La France insoumise de Mélenchon), le député de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière - le même qui squattait un logement social de la Ville de Paris - récuse une manoeuvre pour "rayer" des chômeurs de Pôle emploi et "pouvoir dire après 'regardez, grâce à nous, le chômage a reculé'". "Actuellement, un chômeur sur deux ne touche pas d'indemnités. Par ailleurs, ce que l'on appelle l'indemnité chômage, ce sont des cotisations. Personne n'a rien volé, les gens ont cotisé pour avoir droit à ça", a-t-il assuré ce jeudi sur RTL. A supposé que les bénéficiaires aient effectivement cotisé...
Le Front national dénonce lui aussi cette discrimination. Son porte-parole, Jordan Bardella, rejette une "suspicion généralisée" sur "des victimes du chômage de masse", plaidant à la place pour "un ciblage des fraudeurs notoires".
Dans un communiqué, le président des Patriotes, Florian Philippot, dénonce enfin une "tentative de culpabilisation" des chômeurs et "une manoeuvre cynique et populiste du gouvernement qui cherche à monter les petits contre les petits."
Un premier bilan des contrôles effectués par Pôle emploi a été dévoilé début novembre : 86 % des chômeurs inscrits s’acquittaient convenablement de leurs obligations, les 14 % restants ayant été radiés en cours de route: de quoi faire baisser ponctuellement les statistiques du chômage en novembre... Parmi ces derniers, seuls 40 % étaient indemnisés, 23 % relevant du régime de solidarité et 36 % ne touchant rien. D'où la question non traitée du travail au noir.
Au final, de quoi relativiser un phénomène parfois évoqué en termes fantaisistes.
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