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jeudi 14 décembre 2017

Une députée LREM s'en prend à une association d’intérêt public

La députée macronienne attaque le centre médico-sportif qui l'employait
Députée LREM du Maine-et-Loire depuis juin, Nicole Dubré-Chirat n'a pas tardé pour user de son nouveau statut

L'admiratrice de Macron réclame 13.000 euros d’indemnités au centre médico-sportif d’Angers (CMS), où elle complétait sa retraite de cadre de santé depuis six ans. Elle est la seule, parmi les 11 médecins et trois infirmières, tous retraités, à contester son licenciement. La requête du 13 septembre a été examinée le jeudi 30 novembre par le conseil des prud’hommes.

Quand le CMS ferma, après que la Ville d’Angers ait trouvé un accord avec le CHU pour assurer la même mission et économiser les deniers publics, début septembre, Nicole Dubré-Chirat perçut ses indemnités de licenciement : 3.900 € nets. Elle en veut 13.000 €.

"Au début, on a cru que c’était une blague", confie Philippe Soucheleau, président bénévole depuis 2008. "Le 24 octobre, elle a envoyé un courrier en recommandé au CMS pour réclamer 13.000 euros d’indemnités. Ce serait quelqu’un de lambda, ce serait incroyable. Mais, de par sa fonction d’élue, c’est encore plus choquant car c’est une association qui fonctionnait avec des deniers publics." L'association reçoit une subvention de la Ville d’Angers, socialiste jusqu'en 2014, quand la dame a été embauchée.

"C’est uniquement politique," explique Philippe Soucheleau, ancien président du CMS, pour qui cette demande est "une trahison". Elle estime que le CMS a été fermé de façon brutale; elle veut faire payer la Ville, et à travers elle, Christophe Béchu (maire d’Angers, DVD). Or, la mairie a fait ce qu’il fallait." Et de souligner que l’actuelle députée est "la seule des quatorze salariés licenciés" à contester ces indemnités.

Demandera-t-elle des indemnités quand ses électeurs s'en débarrasseront ?

A l’Assemblée nationale, le 12 juillet.
Deux paires de lunettes différentes
"Je ne suis pas naïve au point de savoir que quand on devient publique, le cloisonnement est un peu difficile, mais c’est une affaire privée antérieure à mon investiture et à mon élection", répond la députée, rappelant que la dissolution de l’association remonte au 24 avril. 

"Elle ne mérite pas cet argent"
"J’ai déposé une requête auprès des prud’hommes uniquement par rapport au contrat de travail et au respect du droit. Je ne veux pas qu’on dise que je réclame des cents et des mille", ajoute-t-elle. "8.726,02 euros, en l’occurrence", précise son avocat, en y ajoutant "des dommages et intérêts pour le retard et l’indemnisation de ses frais d’avocat."
"Mon contrat de travail précisait noir sur blanc que je devais travailler 10 heures par semaine, 40 heures par mois, hormis les vacances scolaires", argumente Nicole Dubré-Chirat qui précise qu'elle n'était pas bénévole.

Un Centre médico-sportif a vocation à fournir des certificats médicaux aux sportifs, gratuitement, soit environ 2.500 certificats médicaux par an : le CMS d'Angers fonctionnait... "Le principe, c’était la souplesse, on s’adaptait à la demande," explique la députée investie par la LREM.

"C’est dévastateur sur le plan politique". 
Cerise sur le gâteau, jusqu’à sa démission en septembre, Dubré-Chirat était par ailleurs, présidente du conseil interdépartemental de l’Ordre des infirmières du Maine-et-Loire, de la Sarthe et de la Mayenne.
L'indignation populaire qui commence à soulever une tempête médiatique devrait laisser des traces. 
Cette personne est membre LREM de la Commission des lois, membre de l’Observatoire de la laïcité . 

Quel est le montant des indemnités de cette députée,
outre sa pension de retraite ?
L’indemnité parlementaire comprend trois éléments : l’indemnité parlementaire de base, l’indemnité de résidence et l’indemnité de fonction.
L’indemnité parlementaire de base est fixée par référence au traitement des fonctionnaires occupant les emplois les plus élevés de l’Etat. Elle est égale à la moyenne du traitement le plus bas et du traitement le plus haut des fonctionnaires de la catégorie "hors échelle ".
En outre, les parlementaires reçoivent, par analogie avec le mode de rémunération des fonctionnaires, une indemnité de résidence. Celle-ci représente 3 % du montant brut mensuel de l’indemnité parlementaire de base.
A ces indemnités vient s’ajouter une indemnité de fonction égale au quart de leur montant.
Depuis le 1er février 2017, les indemnités mensuelles brutes sont les suivantes :
– indemnité de base : 5.599,80 € ;
– indemnité de résidence (3 %) : 167,99 € ;
– indemnité de fonction (25 % du total) : 1.441,95 €.
Soit brut mensuel, 7.209,74 €.
Quand la moralisation de la vie publique se met-elle en marche ?
 

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