Identifiés "islamistes", seront-ils classés "déséquilibrés" ?
Un "homme" et une "femme": en sait-on si peu sur eux ?
On ne connaîtra pas leurs identités, mais on saura que c'est la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) qui a procédé aux interpellations des deux individus en début et en fin de semaine dernière, les 18 et 22 décembre dernier à Lyon et Paris, et qu'ils ont été mis en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle".
A priori sans liens entre eux, ils étaient toutefois en contact avec des membres de l'organisation Etat islamique (EI) dans la zone irako-syrienne, via les réseaux sociaux, et envisageaient de passer à l'action chacun de leur côté. Rien ne prouve qu'ils ne se connaissaient pas.
Les deux suspects, un homme et 22 ans et une femme de 19 ans, étaient pareillement "déterminés". Ils avaient procédé à des repérages et visaient des porteurs d'uniformes, en particulier des militaires, mais aussi un lieu public, comme un café en province. Leur projet n'était toutefois pas totalement abouti et ni armes ni explosifs n'ont été découverts au cours des perquisitions à leurs domiciles.
L'homme, interpellé le 22 décembre, souhaitait répondre aux appels de Daech en s'attaquant d'abord à des militaires. Il a été écroué le 26 décembre.
Une dissimulatrice
Interpellée le 18 décembre en Ile-de-France, la femme "habite la région parisienne". Mise en examen des mêmes chefs d'accusation, elle a été placée en détention provisoire le 21 décembre. En garde à vue, elle a confirmé un projet d'action violente en province, où la surveillance est moindre, selon elle. Elle a aussi indiqué qu'elle cherchait des armes à feu depuis deux mois, notamment une kalachnikov, mais qu'elle n'avait pas eu le temps d'y parvenir. Elle a été arrêtée avant...
Cette jeune femme avait orchestré sa vie autour d'une stratégie de dissimulation, comme elle l'a expliqué aux enquêteurs. Face à eux, elle a pourtant affiché très clairement des idées radicales, plus affirmées que celles du second suspect. "Le Parisien" précise que, lors de perquisitions au domicile de la suspecte, les enquêteurs ont mis la main sur des écrits de type testamentaire.
Les enquêteurs considèrent cette radicalité comme la preuve qu'une menace "endogène" pèse toujours sur la France. Elle émane de personnes souhaitant passer à l’acte sur le territoire français, faute de pouvoir se rendre en Syrie ou en Irak, ce qui semble être le cas pour ces deux islamistes radicaux. Il n'est pas précisé si nous avons affaire à des convertis.
Depuis la vague d'attentats djihadistes sans précédent qui ont fait 241 morts depuis 2015, la France n'en a donc pas terminé avec la menace terroriste : elle subsistera aussi longtemps qu'une portion des Français l'alimentera, soit en l'exacerbant, soit en la justifiant.
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