Mediapart avait vendu la mèche sur son propre site
650 œuvres du Mobilier national ont été "perdues", mais pas pour tout le monde
L’inventaire de l'institution chargée de meubler les bâtiments officiels de la République a fait apparaître des pertes inattendues. On savait, depuis les révélations de Mediapart, que le mobilier de la République pouvait, parfois, subir les attaques de chiens présidentiels, comme ce fut le cas avec celui de François Mitterrand, mais on sait également aujourd’hui que les prédateurs à quatre pattes ne sont pas les seuls: il faut compter d'autres aux dents également longues.
Ce vendredi 1er août, Le Figaro nous apprend que certains objets ont été mis en vente sur Internet. Voici ce qu’écrit le quotidien :
De son côté, le ministère de l’Intérieur a repéré, sur eBay, des objets de la manufacture de Sèvres, issus de l’Élysée : un attaché militaire, en poste dans les années 1950, avait pris l’habitude de les offrir. Cinquante ans plus tard, des assiettes ont donc refait surface.
Selon le rapport annuel de la Cour des comptes, 32 œuvres des musées nationaux et 625 meubles du Mobilier national sont considérés comme "non vus", après les derniers inventaires effectués à l’Élysée entre 2007 et 2009.
"Sous la pression du ministère de la Culture, des plaintes sont désormais déposées en cas de disparition : elles sont même répertoriées sur son site dans un catalogue baptisé… Sherlock !", écrit encore Le Figaro.
Pas sûr que cela suffise. Comme le note le député PS René Dosière, "à l’Élysée, la gestion des entrées et des sorties est artisanale". Il ajoute :
Lorsqu’on dresse un inventaire, le Mobilier national n’a pas les mêmes chiffres que l’Élysée, qui n’a pas les mêmes chiffres que la Commission de récolement, liée au ministère de la Culture. Bref, c’est la pagaille.
Qui sont les indélicats?
Il aura fallu que Nicolas Sarkozy fasse détacher un conservateur du Mobilier national aux collections de l'Élysée et du fort de Brégançon. En principe, c'est lui et lui seul qui peut déplacer des meubles ou des objets. Il doit signaler la casse éventuelle, les besoins en réparation, etc. On sait que les meubles anciens, lorsqu'ils sont utilisés, sont fragiles. En dépit des précautions, il y a toujours des dégradations. La Cour rappelle d'ailleurs qu'il y a environ 500.000 euros de frais d'entretien et de restauration par an sur le mobilier des résidences présidentielles: une source de résorption du déficit public. Cela paraît beaucoup, mais en cas de besoin, tout est refait selon les règles de l'art, avec des matériaux spécifiques. Ce qui ne va pas, en revanche, c'est que, contrairement aux ministères ou aux ambassades, l'Élysée n'a pas de cadre juridique pour son mobilier.
Dans les ministères, les procédures sont très explicites: on ne peut pas emprunter ou rendre un meuble au Mobilier national selon ses désirs. Tout est fiché. D'ailleurs, si une disparition est constatée, des plaintes sont systématiquement déposées.
Mais aucun meuble n'a été brisé à l'Elysée, dément le Mobilier national
Rue89 reconnaît que c'est le démenti "le plus surréaliste du moment". Il est vrai que ces quelques lignes ont de quoi faire sourire: le Mobilier National, prestigieuse institution qui a pour mission de meubler les bâtiments officiels de la République française, a précisé sur Facebook qu'aucun mobilier n'a été détruit lors d'une éventuelle scène de ménage entre François Hollande et sa concubine, Valérie Trierweiler, à l'Elysée.
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