Aucune corrélation entre résultats et immigration?
Le constat d'un nivellement par le bas
La France chute au 25e rang du dernier classement Pisa (Programme for international student assessment) qui évalue tous les trois ans les élèves de 15 ans dans les pays de l'OCDE et de leurs partenaires dans le monde, soit un recul de deux places. Un score dans la moyenne qui n'en demeure pas moins médiocre pour la 5e puissance économique mondiale, notamment en mathématiques.
Mauvais résultats en mathématiques
Aucun frémissement dans l'évolution de la France depuis le lancement de l'étude en 2000. De légères oscillations témoignant cependant d'une tendance globale à la dégradation des résultats.
Ainsi, en mathématiques, thème dominant de Pisa 2012, tout comme en 2003, le score a diminué de 16 points dans cet intervalle de 9 ans, ce qui fait passer la France du groupe des pays situés au-dessus de la moyenne de l'OCDE, au groupe dans la moyenne. Parallèlement, si le nombre d'élèves très "performants" en France est identique, le nombre d'élèves en difficulté, lui, augmente.
En compréhension de l'écrit, toutefois, les élèves français progressent légèrement: avec 505 points, la France se situe au-dessus de la moyenne de l'OCDE de 496 points et affiche ainsi un score identique à celui obtenu en 2000, après les baisses de 2003 et 2006.
À noter que ces progrès en compréhension de l'écrit sont principalement dus aux filles: entre 2000 et 2012, la proportion de filles "très performantes" a augmenté de 6 %, contre 2 % chez les garçons. Les efforts pour orienter les filles vers les filières scientifiques ,e sont donc pas concluants. La progression est inversement proportionnelle si l'on prend le groupe des élèves en difficulté, où les garçons augmentent de 6 %. Il faut sans doute se garder d'établir un lien de cause à effet avec leur inattention notoire, voire leur agitation.
Performance Pisa ou immigration clandestine, il faut choisir |
Globalement, dans la lignée de l'étude 2009, l'étude 2012 pointe une France où l'écart se creuse entre les élèves très performants et peu performants (cet écart est de 256 points, contre 239, en moyenne, dans les pays de l'OCDE).
Ses bons élèves évitent la honte à la France, tandis que les "experts" continuent de diffuser l'idée que les conditions de vie les moins favorables ne pénaliseraient que les moins performants et que les meilleurs seraient tous issus de familles nanties. Il est politiquement incorrect de contester que l'élite scolaire est nécessairement liée à un milieu éduqué.
Les commentateurs mettent davantage en cause le milieu socio-économique dans la performance des élèves en France que dans les 65 pays participants, plus que dans la majorité des autres pays, hormis la Bulgarie, le Chili, la Hongrie, le Pérou, a République slovaque et l'Uruguay…
Dans l'hexagone, les élèves issus de l'immigration sont au moins deux fois plus prédestinés au groupe des élèves en difficulté (en mathématiques, ils sont 43 % dans les niveaux les plus faibles, contre 16 % en Australie et au Canada) que les autres.
Confirmant des tendances précédemment relevées, la France s'illustre enfin par l'important niveau d'anxiété de ses élèves, sa forte proportion de reboublants (28 % des élèves de 15 ans ont redoublé au moins une fois contre 12 % en moyenne dans l'OCDE), et une discipline qui est parmi les moins respectée.
Les pays d'immigration sont pénalisés
L'Asie truste les sept premières places, la Finlande perd dix places
Shanghaï, Singapour, Hong Kong arrivent en tête suivie de Taipei (Chine), Corée, Macao (Chine), Japon. Ce classement général a d'ailleurs connu une petite révolution révélatrice.
Les trois premières marches du podium, occupées en 2009 par Shanghaï, la Corée du Sud et la Finlande, sont désormais trustées jusqu'à la 7e par l'Asie, Chine en tête.
Le premier pays occidental du classement étant le Liechenstein, suivi de la Suisse et des Pays-Bas.
Le fameux modèle finlandais, tant vanté pour son évaluation par compétences et son recours très limité aux notes, chute à la 12e position. A partir de 2006, le pourcentage d'immigration n'a plus cessé de dépasser celui de l'émigration.
Après le "choc Pisa" de 2000, l'Allemagne progresse de la 20e à la 16e place, à la suite de réformes d'envergure, non entachées d'idéologie.
Parmi les chutes records: l'Australie, terre d'immigration, qui passe de la 9e à la 19e place et les États-Unis qui tombent du 17e au 36e rang.
Or, sur la période 2007-2011, ce sont les Etats-Unis qui accueillent le plus grand nombre d'immigrants. Les Chinois sont la deuxième nationalité d'immigration aux Etats-Unis, mais la Chine présente un solde migratoire de -2.298.055 individus et se retrouve dans les 7 premiers.
Malgré son recul, la France est toutefois loin des prédictions politiciennes très alarmistes proférées par Vincent Peillon depuis des mois autour du Pisa 2012.
Il y a fort à parier qu'après avoir rendu ses prédécesseurs responsables, le ministre de l'Éducation ne manquera pas d'utiliser l'argument Pisa pour justifier ses réformes, des rythmes scolaires aux évolutions du métiers d'enseignants, marquées pour l'heure par une grogne des professeurs de classe préparatoires.
Au sujet de ces professeurs justement, Pisa conclut que la France souffre moins d'un manque d'enseignants qualifiés que la moyenne des pays de l'OCDE… même si leur salaire y est plus faible. L'OCDE confirme que la création par Hollande de 60.000 emplois dans l'Education est superflue: elle greve inutilement le budget de l'Etat.
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