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dimanche 8 décembre 2013

Sommet africain à Paris : Hollande serre la main d'un président arborant le Coran

Le président laïc serre la main d'un président musulman prosélyte

Hollande a-t-il la ligne claire et les épaules pour éviter les écueils.

La gauche molle a accepté de poser avec un président de la Gambie, coran en main pour la photo officielle
Le président africain s’est distingué dès son arrivée à l’Élysée. Vêtu d’un habit traditionnel blanc, Yahya Jammeh a traversé la cour sur le tapis rouge de la république laïque   Coran à la main comme on peut le voir sur les photos.

A l’heure où l’actualité africaine reste dominée par des conflits et des massacres, l’exode de nombreux jeunes, la lente "colonisation" de ce continent par la Chine, et aussi l’influence de plus en plus prégnante de l’islam en Afrique.

Le Sommet de l'Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique s'est ouvert ce vendredi, à Paris, en présence d'une quarantaine de dirigeants africains. François Hollande souhaite faire de ce rassemblement un moment historique. Mais si ce sommet est une redite du sommet de la Baule en 1990 en imitation du type de relation voulue par François Hollande entre la France et l'Afrique, il risque de marquer un retour de la politique de la Françafrique.

Déjà, ce sommet de la paix est réuni au moment même où la France s'engage militairement en Afrique pour la deuxième fois en moins d'un an: l'opération "Sangaris" commence en Centrafrique, moins d'un an après avoir engagé plus de 4.000 militaires au Mali en janvier et alors que l'intervention reste inachevée. La France qui devait déployer 1.200 soldats en Centrafrique enverra en fait 1.600 militaires. "Que la France soit obligée d'intervenir en pompier pour nous sauver, ce n'est pas normal", a souligné le président guinéen Alfa Condé.
Au total, 53 pays africains sont représentés au sommet de Paris
Sont également présents les dirigeants de l'Union européenne et de l'Union africaine ainsi que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Seul le Zimbabwe a décliné l'invitation. Paris a en fait déclaré son président Robert Mugabe persona non grata, tout comme cinq autres chefs d'Etat, Soudan, Guinée-Bissau, Centrafrique, Madagascar et Egypte.

Hollande, gendarme de l'Afrique

Evidemment, le président Hollande a pris la précaution de rappeler que, moins d’un an après avoir engagé plusieurs milliers de militaires, "la France n'a pas d’autre objectif que de sauver des vies humaines". Ainsi le septième président de la Ve République française a-il veillé à neutraliser toute éventuelle accusation pouvant faire penser au "gendarme" dans sa zone d’influence.
Pour François Hollande, il s'agit de montrer que la France est sortie de son face-à-face, parfois trouble voire opaque, avec ses anciennes colonies, une "rupture" déjà promise à plusieurs reprises par Paris, rappelle Antoine Glaser. Cet expert des relations franco-africaines juge que "dans les faits, il n'y a pas de nouvelle politique". "La politique africaine de la France, c'est toujours celle des militaires français", dit-il
la création d'une force de réaction rapide africaine pourrait être relancée à l'occasion du sommet de Paris. 


"L'une de nos propositions à ce sommet de Paris consistera précisément à dire que tous ceux qui profitent des richesses de l'Afrique doivent aussi contribuer à sa sécurité", a-t-il déclaré vendredi au quotidien Le Figaro. Car, souligne-t-il, "quoi qu'on dise de l'influence grandissante de la Chine, des États-Unis ou du Brésil, ces pays ne sont pas engagés chez nous sur le front de la défense et de la sécurité. Ils ne prennent pas les mêmes risques que la France". 
"Aujourd'hui, le principal allié des djihadistes, des terroristes, des organisations criminelles, c'est la pauvreté"
C'est ce qu'a également souligné vendredi le président du Niger Mahmadou Issoufou. "J'attends de ce sommet qu'il y ait une affirmation très claire de la liaison sécurité/développement, et un engagement très clair de tous les participants à mobiliser suffisamment de ressources pour les pays en voie de développement", a-t-il déclaré à la presse.

Un intérêt commun pour un nouveau partenariat économique
Paris insiste sur l'idée que "la sécurité de l'Afrique est aussi la sécurité de l’Europe". La crise économique aidant, la frontière maritime entre l’Europe et l’Afrique devrait ne plus constituer une barrière douanière contraignante à sens unique, c’est-à-dire au détriment des partenaires africains. Elle ne devrait plus rester infranchissable aux personnes avec qui la France a la langue en partage... Or, nul n’ignore que la France a perdu, en une dizaine d’années, la moitié des parts de marché africain au profit de la Chine.
Les intérêts communs devraient effectivement prendre le dessus. De plus,
la lutte contre le terrorisme devrait surtout être débattu dans l’optique de ne pas laisser aux seuls Américains le monopôle sur l’espace qualifié d’"axe du mal". Et dans la mesure où il est question de menace transversale, le combat contre la piraterie, ainsi que les trafics de drogue et d’armes oblige les dirigeants africains et européens à collaborer. Ainsi espère-t-elle revenir commercialement au premier plan dans un continent où la croissance ne cesse de progresser.
En vérité, derrière la sémantique des "intérêts communs" et d'une "proximité géographique", difficile de masquer la réalité, à savoir la crise économique qui frappe les pays occidentaux. C'est aussi une opportunité pour les Chefs d’Etats d’Afrique et de France d'orientation des futures relations avec la France, en particulier, et l’Europe en général. Ainsi le sommet de l’Elysée devra-t-il accoucher d’un nouveau partenariat. "Il n’y a pas de développement sans démocratie et il n’y a pas de démocratie sans développement", avait rappelé le Florentin, le 20 juin 1990, à La Baule. François Hollande aura tout avantage à enfin réussir à concrétiser les intentions mitterrandiennes manquées.


"Papa m'a dit"

Le fils Mitterrand est encore là pour incarner l'échec socialiste en Afrique 
Hollande porte sa charge, comme Jean-Christophe Mitterrand porte un nom trop lourd pour lui. Accusé de s'être rempli les poches dans une affaire de ventes d'armes avec l'Angola et multi-mis en examen, le fils aîné de l'ancien président,comme l'Afrique, déprime. Il y a neuf mois, la justice l'a privé de désert en lui confisquant son passeport. Exilé de Mauritanie où il s'était installé il y a cinq ans, après avoir été viré de la Générale des Eaux au lendemain de l'enterrement de son père, il se dit en "résidence surveillée en France". Même si le fils est convaincu que c'est le père qu'on attaque à travers lui, Jean-Christophe est transparent. "Un être faible", tranche un ancien de l'Elysée. Il squatte la mémoire paternelle comme François Hollande se cherche un référent.

Des stations de métro fermées des stations de métro fermées
Les accès à la station de métro Miromesnil (VIIIe) étaient fermés ce vendredi à partir de 11 heures sur décision de la préfecture de police de Paris. La RATP précisait qu’il s’agissait d’une mesure de sécurité en raison du sommet pour la paix et la sécurité en Afrique qui réunit une quarantaine de dirigeants africains à l’Elysée. Des fermetures ont également été décidées vendredi après-midi aux stations Javel et Champs-Elysées.
La paix et la sécurité en Afrique provoquent des blocages à Paris. 


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