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vendredi 6 décembre 2013

Mort de Nelson Mandela, activiste "pacifique"

De l'activisme à la réconciliation

Mandela, champion de la lutte anti-apartheid, est mort jeudi à l'âge de 95 ans

Il est l'un des dirigeants historiques de la lutte contre le système politique de ségrégation raciale (apartheid) avant de devenir président de la République d'Afrique du Sud.
Nelson Mandela entra au Congrès national africain (ANC) en 1944 afin de lutter contre la domination politique de la minorité blanche et participa à la lutte non violente contre les lois de l'apartheid, mises en place par le gouvernement à partir de 1948.

Les méthodes de protestation ou de revendication de l'ANC (créé en 1912) sont d'abord résolument pacifiques.
Mais à partir de 1921, l'émergence d'un parti communiste d'Afrique du Sud prônant le renversement du gouvernement et du capitalisme par la violence fait éclore au sein de l'ANC un débat sur la pertinence des moyens utilisés
Et en 1944, Nelson Mandela, Walter Sisulu et Oliver Tambo fondent la ligue de jeunesse de l'ANC, plus radicale que son aînée et partisane de manifestations de masse pour faire céder le pouvoir politique blanc.
En 1950, le parti communiste est interdit et ses membres s'emploient alors à durcir l'ANC.

Trouvant d'ailleurs l'ANC trop passif, Mandela crée sa branche militaire en 1961, date à laquelle commença une campagne de sabotages contre des installations publiques et militaires. 
Le 12 juillet 1963, il fut arrêté, puis est condamné à la prison et aux travaux forcés à perpétuité. Dès lors, il devint un symbole de la lutte pour l'égalité raciale et bénéficie d'un soutien international croissant.

Frederik de Klerk, dernier président blanc d'Afrique du Sud, mit fin à la politique d'apartheid en 1991. Il engagea en effet des négociations constitutionnelles avec le Congrès national africain (ANC) de Nelson Mandela qui aboutirent au premier gouvernement multiracial du pays.

N. Mandela fut le premier président noir de l'Afrique du Sud (9 mai 1994–14 juin 1999), après 27 ans passés en prison
De 1994 à 1996, F. de Klerk fut l'un des deux vice-présidents sous la présidence de Nelson Mandela. En 1993, Nelson Mandela reçut le prix Nobel de la paix, conjointement avec de Klerk.
Il rendit un hommage au dernier président du régime de l'apartheid, Frederik de Klerk. "Quelles qu'aient été ses erreurs, et il en a fait beaucoup, il a sa place dans l'Histoire. Sans son soutien (au processus de négociations), nous n'aurions jamais fait la paix." Par sa détermination et  sa volonté de paix et de justice, de Klerk mena l'Afrique du Sud à ce que Mandela put en faire, avec lui.

Dans les années 60, trois jours après son arrestation, Nelson Mandela est formellement accusé d'avoir organisé une grève en 1961 et d'avoir quitté le pays illégalement. Le 25 octobre, il est condamné à cinq ans de prison. Alors qu'il purge sa peine, la police arrête plusieurs dirigeants de l'ANC à Rivonia, au nord de Johannesburg, où est situé le quartier général de sa branche armée, le 11 juillet 1963. Walter Sisulu et Govan Mbeki sont au nombre des onze personnes arrêtées. Nelson Mandela est accusé avec ses compagnons, de quatre sabotages, de trahison, de liens avec le parti communiste sud-africain.

Pendant les années 1980, le MK (branche armée de l'ANC), relance la guérilla. 

Le combat non-violent de Mandel occasionne la mort de nombreux civils : tentative de sabotage de la centrale nucléaire de Koeberg, poses de mines anti-personnel dans le Northern et Eastern Transvaal tuant une vingtaine de personnes, dont des enfants à Chatsworth dans le district de Messina, attentat à la bombe à Pretoria tuant dix-sept personnes, dans un centre commercial à Amanzimtoti tuant cinq personnes dont trois enfants,ou encore dans un bar de Durban. Dans l'autre camp, un escadron de la mort, comme la Vlakplaas, créé pour éliminer les opposants à l'apartheid, commet plus d'une centaine de meurtres et tortures.
En février 1985contre l'avis de ses ministres, le président Botha offre la liberté conditionnelle à Nelson Mandela, en échange d'un renoncement à la lutte armée. Mandela rejette l'offre, disant : "Quelle liberté m'est offerte alors que l'organisation du peuple demeure interdite? Seuls les hommes libres peuvent négocier. Un prisonnier ne peut pas faire de contrat." La même année, Botha abolit les lois sur les laissez-passer et contre les mariages mixtes. Mais Nelson Mandela ne se satisfait pas de ces avancées et réclame toujours "un homme, une voix".

La première rencontre entre Nelson Mandela et le gouvernement a toutefois lieu en novembre 1985 et, au cours des quatre années suivantes, une série de rencontres pose les bases pour de futures négociations, mais sans autre progrès que son transfert dans sa dernière prison en 1986, une villa avec piscine dans le périmètre du centre pénitentiaire. Il est en partie libéré le 7 décembre 1988 et mis en résidence surveillée.

Pendant toute la durée de son emprisonnement, la pression locale et internationale sur le gouvernement sud-africain se fait toujours plus forte. 
En juin 1988 a lieu le concert hommage des 70 ans de Nelson Mandela à Wembley, organisé par l'internationale communiste, qui expose au niveau mondial la captivité de Mandela et l'oppression de l'apartheid. Le Mur de Berlin, ou "mur de la honte", érigé en 1961 entre le monde libre et l'univers concentrationnaire soviétique, ne tombera qu'un an plus tard, en 1989.

C'est justement en 1989 que  Nelson Mandela propose à Pieter Botha de faire négocier "les deux principales organisations du pays", le gouvernement et l'ANC, tout en précisant que "la question de [sa] libération n’en est pas une", "face au spectre d’une Afrique du Sud coupée en deux camps hostiles se massacrant mutuellement".  
Cette même année, à la suite d'un AVC, Botha est remplacé par Frederik de Klerk à la tête du gouvernement. Le 15 octobre 1989, de Klerk libère sept dirigeants de l’ANC, dont Walter Sisulu. En novembre, Nelson Mandela dit de de Klerk qu'il est "le plus sérieux et le plus honnête des leaders blancs" avec qui il ait pu négocier. De Klerk annonce la libération de Nelson Mandela en février 1990 au cours d'un discours prononcé au Parlement.

Nelson Mandela, appelé Madiba, a parsemé sa vie de réflexions qui seront ses épitaphes
Fidel Castro et Mandela
En voici quelques-unes prononcées dans sa lutte clandestine, puis à la tête de l'Etat et jusque dans sa retraite politique:

"Je ne suis pas né avec une faim de liberté. Je suis né libre - libre de toutes les façons que je pouvais connaître. Libre de courir dans les champs près de la hutte de ma mère, libre de nager dans le ruisseau clair qui traversait mon village, libre de faire griller du maïs sous les étoiles et de monter sur le dos large des boeufs au pas lent (...) Ce n'est que lorsque j'ai appris que la liberté de mon enfance n'était qu'une illusion, qu'on m'avait déjà pris ma liberté, que j'ai commencé à avoir faim d'elle."

"J'ai lutté contre la domination blanche et j'ai lutté contre la domination noire. Mon idéal le plus cher a été celui d'une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient en harmonie avec des chances égales. J'espère vivre assez longtemps pour l'atteindre. Mais si cela est nécessaire, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir."

Racontant sa décision en 1985 d'entamer, en captivité, des pourparlers préliminaires avec le régime d'apartheid.
"Je me tiens devant vous, non comme un prophète, mais comme votre humble serviteur à vous, le peuple. Vos sacrifices infatigables et héroïques ont rendu possible ma présence ici aujourd'hui. Je place en conséquence les années restantes de ma vie entre vos mains."

11 février 1990, discours du balcon de l'hôtel de ville du Cap, quelques heures après sa libération après plus de vingt-sept ans de détention 
"De l'expérience d'un extraordinaire désastre humain qui a duré trop longtemps doit naître une société dont toute l'humanité sera fière... Jamais, jamais, plus jamais ce magnifique pays ne devra connaître l'oppression d'un homme par un autre."
"Nous forgeons une alliance qui nous fera bâtir une société dans laquelle tous les Sud-Africains, noirs et blancs, pourront marcher la tête haute, sans peur dans leur coeur, assurés de leur droit inaliénable à la dignité humaine - une Nation arc-en-ciel en paix avec elle-même et le monde."

10 mai 1994, discours d'investiture de président 
"Je savais parfaitement que l'oppresseur doit être libéré tout comme l'opprimé. Un homme qui prive un autre homme de sa liberté est prisonnier de sa haine, il est enfermé derrière les barreaux de ses préjugés et de l'étroitesse d'esprit. (...) Quand j'ai franchi les portes de la prison, telle était ma mission: libérer à la fois l'opprimé et l'oppresseur."

Discours en 1998
"Si je n'avais pas été enfermé en prison pendant vingt-sept ans, je ne sais pas si j'aurais été aussi bon avec les enfants. Mais vingt-sept ans sans voir des enfants, c'est une expérience terrible."

1997, réflexion sur les réalisations accomplies depuis la fin de l'apartheid
"L'un des problèmes qui m'inquiétaient profondément en prison concernait la fausse image que j'avais sans le vouloir projetée dans le monde: on me considérait comme un saint. Je ne l'ai jamais été, même si l'on se réfère à la définition terre à terre selon laquelle un saint est un pécheur qui essaie de s'améliorer." Et il y est parvenu.

Mais les démagogues de tous pays et leurs media ont d'ores et déjà transgressé son message.

Madiba s'est éteint, emportant plus d'un secret

Avant cela, le 8 juillet 2013, le jour de son 95e anniversaire, Nelson Mandela avait ressuscité d'un long coma, comme par miracle. Obama n’a pas pu rencontrer l’ex-président Nelson Mandela qui aurait fait le mort sur son lit d’hôpital pour ne pas serrer la main de celui qu’il appelle : " l’assassin de mon ami et frère Mouammar Kadhafi," qui avait tant fait pour aider ceux des combattants de l’ANC qui avaient lutté pendant ses années de détention.

Mouammar Kadhafi était venu en aide à Nelson Mandela. On estime à plusieurs milliards de dollars l'intervention libyenne en Afrique du Sud, selon les chiffres communiqués par les amis d’Obama en Libye. C’est grâce à cet argent que de nombreux Noirs ont finalement pu avoir accès au crédit pour créer leurs propres entreprises, alors que les banques se refusaient de le faire, prétextant que les Noirs n’avaient jamais géré d’entreprises et qu’on ne pouvait donc leur accorder de crédit. 

Mandela et Kadhafi
Pour comprendre pourquoi Mandela va faire le mort et éviter de rencontrer le président américain, il faut remonter à quelques mois avant la visite d’Obama à l'Afrique du Sud. Accusant le nouveau régime de Libye de soumission aux USA, les proches de Mandela se braquèrent contre Obama quand la nouvelle Libye exigea de l'Afrique du Sud qu'elle restitue les milliards que Kadhafi avait investis dans le pays pour contrer l’hégémonie des Blancs.
C’est le journal britannique Sunday Times qui lance au mois de mai 2013 le chiffre de 80 milliards de dollars qu’Obama à travers ses amis libyens serait en train d’exiger des pays africains : "tous les fonds et avoirs illégalement détenus, obtenus, pillés, déposés ou cachés en Afrique du Sud et dans les pays voisins par feu Mouammar Kadhafi". La seule réponse officielle de la part des sud-africains à ce jour, c'est Jabulani Sikhakhane, porte-parole du ministre sud-africain des Finances, Pravin Gordhan, qui la livre, le 2 Juin 2013 : "Le processus de vérification de la demande des autorités libyennes est en cours".
Et si cette absence épisodique n’avait donc été orchestrée que pour éviter de cautionner l’hypocrisie du président métis américain qui est devenu l’homme dont l’Afrique a le plus peur aujourd’hui ?



1 commentaire:

  1. Nous devons déplorer un disfonctionnement indépendant de notre volonté. En vous priat de nous excuser, nous vous invitons à revenir finir votre lecture dans les heures (ou jours !) qui viennent. A bientôt.

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