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vendredi 20 décembre 2013

Plainte du MRAP classée: Manuel Valls n'est pas un "factieux"

Valls n'a pas pu se rendre coupable de provocation à la haine raciale et à la discrimination

La plainte déposée par le MRAP 
a été classée sans suite

Sainte-nitouche 
"Il faut dire la vérité aux Français." 
Seule une minorité de Rom veut s'intégrer en France, avait considéré Manuel Valls, qui ajouta que les autres ont "vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie". Le ministre de l'Intérieur a fait cette déclaration le mardi 24 septembre sur France Inter. 
Selon le ministre, il n'y a "pas d'autre solution que de démanteler ces campements progressivement et de reconduire [ces populations] à la frontière".
"Pour cela, poursuit Manuel Valls, il faut que l'Union européenne, avec les autorités bulgares et roumaines, puisse faire en sorte que ces populations soient d'abord insérées dans leur pays." 

D'après le locataire de la place Beauvau, "cela passe aussi par la fin de cette aide au retour qui a créé un véritable appel d'air. Nous y avons mis fin, et je constate aujourd'hui que les populations d'origine rom ne viennent plus en France, parce qu'elles savent parfaitement aujourd'hui qu'il y a une politique particulièrement ferme, républicaine, respectueuse des personnes, mais particulièrement ferme".

Ni intégration, ni insertion
"C'est illusoire de penser qu'on règlera le problème des populations Roms à travers uniquement l'insertion", a-t-il encore insisté. "Il y a évidemment des solutions d'intégration (...) avec des villages d'intégration, (...) mais il faut trouver des communes qui peuvent accueillir ces villages d'insertion et de toute façon, ils ne concernent que quelques familles."

Cette plainte du MRAP est une première à l'encontre d'un ministre de gauche.


Le Mouvement contre la racisme et pour l'amitié entre les peuples l'a 
déposée le 12 novembre devant la Cour de justice de la République, seule instance habilitée à juger un ministre pour son action dans le cadre de ses fonctions.


Selon le MRAP, Manuel Valls avait nié le droit à la liberté de circulation  aux membres de ce groupe ethnique particulier parmi les ressortissants roumains et bulgares, bien qu'ils en disposent en tant que ressortissants de l'Union européenne.

"Ce faisant, Manuel Valls crée un sentiment de rejet à l'encontre des Rom. Il exhorte à la violence, à la haine et à la discrimination raciste", écrivait l'association dans sa plainte.


Pour Valls, une majorité de Roms n'a pas "vocation" à rester en France

Les Roms sont des "populations qui ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation"
, avait expliqué le ministre sur France Inter le 24 septembre.



"J'aide les Français contre ces populations, ces populations contre les Français", avait-il ajouté, jugeant que les Roms ont vocation à retourner en Roumanie ou en Bulgarie.


Les propos du ministre socialiste sur les Rom auraient été condamnés  pour quiconque sauf pour lui. D'autres associations antiracistes avaient mis en évidence leur proximité avec le  Parti socialiste, refusant de s'associer aux poursuites judiciaires du Mrap. 
Côté PS, SOS Racisme avait déploré que le ministre de son gouvernement ait "franchi la ligne rouge de l'acceptable", tandis que EGAM, mouvement anti-raciste européen lancé en 2010 à l'initiative de SOS Racisme, lui reprochait simplement de participer à "une exclusion des Rom de la sphère républicaine".
Le ministre socialiste du Redressement productif, Arnaud Montebourgavait quant à lui condamné les propos "excessifs" de son homologue de l'Intérieur Manuel Valls sur le manque de volonté d'intégration des Roms méritaient d'être "corrigés".
Mais l'association d'extrême gauche, proche du PCFavait appelé la gauche - à la différence de la la CJR - à "cesser de se placer sur le terrain de la droite où la bêtise le dispute souvent à l'ignorance".
La ministre EELV qui squatte le ministère du Logement, Cécile Duflot, avait accusé son homologue de l'Intérieur d'être allé "au-delà de ce qui met en danger le pacte républicain"Aux journées parlementaires de son parti, Europe Ecologie-Les Verts (EELV), la ministre du Logement était même allée jusqu'à mettre en cause "la responsabilité du président de la République". 



VOIR et ENTENDRE les ambiguïtés de Manuel Valls sur les Rom (2010-2013)
  
Le jugement de la Cour de justice de la République doit maintenant faire jurisprudence

Selon les magistrats de la commission des requêtes,
"il n'apparaît pas (que ces propos) excèdent les limites admissibles de la liberté d'expression". En conséquence, "en l'absence d'éléments de nature à caractériser le délit dénoncé, la plainte doit être classée".

Nathalie Kosciusko-Morizet est ainsi justifiée dans sa dénonciation de "tous ces cris d’orfraie d’une certaine gauche, depuis le début de la semaine, ont quelque chose d’assez absurde, parce qu’au mois de mars dernier, j’ai entendu Manuel Valls, ministre de l’Intérieur qu’on dit de gauche, nous dire : les Rom dans les camps autour de Paris ne veulent pas s’intégrer". Et d'en déduire que "les Parisiens auront le choix l’an prochain entre une ligne NKM, à laquelle manifestement Manuel Valls adhère et la ligne Hidalgo-Taubira, qui est celle d’un certain laxisme". L'ancienne ministre et députée UMP de l'Essonne propose de rétablir les arrêtés anti-mendicité agressive, de "doubler" au moins le nombre de caméras de vidéo-surveillance et de remettre "sur le terrain" des personnels "autour d'une forme de police de quartier".


Entre factieux de droite et de gauche, la justice socialiste ne balance pas, elle tangue

5.000 euros d'amende pour une image de réthorique

Le président d'honneur du Front national, Jean-Marie Le Pen, a été condamné jeudi à plusieurs milliers d'euros d'amende pour une image sur les Rom. A la manière pourtant de François Hollande dans l'affaire du "sale mec" Sarkozy, Valls leur avait attribué cette phrase: "Nous, nous sommes comme les oiseaux, nous volons naturellement".

Cette décision "met fin à une polémique stérile et à des accusations insupportables à l'encontre de Manuel Valls"
, a-t-on estimé au ministère de l'Intérieur. "Cette affaire est judiciairement terminée", a-t-on insisté au ministère, soulignant qu'une décision de classement par la commission des requêtes de la CJR n'est pas susceptible d'appel.  
Mais les censeurs du MRAP et ses semblables ne peuvent plus désormais faire obstacle à la censure de la libre expression des citoyens.



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