Pour les associations anti-nucléaires, tout va pour le mieux
Le wagon n'a pas été renversé et aucune fuite radioactive n'a été signalée
En sourdine, les écologistes réclament l'interdiction du transport de déchets nucléaires, seulement à travers les zones urbaines denses. Sans qu'on en soit informé, un autre train de produits chimiques avait d'ailleurs déjà déraillé dans cette gare au début du mois.
Effet de langage: "Plus de peur que de mal !"
Le wagon de déchets nucléaires qui a déraillé n'a causé aucune fuite radioactive, lundi après-midi à la gare de triage de Drancy (Seine-Saint-Denis), l'une des plus importantes de France située à moins d'une dizaine de kilomètres à vol d'oiseau de Paris: voilà ce qui importe...
Un "incident technique": est-ce moins dangereux pour autant !
"Il s'agit d'un incident technique qui n'a eu aucune conséquence sur la sécurité, l'ordre public ou l'environnement", a assuré la préfecture de Seine-Saint-Denis. Pourquoi tant de précautions donc et tant de tapage pendant le quinquennat précédent, se demande-t-on désormais. "Tous les relevés de radioactivité effectués par les pompiers sont négatifs", a-t-elle ajouté, comme si les pompiers professionnels n'étaient pas des employés par l'État soumis au ministère de l'Intérieur.
Il suffit qu'un essieu flanche
Vers 16h05, un wagon qui contenait des matières radioactives a déraillé: un essieu est sorti du rail. Le wagon ne s'est pas renversé. "L'intervention est terminée, il n'y a pas de radioactivité", ont confirmé vers 18h00 les pompiers de Paris. Ce wagon, dont un seul côté a déraillé - ce qui suffit - s'est décalé de 50 centimètres par rapport aux rails.
Par chance, il est soumis à une réglementation très sévère, ont expliqué les pompiers de Paris. "Les opérations de remise sur voie du wagon ont démarré", a ajouté un porte-parole de la SNCF.
Malgré une "réglementation très sévère", le wagon de "combustible nucléaire usagé", appartenant au géant français de l'atome Areva, a été victime d'une défaillance d'un boggie, pièce d'un train située entre le wagon et les roues, selon lui.
Le wagon faisait partie d'un convoi de déchets nucléaires qui devait ensuite rejoindre Valognes (Manche), à une quarantaine de kilomètres de l'usine de retraitement de La Hague, dont la communauté de communes est présidée depuis 1995, par Michel Canoville, maire SE d'Omonville-la-Rogue: ouf, on n'est plus aux portes de Paris...
Principale gare de triage en région parisienne, à quelques dizaines de mètres des habitations les plus proches dans une zone très dense, la gare de Drancy inquiète depuis des mois élus et riverains, qui redoutent un accident. Lundi, après que la sirène de la gare a retenti, "le standard de la mairie a été submergé de coups de téléphones de riverains paniqués qui n'ont reçu aucune consigne de sécurité et ne savent pas quelles mesures ils doivent prendre pour se protéger", selon la municipalité.
Un autre accident a déjà eu lieu le 11 décembre...
Le 11 décembre, un wagon de transport d'acide chlorhydrique vide avait déjà déraillé à la gare de triage de Drancy. Aucune fuite n'avait été constatée. En décembre 2012, un train chargé de près de 7 tonnes de combustiles usagés à base d'uranium était resté à l'arrêt pendant près d'une journée entière, alors que la procédure veut que les trains stationnent le moins longtemps possible afin de limiter les risques.
"Qu'on n'attende pas qu'il y ait des morts pour que ces wagons dégagent !", a réagi Jean-Christope Lagarde, le maire UDI de la commune. "30.000 personnes sont en danger de mort" en cas d'accident grave à Drancy, rappelle-t-il.
Les écologistes ont aussi fait part de leur inquiétude
Résignés ou complaisants, ils demandent l'interdiction du transport de déchets radioactifs à travers "les zones urbaines denses". "Comme à chaque fois, les discours sont rassurants: dormez brave gens, les wagons sont étanches, les transports sont sûrs, le nucléaire est une énergie sans risque", ironise inutilement EELV dans un communiqué: pourquoi pas un tweet ! "Or, il s'agit là de déchets transportés dans des zones urbaines denses, sur des voies communes, à proximité de sites Seveso. Le moindre accident peut avoir des effets catastrophiques", ajoutent dans ce communiqué Sandrine Rousseau et Julien Bayou, porte-parole du parti écologiste et ancian petit conseiller futile de la Joly Eva.
Les écologistes ont aussi fait part de leur inquiétude
Résignés ou complaisants, ils demandent l'interdiction du transport de déchets radioactifs à travers "les zones urbaines denses". "Comme à chaque fois, les discours sont rassurants: dormez brave gens, les wagons sont étanches, les transports sont sûrs, le nucléaire est une énergie sans risque", ironise inutilement EELV dans un communiqué: pourquoi pas un tweet ! "Or, il s'agit là de déchets transportés dans des zones urbaines denses, sur des voies communes, à proximité de sites Seveso. Le moindre accident peut avoir des effets catastrophiques", ajoutent dans ce communiqué Sandrine Rousseau et Julien Bayou, porte-parole du parti écologiste et ancian petit conseiller futile de la Joly Eva.
Communiqué de presse: L’accident de train de déchets nucléaires sonne comme un ultime avertissement http://t.co/WfNPewBCf8
— Denis_Baupin (@Denis_Baupin) 23 Décembre 2013
Denis Baupin considère via Twitter qu'il s'agit "d'un ultime avertissement" et puis passe à autre chose.
Le wagon de déchets nucléaires prêt à repartir vers de nouvelles aventures
Le wagon de déchets nucléaires qui a déraillé a été remis sur les rails sans encombre. Les ministres des Transports et de l'Environnement ont annoncé mardi une enquête après cet "incident" qui alimente les craintes autour de l'une des plus grandes gares de triage de France, tout proche de Paris, accessoirement en Seine-Saint-Denis, mais Bartolone, son ancien président, ne bronche pas depuis qu'il est au perchoir..
Agitation verbale et stérile au gouvernement
Frédéric Cuvillier et Philippe Martin ont annoncé dans un communiqué avoir demandé au Bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT) "une enquête sur les raisons de l'incident", qui selon les autorités n'a pas entraîné de fuite radioactive.
A Drancy, le wagon "a été remis sur les voies avant 06h00" mardi et le combustible usagé était prêt (!) à reprendre son voyage vers l'usine de retraitement d'Areva à la Hague (Manche), comme si de rien n'était, selon un porte-parole de la SNCF. La veille vers 16H05, un essieu de ce wagon de déchets nucléaires était sorti d'un rail, sans qu'il ne se renverse.
Comme le nuage de Tchernobyl
La préfecture s'est jointe au choeur de la banalisation, tandis que l'Autorité de sûreté nucléaire a classé l'incident au niveau zéro de l'échelle INES des évènements nucléaires car "il n'y a pas d'enjeu radiologique", selon elle.
Qualifié de "très rare" par Areva - mais on n'attendait pas moins du grouupe industriel - l'incident alimente toutefois la peur des habitants de Drancy. "La mairie de Drancy va porter plainte début janvier contre l'État pour mise en danger de la vie d'autrui", a déclaré mardi le maire UDI, Jean-Christophe Lagarde, qui ne veut pas qu'en cas de catastrophe "ministres et préfet disent 'on ne savait pas' ".
2010: quand Greenpeace n'avait pas des motivations uniquement environnementales |
Dotée de 48 voies ferrées, la gare de triage longue de 3 km, à cheval sur trois communes (Drancy, Le Blanc-Mesnil, PCF, et Le Bourget, UDI), accueille chaque année près de 250.000 wagons de marchandise, dont 13.000 chargés de matières dangereuses.
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