La France va fournir pour 2,2 milliards d’euros d’armes au Liban
L’Arabie saoudite va verser 2,2 milliards d’euros pour permettre au Liban d'acheter des armes à la France
Le président libanais Michel Sleimane a annoncé dimanche que l’Arabie saoudite versera 3 milliards de dollars (2,2 milliards d’euros) pour acheter de l’armement français. "Il s'agit de l'aide la plus importante dans l'histoire du Liban et de l'armée libanaise", a-t-il annoncé dans une intervention diffusée sur les télévisions libanaises. "Le roi saoudien a décidé d'octroyer une importante aide au Liban d'une valeur de trois milliards de dollars alloués à l'armée libanaise pour renforcer ses capacités. […] Les armes seront achetées à l'État français dans les plus brefs délais vu les relations historiques qui le lient au Liban et à l'étroite coopération militaire entre les deux pays", a expliqué le président libanais.
L’accord s’inscrit dans la logique géopolitique de l’Arabie saoudite
Négocié à la faveur d’une rencontre diplomatique entre le roi Abdallah d’Arabie saoudite et le président français François Hollande, cet accord sert la politique du royaume sunnite (85 à 90 % des musulmans dits orthodoxes, Liban, Syrie, Irak, Inde) qui n’a jamais caché son aversion pour le Hezbollah chiite (15 % des musulmans, dont 90 % de la population iranienne), ainsi que pour le régime de Damas, en Syrie.
Le Hezbollah, mouvement politique chiite libanais possédant une branche armée (Résistance islamique) créée en 1982 en s'appuyant sur un financement iranien, est le parti politique officiel au Liban. Les États-Unis, le Canada, l'Australie, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et le Bahreïn l'ont placé sur la liste des organisations terroristes. L'Union européenne a aussi classé la branche militaire du Hezbollah sur sa liste des organisations terroristes.
La vie politique du Liban est réglée par le Pacte national de 1943 et son fonctionnemenent repose sur un compromis non écrit entre les trois communautés majoritaires: sunnites, chiites et maronites. Les sunnites acceptent l'indépendance du Liban,les maronites reconnaissent le caractère arabe du pays et ne demandent plus l'aide des pays occidentaux, tandis que les Chiites travaillent à l'unification du pays avec la Syrie. Les plus hautes fonctions de l'État sont réparties entre les communautés : les maronites obtiennent la présidence de la République et de ce fait le commandement de l'Armée, les sunnites obtiennent le poste de premier ministre et les chiites, le poste de président de l'Assemblée nationale.
Une armée libanaise sous-équipée en armement moderne
Le capitaine de pédalo se reconvertit dans les hélicoptères |
En visite officielle à Riyad, le président français François Hollande s’est engagé à répondre à toutes les demandes de fournitures d’équipement de l’armée libanaise. "J'ai des relations avec le président Sleimane [...] et s'il y a des demandes qui nous sont adressées, nous les satisferons", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse en fin de journée. Michel Sleimane n’a cependant pas précisé le type d’armes que comptait acquérir le Liban auprès de la France.
Les forces armées libanaises sont actuellement confrontés à de nombreux défis.
Outre sa mission de défense du territoire, l’armée est également chargée de soutenir les forces de police dans les missions de maintien de l’ordre, alors que le pays est confronté à des violences entre les différentes communautés qui le composent.
Vingt-trois ans après la fin de la guerre civile, l’armée du Liban est faiblement équipée en armement modernes. Elle dispose de transports de troupe américains, de chars soviétiques et de canons mais ne compte par exemple aucun hélicoptère de combat. Or, la France dispose de l'Eurocopter Tigre (ou EC665) , un hélicoptère d'attaque franco-allemand construit par Eurocopter.
Au cours des dernières années, elle a reçu plusieurs aides en provenance des États-Unis et de la France, mais aucune ne comprenait la livraison d’armes lourdes. Le Tigre st un hélicoptère multi-rôles pour le champ de bataille.
François Hollande saura-t-il vendre le Rafale de Dassault ?
Depuis son arrivée au pouvoir, Hollande a essuyé un revers au Brésil : le 18 décembre 2013, le ministère de la défense brésilien a annoncé qu'il retient le suédois Saab. Reste au marchand d'armes français à conclure avec l'Inde qui depuis janvier 2012 est en négociation exclusive avec Dassault aviation pour 126 avions après avoir éliminé en finale l'Eurofighter Typhoon britannique. Or, l'Arabie saoudite a déjà commandé 72 Eurofighter Typhoon (développé par le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne), en août 2006.
Hollande saura-t-il promouvoir le Rafale, plutôt que de simplement satisfaire la volonté saoudienne de contrecarrer la Syrie et le Hezbollah au Liban ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):