Les gardes à vue devraient être interdites à quatre mois d'un scrutin
La presse exploite la garde à vue à des fins électoralistes
Révélant ses intentions d'en tirer le meilleur parti possible, l'organe de presse officieux du PS exploite une action de la justice pourtant restée à ce jour infructueuse et interroge: " Quel impact aura la journée de garde à vue, jeudi 26 décembre, de la maire UMP d'Aix-en-Provence sur la municipale de mars 2014 ?" Elue en 2001, Maryse Joissains-Masini, 71 ans, brigue un troisième mandat à la tête de la deuxième ville des Bouches-du-Rhône et Le Monde se prend à rêver tout haut que la "sortante investie par l'UMP pourrait être affaiblie par l'enquête qui la touche, dans le cadre d'une information judiciaire pour "trafic d'influence et détournement de fonds publics", à l'heure d'affronter une opposition aussi pléthorique qu'ambitieuse."
Le 11 juin, la brigade financière avait perquisitionné la mairie d'Aix dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte en avril 2012, à la suite d'un courrier de dénonciation parvenu au procureur de Marseille et dont Le Monde ne fait pas état. Plusieurs contrats ont alors été épluchés, dont ceux d'Omar Achouri et de deux de ses enfants, dont Christophe, alors embauchés à la CPA.
Le Monde dresse un portrait caricatural de l'élue UMP. De cette "figure de la droite provençale", le quotidien retient "ses sorties à l'emporte-pièce contre la métropole Aix-Marseille ou la "légitimité" de François Hollande: deux griefs majeurs adressés à l'exécutif et qui justifient la mobilisation de la presse socialiste contre ce personnalité régionale qui plait aux méridionaux jusque dans la très chic Aix-en-Provence, au risque de surprendre l'intelligentsia parisienne.
Contre cette personnalité couleur locale s'aligne une foule de candidats qui par leur nombre renforcent les chances de la sortante: un candidat socialiste, l'avocat d'affaires Edouard Baldo, une liste centriste – réunissant, entre autres, deux anciens leaders PS et MoDem –, une candidature du Rassemblement Bleu Marine menée par une universitaire… Et enfin, un ticket dissident formé par le chef de file de l'UDI locale et par le premier adjoint sortant. Il fallait donc que la Justice entre dans l'arène et que Le Monde prenne le relais puisque le juge n'avait pas les éléments suffisant à la mise en examen de la cible. Le Monde n'en cite qu'un seul nommément, le socialiste...
Mme Joissains-Masini est ressortie en fin d'après-midi, sans mise en examen après avoir été placée en garde à vue, de manière théâtrale au lendemain de Noël, dans le cadre d'une enquête sur des emplois présumés fictifs. Le Monde explique qu'elle est "arrivée à l'hôtel de police de Marseille sans avocat" par le fait qu'elle croyait à "une simple audition", mais nullement qu'elle pouvait se sentir inattaquable. La maire d'Aix a donc pu se dire "rassurée car [elle] sait maintenant ce qu'on [lui] reproche" et dénoncer "une orchestration politique".
Le scandale Hollande révélé outre-Manche,occulté en France |
L'enquête portait notamment sur Omar Achouri, son chauffeur, qui, en avril, a accédé au plus haut grade de la fonction publique territoriale (catégorie A). La justice n'a visiblement pas pu lui reprocher d'exploiter son chauffeur, comme ce fut le cas de celui de François Hollande, payé au noir (lien PaSiDupes) De Hollande, son chauffeur livre une part de la psychologie complexe (lien PaSiDupes)
Une affaire qui rappelle une autre patronne anti-sociale, Ségolène Royal, une précédente concubine qui refusait de payer toutes les heures effectives d'Evelyne Pathouot notamment, une employée, qui la traîna en justice... (lien PaSiDupes) Evelyne Pathouot nous renseigna aussi sur la personnalité de la canditae de la gauche battue à la présidentielle de 2007 (lien PaSiDupes). Le Monde n'envisagea alors pas le risque que la plainte qui la touchait puisse l' "affaiblir"...
Cette enquête visait également le recrutement de Christophe Achouri, fils d'Omar, par la communauté d'agglomération du Pays d'Aix dont Mme Joissains-Masini est la présidente. Habituellement la gauche sociale et ses suppôts n'ont pas autant de problèmes avec l'échelle sociale dispose pourtant d'une longue liste d'élus qui emploient des proches.
Citons Jean-Paul Huchon, président du Conseil régional d'Ile-de-France qui employait sa femme (lien PaSiDupes) jusqu'à ce qu'il soit condamné et déclaré inéligible (lien PaSiDupes) ou encore Pierre Mauroy et Lyne Cohen-Solal (ci-contre à droite) poursuivis pour pour "abus de confiance", dans l’affaire d’emploi fictif de la communauté urbaine de Lille et qui accueillirent côte à côte le jugement du tribunal correctionnel de Lille: 20 000 euros d’amende avec sursis chacun.
Mention spéciale pour Harlem Désir, le futur patron du Parti socialiste désigné par F. Hollande, bien que condamné en 1998 pour emploi fictif, alors que le candidat promettait de ne pas s'entourer de personnes ayant eu des démêlés avec la justice. Soupçonné d'avoir bénéficié d'un emploi fictif de 1986 à 1987, dans les années Mitterrand, alors qu'il dirigeait SOS Racisme, il a été condamné dix ans plus tard, en décembre 1998, à dix-huit mois de prison avec sursis et 30.000 francs d'amende (4.573 euros). Il était accusé d'avoir perçu illégalement au cours de cette période 202.560 francs (30.880 euros) de salaires, de l'Association régionale pour la formation et l'éducation des ...migrants (Arfem), basée à Lille.
Omar Achouri est un proche de la maire d'Aix, puisqu'il est le seul à la conduire. En avril, sa "promotion éclair" lors d'une commission paritaire présidée par Mme Joissains-Masini a provoqué une forte polémique après sa révélation par le site Marsactu, bien que l'employé affiche effectivement trente-sept ans d'ancienneté à la mairie d'Aix, depuis 1978.
Le Monde a en tête les élections municipales
Les adversaires ne pavoisent pas à la garde à vue de Mme Joissains-Masini. Si elle apparaît politiquement menacée, c'est comme à chaque scrutin. Elle a certes été battue aux législatives de 2012, mais son adversaire, le socialiste Jean-David Ciot, a depuis été mis en examen pour recel de détournement de fonds publics. "Depuis toujours, Mme Joissains provoque rejet ou attachement… Et je me méfie de la commisération des Aixois pour leur maire", commente la frontiste Catherine Rouvier.
La maire sortante que l'UMP "accompagne depuis 1977" est surtout menacée par la candidature dissidente à droite de l'ex-adjoint de Maryse Joissains-Masini, Bruno Genzana, investi par l'UDI. D'autant que ce dernier s'est engagé dans la campagne municipale avec le soutien de l'actuel premier adjoint d'Aix-en-Provence, Jean Chorro, qui tente sa chance à l'occasion des municipales. "Si j'étais égoïste, je dirais que cette affaire nous arrange bien… Mais je n'utilise pas ces armes-là," assure Bruno Genzana qui dément que ses calendriers de Noël ont été financés par le Conseil général socialiste.
Les battus historiques reprennent espoir
"Je dis depuis douze ans que Mme Joissains devra rendre des comptes devant la justice sur cette façon de mélanger argent public et intérêts privés, lance François-Xavier de Peretti (ex-MoDem) qui s'échine en vain à briguer la mairie et qui reçoit cette fois le renfort du Parti radical de gauche (PRG, soutien de François Hollande) avec un colistier du nom de Christian Maraninchi. Mais je ne voudrais pas que cette affaire occulte son mauvais bilan en matière de transport, de logement ou d'emploi…"
"Je regarde cela d'un œil très technique, note, quant à lui, le candidat socialiste Edouard Baldo, avocat d'affaires de 66 ans. Une garde à vue peut se terminer de diverses façons."Le socialiste s'affiche avec Lucien Ambroggiani (leader du mouvement Convergence et conseiller municipal à Aix), Stéphane Salord (Génération Ecologie) et Alexandre Medvedowsky (PS).
Le Monde finit sur son candidat
Vainqueur de la primaire socialiste, également avocat et camarade de promotion de Mme Joissains-Masini, Edouard Baldo, le candidat du Monde, a justement placé sa campagne sous le sceau de "l'éthique politique". En concordance parfaite avec l'action judiciaire en cours, il devait rencontrer, vendredi 27, les représentants de l'association Anticor pour signer leur charte anticorruption.
Cette association Anticor fut fondée en 2002 par l'ex-juge Éric Halphen et l'ancienne élue socialiste Séverine Tessier
Le juge Halphen connu notamment pour avoir instruit l'affaire des HLM de Paris, créa un nouveau parti, le Mouvement pour une alternative républicaine et sociale (MARS), puis adhéra au Mouvement de l'Utopie Concrète de l'architecte Roland Castro, militant de l’Union des étudiants communistes et du Parti communiste français, maoiste et soutien de Arnaud Montebourg en 2011.
Quant à Séverine Tessier, elle a quitté le PS pour rejoindre ls altermondialistes d'Europe écologie-les Verts, refusant de soutenir la reconduction de Jean-Paul Huchon à la présidence du Conseil régional d'Ile-de-France, suite à sa condamnation pour prise illégale d'intérêts... Il est en effet entre autres reproché à Huchon d'avoir poussé le Conseil régional qu'il dirige à passer contrat avec trois sociétés de communication qui employaient ...sa femme, en 2002 et 2003 !
Qui a parlé de concertation, voire de collusion de la gauche politique, associative, médiatique et judiciaire ?
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