Joyeux Noël syndical: pénurie de carburants annoncée à compter de lundi
Le gouvernement socialo-écolo crée des tensions sociales
18 décembre 2013 |
Un mouvement de grève reconductible à l’appel de la CGT et FO s'est développé à partir du début de semaine dans les raffineries Total en France. "Sur la la production, le taux de gréviste oscille entre 75 et 100%", selon la CGT, mais la direction du groupe a estimé le taux de grévistes "pour la population globale" des salariés de Total en France à environ 20%.
Selon Le Figaro du dimanche 15, la grève devait affecter la production de deux raffineries Total en France, à Gonfreville-l'Orcher (Seine-Maritime) et La Mède (Bouches-du-Rhône). Thierry Defresne, secrétaire général de la CGT Total Normandie, faisait en outre savoir que, sur les cinq raffineries Total touchées par le mouvement, ces deux sites pétrochimiques seraient à l'arrêt à compter du lundi 16.
Le conflit porte sur les revalorisations annuelles de salaires
La CGT refuse de signer l'accord soumis par la direction qui prévoit - pour les 19.000 salariés du groupe - "une enveloppe d'augmentations générale et individuelles d'au moins 2,7 %".
En revanche, deux organisations socialistes, la CFDT et la CFE-CGC, ont ratifié le projet qui sera mis en œuvre dès le 1er janvier, précise l'entreprise, et elles peuvent suffire, car ces deux syndicats pèsent à eux seuls plus de 30 % des effectifs syndiqués - le seuil prévu par la loi pour qu'un accord puisse s'appliquer. La CGT représente pourtant un quart des salariés des raffineries Total.
Combien de temps l'approvisionnement en carburant restera-t-il sous contrôle?
À quelques jours des vacances de Noël, les automobilistes doivent-ils s'attendre à une pénurie de carburants? Quand ce n'est pas au moment des départs en vacances d'été, la question se pose d'une prise des Français en otages au moment des fêtes.
Des schémas de remplacement
Sur ses huit raffineries en France, les cinq sites concernés de Total ne sont pas alignés de la même façon sur ce mouvement.
Reste à voir dans quelle mesure il va se durcir, ou non", hésite un observateur.
L'Ufip, qui ne nie pas "des tensions dans la chaîne des approvisionnements", assure néanmoins que "des schémas de remplacement sont déjà sur les rails". "Pour le moment, la situation est sous contrôle, précise Jean-Louis Schilansky, président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip). Plus de la moitié des raffineries en France fonctionnent, de même que les dépôts pétroliers."
Il s'agit de modifier certains circuits de distribution, de manière à allouer des livraisons supplémentaires dans les zones concernées par les mouvements de grève. "Par ailleurs, nous pouvons compter sur les importations très importantes de gazole", poursuit Jean-Louis Schilansky. Dans ces conditions, l'Ufip ne voit aucune raison pour que les automobilistes se rendent prochainement dans les stations-service pour effectuer des achats de précaution. Tout en restant très vigilante sur l'évolution de la situation.
Les besoins français
Actuellement, il s'écoule en France environ 140.000 m3 de carburants, pour un total annuel de 50 millions de m3. Le pays s'appuie parallèlement sur un réseau de 200 dépôts dont les capacités de stocks dépassent les 500 m3. La dernière fois que la distribution de carburants a été impactée de manière significative remonte à 2010, lors des mouvements sociaux contre la réforme des retraites. Pendant cette période, l'ensemble des raffineries s'était interrompu pendant plusieurs semaines.
Les douze raffineries françaises avaient fait grève: Donges (DvG, Loire-Atlantique) était déjà l'un des piliers du mouvement qui dura 17 jours contre la réforme des retraites. Les salariés des terminaux de Fos-Lavera (PS, proche de La Mède, Bouches-du-Rhône), maillon crucial de la chaîne pétrolière, n'avaient repris le travail qu'au 33e jour de grève contre la réforme portuaire, tout comme ceux de Grandpuits (SE, Seine-et-Marne, dont le sénateur local est PCF) et de Gonfreville (PCF, Seine-Maritime). Les dépôts de carburants s'étaient également mis en grève, au point de paralyser le pays.
L'Ufip est formelle: la situation actuelle n'est en rien comparable à cette époque qui laisse de très mauvais souvenirs aux automobilistes. Ainsi qu'aux pouvoirs publics, qui savent combien ce type de mouvements joue sur l'opinion publique.
L’usine de fluides d’Oudalle (Seine-Maritime) et l’établissement des Flandres (Nord) sont toutefois entrés dans le mouvement, alors que les travailleurs de Donges ont terminé leur grève lundi après la signature d'un accord par la CFDT et la CGC. "C’est parti pour durer puisque des consignes d’arrêt total des unités ont déjà été posées dans deux raffineries: Gonfreville-l’Orcher et La Mède" à Châteauneuf-les-Martigues, a indiqué M. Sellini. "Il faut compter entre trois et cinq jours pour redémarrer", a-t-il précisé.
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