Le ravi de l'Elysée biaise et nie
Le chômage des jeunes repart également de l'avant.
Sur ses gardes, Hollande va finir par se la prendre la courbe qui se redresse |
La France comptait 17.800 demandeurs d'emploi supplémentaires en novembre, selon les chiffres du ministère du Travail publiés ce jeudi 26 décembre. Le ministre du Travail a pourtant prétendu, vendredi 20 décembre, que l'inversion de la courbe du chômage promise par Hollande avant fin 2013 est "déjà atteinte" depuis le mois d'octobre.
La petite baisse du mois d'octobre n'aura donc été qu'éphèmère.
Selon les chiffres du ministère du Travail, publiés jeudi 26 décembre, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A (sans aucune activité) est reparti à la hausse au mois de novembre, soit, au total, une augmentation de 0,5%. Michel Sapin, ministre du Travail, a tenté de dédramatiser la situation tout juste après la publication des chiffres, en affirmant que "l'inversion de la courbe du chômage est engagée au quatrième trimestre".
Le nombre de chômeurs de catégorie A de moins de 25 ans est reparti à la hausse (+0,4%), alors que la tendance semblait positive ces derniers mois.
Sur un an, le nombre de demandeurs d'emploi n'ayant exercé aucune activité a augmenté de 5,6%. Fin novembre, ils sont ainsi 3.293.000 dans cette situation. Or, la jeunesse devait être la priorité des priorités de Hollande.
Pas que des mauvaises nouvelles
Si l'on veut voir le verre à moitié plein, les chiffres du mois de novembre offrent également leur lot de bonnes (mais relatives) nouvelles.
Le nombre de chômeurs de catégorie B (avec une activité réduite courte) a en effet chuté de 3,1%. En ce qui concerne la catégorie C (activité réduite longue), une baisse de 0,4% est également à noter.
Au total, s'il a globalement baissé de 0,1% en novembre, sur un an, le chômage pour les catégories A,B et C reste en forte hausse de 5,9% et le nombre de chômeurs s'élève désormais à 4.876.100.
En attendant les derniers chiffres de 2013, publiés en janvier prochain, une chose est sûre: quoiqu' "effective" aux dires de Michel Sapin, l'inversion de la courbe du chômage est moins une tendance qu'une illusion.
Jean-Claude Mailly: "On n'est pas encore dans une inversion de la courbe du chômage"
Ne demandez pas aux benis-oui-oui de la CFDT. Apolline de Malherbe a plutôt invité Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force ouvrière, vendredi matin sur BFMTV.
"On peut triturer les chiffres [...], mais on n'est pas encore dans une inversion de la courbe du chômage", regrette Jean-Claude Mailly. "Cela voudrait dire que le chômage baisse sur plusieurs mois sérieusement, que la croissance est là, que les créations d'emploi sont revenues", développe le secrétaire général de FO. Pour lui, quand François Hollande assurait jeudi que l'inversion de la courbe du chômage "est bien amorcée", il faisait de "la communication". Avec un brin d'humour, il ajoutait "qu'un optimiste c'est un pessimiste mal informé".
Interrogé sur les destructions d'emplois, il rappelle que les "les licenciements économiques ont augmenté de 10% en un an" et craint de nouveaux plans sociaux à venir.
Jean-Claude Mailly a développé quelques mesures à prendre.
"Il y a des outils à remettre en place, comme la retraite anticipée". Et il propose de remmettre à plat les aides aux entreprises pour voir si elles sont toujours justifiées.
"Casser" la politique d'austérité
Concernant le SMIC qui augmentera de 1,1% au 1er janvier, Jean-Claude Mailly déplore qu'il n'y ait pas eu "de coup de pouce au SMIC alors qu'on le réclamait". "Le gouvernement n'a rien fait, il a appliqué la hausse obligatoire du SMIC". "L'urgence, c'est que le gouvernement change d'orientation économique", "il doit booster un peu la consommation", selon lui.
Il dénonce la politique d'austérité et le dumping social qui sévissent toujours en France et ajoute que "c'est cette logique-là qu'il faut casser".
Citant la guerre que se livrent les opérateurs téléphoniques, il explique: "quand vous cassez les prix, vous cassez aussi les salaires."
L'illusionniste de l'Elysée, sa stratégie des éléments de langagge et son déni des faits
Dans Politique Première de ce vendredi, la chroniqueuse de BFMTV, Apolline de Malherbe, démonte les effets d'optique de la présentation des chiffres par l'exécutif:
Le 26 décembre, Apolline de Malherbe souligne que la problématique de la confiance qui ne revient pas.
Hollande se protège derrière ses "boucliers", Ayrault et Sapin poussés en première ligne pour prendre les coups.
Hollande a tout joué avec ce chômage qui résiste aux mots.
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