Anti-parlementarisme primaire d'un proche de Macron : Benalla passe aux insultes ad hominem...
L'ex-collaborateur préféré de Macron a exprimé son mépris des membres de la commission d'enquête du Sénat
Alors que, dans un premier temps, Alexandre Benalla avait pris de haut la convocation de la Haute assemblée, il a finalement cédé au Sénat et se présentera devant la commission d'enquête. Mais, "contraint", l'ex-chargé de mission à l'Elysée daignera-t-il répondre aux questions légitimes que se posent les sénateurs ?
Mardi 11 septembre, Benalla a volontiers expliqué sa décision aux journalistes de France Inter.
Alexandre Benalla se rendra à la convocation de la commission d'enquête sénatoriale parce qu'on le "menace," a d'abord assuré l'observateur musclé de la Place de la Contrescarpe: "On me contraint, envers et contre tous les principes de la démocratie française, s'imagine-t-il. (...) Parce qu'on m'explique qu'on va m'envoyer des gendarmes et des policiers. (...) Je vais venir, à la convocation. Parce qu'on me menace. On me menace vraiment d'une manière directe."
L'ex-chargé de mission parle d'une "mission d'information qui s'est vu attribuer les prérogatives d'une mission d'enquête, mais qui n'en a aucun droit, poursuit-il, ce garde du corps estimant qu' "elle bafoue notre démocratie. Qui la foule de son pied", a déclaré le jeune homme d'origine marocaine.
"Je pourrai répondre à toutes les questions qu'elle me posera, sauf sur celles qui intéressent la justice. C'est-à-dire toutes les questions sur quel était mon rôle à l'Elysée", a annoncé Alexandre Benalla, au sujet de la commission d'enquête, laquelle connaît mieux que quiconque les limites de ses prérogatives.
L'ex-proche de Macron insulte le président de la commission d'enquête sénatoriale.
Redoine Alexandre Benalla qualifie Philippe Bas (LR) de "petit marquis"...
"M. Philippe Bas, je mesure très bien mes propos, ce petit marquis, m'impose aujourd'hui de venir devant lui, sinon il m'envoie la police ou la gendarmerie", a-t-il lancé. Ce à quoi l'insulté a répondu en assurant prétendre faire comme si il n'avait pas entendu.
Il faut toutefois que ce petit monsieur sache que le co-rapporteur de cette commission est un socialiste du nom de Jean-Pierre Sueur, 71 ans, sénateur du Loiret depuis 2001 et président de la Commission des lois constitutionnelles, quant à lui, et ancien maire d'Orléans et ancien secrétaire d'Etat de Mitterrand.
Et que le chef de cabinet du président de la République, François-Xavier Lauch, n'a pas fait d'embarras pour satisfaire la demande d'information des sénateurs.
"Il y a des gens qui se sentent au-dessus des lois, et qui les font pourtant." Et puis, il y a ceux qui ne les font pas, mais qui se sentent au-dessus, sans aucun mandat populaire, sinon l'amitié des princes.
"Ce sont des petites personnes qui n'ont aucun droit, et aucun respect pour la République française et la démocratie. (...) Il y a des gens qui se sentent au-dessus des lois, et qui les font pourtant (...) Moi, j'ai des comptes à rendre à la justice française. Le Sénat français, qui bafoue les règles constitutionnelles de notre pays, très sincèrement, je vous le dis franchement, je n'ai aucun respect pour eux", a bavé Alexandre Benalla.
Public-Sénat rapporte la réaction de Jean-Pierre Sueur aux propos insensés du garde du corps, exprimant un doute fort : "Je ne sais pas s'il est le mieux placé pour donner des leçons de moralité aux parlementaires".
L'ex-chargé de mission de l'Elysée devrait être entendu le 19 septembre prochain sur les événements qui se sont produits place de la Contrescarpe à Paris, le 1er mai dernier, quand il avait violenté deux manifestants d'extrême gauche qui avaient jeté des cendriers sur les forces de l'ordre.
Les enquêteurs de la commission sénatoriale veulent déterminer quel était exactement le rôle et l'étendue des fonctions d'Alexandre Benalla à l'Elysée.
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