Macron promet une fusion des prestations sociales, dont le RSA
Ce jeudi, lors de la présentation de son "plan pauvreté" au Musée de l'Homme à Paris, Emmanuel Macron a annoncé des économies pour l'Etat en fusionnant plusieurs prestations sociales, mais son "revenu universel d'activité", mesure révolutionnaire, au moins dans les termes, permettra-t-il nécessairement aux précaires de vivre mieux.
Le projet phare de son "plan pauvreté" à 8 milliards d'euros, une réorganisation, devrait voir le jour en 2020.
Le chef de l'Etat a proposé cette nouveauté pour mettre fin au "maquis" des prestations sociales et la "sophistication administrative qui tourne au cauchemar". Il s'agirait donc d'une fusion des différentes prestations sociales. Il refait ainsi le coup de Pôle emploi, issu de la fusion entre l'ANPE et les Assedic.
"RSA, APL... Les acronymes enferment les gens dans des cases", a-t-il expliqué. L'écume des choses est porteuse du verbe jupitérien. Peu importe le sigle aux allocataires, pourvu que l'allocation permette de vivre plus dignement, mais Macron peut élucubrer à l'infini sur l'insignifiant.
En même temps, le plan pauvreté de Macron supprime à coup sûr des sigles, mais peut-être pas la pauvreté. L'aide qui sera pourtant tout naturellement appelée "RUA" reprendra notamment le Revenu de solidarité active (RSA), lui-même déjà une fusion de différentes aides, dont le revenu minimum d'insertion (RMI), et l'allocation parent isolé (API), qui explique en grande partie le nombre croissant de mères seules, notamment dans certains milieux culturels.
L'aide "universelle" consentie par Macron est soumise à des obligations
C'est l'autre détail qu'a apporté Macron : le bénéficiaire du revenu universel d'activité devra respecter un "contrat d'engagement réciproque", "l'obligation d'inscription dans un parcours d'insertion avec l'impossibilité de refuser deux offres raisonnables d'emploi". Ni le RMI, ni le RSA n'avait jamais été ainsi conditionné à la recherche d'emploi.
Autre axe fort de la mesure, "l'Etat sera entièrement responsable" de cette nouvelle aide. Du fait de leurs missions d'insertion, ce sont actuellement les départements qui gèrent le RSA et les Caisses d'allocations familiales qui le versent.
Le gouvernement devra expliquer ce qu'il entend par "universel" qui peut orienter les esprits vers le revenu universel d'existence du candidat Benoit Hamon en 2017. Emmanuel Macron a notamment rappelé que près de 30% de ceux qui pourraient prétendre au RSA ne le font pas.
Le socialiste de l'aile gauche du PS s’est montré dubitatif avant ces annonces, au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI : "J’écoute les associations qui s’occupent, elles, tous les jours des pauvres, et pas un jour sur 365 comme M. Macron quand il fait un plan pauvreté, voire un jour sur le quinquennat."
Le cofondateur du mouvement Génération.s a fustigé dimanche "un gouvernement pauvrophobe ". Les associations "disent qu’il y a une montée de la pauvreté : des travailleurs, des retraités, des jeunes de plus en plus nombreux à être pauvres", a rapporté l’ancien ministre populiste.
Macron, quant à lui, a aussi critiqué "l'empilement des aides" qui "finit par générer des erreurs, de la confusion", et alimente "ce discours insupportable sur l'assistanat" et le "pognon de dingue" distribué à fonds perdus.
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