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jeudi 13 septembre 2018

Commission d'enquête sur l'affaire Benalla : Macron a fait pression sur Larcher par téléphone

Le 'parrain' de Benalla poursuit en coulisses ses tentatives d'intimidation

Le président de la République a voulu "calmer les esprits", selon son entourage 

VIDÉO. Commission d'enquête sur l'affaire Benalla : le coup de fil de Macron à Larcher
L'ex-banquier tente de faire la leçon à Gérard Larcher, ancien ministre,
sénateur depuis 1986 et président du  Sénat depuis 2008

Prétendant rappeler à Gérard Larcher quelques principes constitutionnels, Macron bafoue le principe constitutionnel de séparation des pouvoirs. 

"Le président du Sénat recadré par Emmanuel Macron, " selon l'AFP.
Mardi 11 septembre, la veille de la reprise de la commission d'enquête sénatoriale sur l'affaire Benalla, le chef de l'Etat a téléphoné à Gérard Larcher, le président du Sénat, pour "calmer les esprits" et remettre les choses au clair, rapporte L'Obs, mercredi 12 septembre. Des informations surprenantes, mais corroborées, par la suite, par RTL et Le Figaro.

Macron s'est ingéré dans le fonctionnement démocratique des institutions

Il a rappelé à Gérard Larcher, le président Les Républicains (LR) du Sénat, qu'il devait garantir les équilibres institutionnels. 
Une mise au point indécente qui faisait explicitement référence à une déclaration de Philippe Bas, le président LR de la commission d'enquête, qui avait dit que "le Parlement contrôle l'exécutif", ce qui est pourtant parfaitement constitutionnel : la Constitution lui accorde d'ailleurs des moyens, tels que les questions parlementaires, l'autorisation, ou non, de la prorogation de l’état d’urgence ou la motion de censure, mais aussi des commissions d'enquête parlementaires.

Exposé dans l'affaire Benalla, le président redoute un "Benallagate"
Selon RTL, le président de la République aurait fait valoir auprès de Gérard Larcher que le Parlement contrôle le gouvernement, mais pas l'Elysée. Ce qui est une vérité partielle, puisqu'en cas de "manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat", le Parlement peut se constituer en Haute Cour et voter la destitution du président de la République.

Macron avait commencé par missionner sa ministre de la Justice. Nicole Belloubet avait dénoncé plus tôt une "instrumentalisation politique" de l'affaire Benalla, reprochant a priori aux sénateurs de la commission d'enquête d'empiéter sur le terrain de la justice, alors que les auditions n'avaient pas encore commencé, trahissant ainsi la fébrilité d'un pouvoir qui aurait à craindre des révélations, face à "une institution indépendante, sérieuse, qui va au fond des dossiers sans jamais se laisser emporter".

Au téléphone, Emmanuel Macron aurait juré de sa bonne volonté, "estimant avoir fait preuve de transparence en autorisant ses collaborateurs à venir répondre aux questions des sénateurs", rapporte l'Obs. 

Soufflant le chaud et le froid, le chef de l'Etat, visiblement embarrassé à l'idée de se trouver impliqué, se serait logiquement désolidarisé des propos insultants lancés par Alexandre Benalla, jeudi 13 septembre. Dans un entretien avec France Inter, l'ancien proche collaborateur d'Emmanuel Macron a en effet expliqué qu'il n'a "aucun respect" pour la commission d'enquête sénatoriale, avant de qualifier Philippe Bas de "petit marquis".

De son côté, Gérard Larcher, qui a confirméque le coup de fil a bien eu lieu, a refusé d'en dire plus. "Les Français devant leur téléviseur verront que le Sénat est une institution indépendante, sérieuse, qui va au fond des dossiers sans jamais se laisser emporter", a simplement répondu au Figaro le discret président de la Chambre haute.

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