Les Harkis réclament à Macron un effort de mémoire et de justice
Les associations demandent entre 4 et 40 milliards d'euros de réparations pour les préjudices subis depuis la première génération
La communauté harkie appelle le président Emmanuel Macron à lui accorder des réparations à la hauteur du préjudice subi à la fin de la guerre d'Algérie. Elle a rappelé le soutien qu'elle lui a apporté en 2017
Les Harkis dénoncent une reconnaissance incomplète. "M. Macron a reconnu que la colonisation était un crime contre l'humanité; c'est peut-être courageux de crever l'abcès, mais il ne peut dire cela et de l'autre côté ne pas regarder l'histoire de ces soldats et citoyens français" abandonnés en Algérie en 1962, souligne le président du Comité national de liaison des harkis (CNLH), Boaza Gasmi.
Le Comité national de liaison des harkis menace maintenant de porter plainte contre la France pour crimes contre l'humanité
Lancé à l'initiative du président Macron, le groupe de travail propose 40 millions d'euros... et Macron préconise de créer un "fonds de réparation et de solidarité" de 40 millions d'euros pour ces anciens supplétifs de l'armée française et leurs enfants, loin des attentes des associations qui ont chiffré le préjudice à 40 milliards.
Les associations se concerteront le 15 septembre à Agen pour étudier quelle riposte opposer au gouvernement, si celui-ci ne prend pas en compte leurs demandes, anticipent-elles, alors qu'il pourrait faire des annonces le 25 septembre, à l'occasion de la Journée nationale d'hommage aux Harkis.
Entre 4 et 40 milliards d'euros de réparations pour les préjudices subis génération après génération, ainsi qu'une loi gravant dans le marbre la responsabilité de la France dans ce dossier, là où le groupe d'experts préconise une simple résolution parlementaire. "La France a fait que notre terre natale nous est devenue hostile, que nos frères de sang sont devenus nos propres ennemis. Aujourd'hui cette loi nous la voulons !", insiste Mohamed Badi, porte-parole du CNLH, également présent mercredi à Paris.
"On sait qu'une résolution ce n'est pas exécutoire (..) C'est du papier qui ne sert absolument à rien", renchérit-il.
150.000 Algériens recrutés dans l'armée française.
L'armée française a recruté jusqu'à 150.000 Algériens comme auxiliaires durant la guerre d'Algérie (1954-1962), rappelle le rapport du groupe de travail remis en juillet au gouvernement et intitulé "Aux harkis, la France reconnaissante". A la fin de la guerre, 90.000 personnes, Harkis et leurs familles, ont été mis en sécurité contre les représailles du FLN en France, dans des conditions soudaines et précaires (dans des camps, des hameaux de forestage et des cités urbaines) sans réelles perspectives d'intégration pour eux-mêmes, ni leurs enfants.
Entre 55.000 et 75.000 harkis, selon les historiens, sont restés dans leur département d'Algérie, soit qu'ils en ont fait le choix, soit qu'ils y ont été abandonnés et victimes de sanglantes représailles de la part des
révolutionnaires nationalistes qui les considéraient comme des traîtres, en dépit des Accords d'Evian passés avec le FLN qui s'était engagé sur l'honneur et par écrit à ne pas exercer de représailles.
L'armée française égorgeait-elle
les femmes et les enfants?
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C'est ainsi que des images de mutilations et d'exécutions sont parfois attribuées à l'armée française, mais sont en vérité au nombre des crimes contre l'humanité perpétrés par les Algériens du FLN.
"La seconde génération ne sera pas aussi docile que la première, elle se battra jusqu'au bout tant que le dossier harki n'aura pas été réglé de manière juste et digne, même s'il fallait porter nos problèmes auprès de la Cour européenne de justice, des tribunaux internationaux et des organes de l'ONU", a prévenu le porte-parole du CNLH, Mohamed Badi, samedi à Agen, lors d'une réunion publique réunissant quelque 150 personnes.
"Nous allons attendre ce qu'ils nous proposent mais il n'y aura pas plus que les propos qu'ils nous ont tenus", a estimé M. Badi, qualifiant leurs propositions de "mesurettes". Le CNLH entend organiser plusieurs conférences de presse et exprimer ses revendications sur les réseaux sociaux.
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