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mercredi 29 janvier 2020

Municipales: ces ministres qui redoutent le verdict des urnes

Des acteurs politiques incapables de prendre des décisions

Si Gérald Darmanin a mis fin à un faux suspens de plusieurs mois, plusieurs autres membres de l’exécutif, tel Edouard Philippe, tergiversent




Le ministre de l’Action et des Comptes publics a clarifié sa position pour les municipales en mars prochain, dans un entretien avec La Voix du Nord paru mardi : Darmanin sera tête de liste à Tourcoing (Nord). Le premier ministre Edouard Philippe, en revanche, joue les coquettes: il va se déclarer ce vendredi au Havre, ville dont il a été maire de 2010 à 2017.

"Je suis tête de liste." Gérald Darmanin a fait l'annonce de son ras le bol du gouvernement et re-traversera la rue pour reprendre la mairie de Tourcoing (Nord) dans moins de deux mois, lors des élections municipales des 15 et 22 mars prochain.

Edouard Philippe, chef de gouvernement, mais indécis. 
Le premier ministre se rend vendredi au Havre (Seine-Maritime) pour le lancement de la campagne de la majorité sortante. Annoncera-t-il une candidature ? Pour son entourage, cela ne fait guère de doute : "Il a besoin de cet ancrage local," raconte son entourage. 
En clair, il n'en peut plus des embrouilles de la majorité et ni Macron, ni les Français ne lui manqueront. Le chef de l’exécutif n’a toutefois pas levé le voile quant à sa position sur la liste.

Décriée, Agnès Buzyn fait savoir qu'elle n'a qu'une "envie".
A Paris, la candidature d’Agnès Buzyn dans le 15e arrondissement est également toujours à l’ordre du jour. Dimanche, elle a fait part sur RTL de son " envie de rejoindre la campagne de Benjamin Griveaux" et de jouer les rôles d'appoint. Inappropriée aux charges que Macron lui a imposées, la réforme des retraites ou le combat contre le coronavirus, la mule ne rêve que du pré d'en face. "Je préfère être concentrée sur mes dossiers ministériels", a toutefois ajouté la ministre de la Santé, se voulant plus grosse que le boeuf.

Dans l’entourage du candidat investi par le président et non les militants face à Anne Hidalgo, une socialiste comme François Hollande qui lui a mis le pied à l'étrier (à l'Elysée, puis au gouvernement), ceux qui la préfèrent loin du pouvoir soulignent les "grandes qualités" d’Agnès Buzyn, comme si sa nécrologie politique était déjà rédigée. 


Deux sous-ministres usées rejoindraient une mairie d'arrondissement parisien : la Mancelle Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes d'abord et les hommes, et Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances et ex-salariée de Compagnie des Alpes, respectivement candidates dans les très chics 16e et 17e arrondissements, pour gonfler, pensent-elles, le candidat essoufflé au siège de maire, l'ex-député rural de Saône-et-Loire, Benjamin Griveaux.

Lecornu et Riester candidats


Plusieurs autres ministres restent incertains. 
Plus jeune conseiller ministériel du gouvernement de François Fillon et proche de Bruno Le Maire, député (UMP) de l'Eure (comme lui), dont il a intégré le cabinet au secrétariat d'Etat aux Affaires européennes, comme conseiller chargé des affaires institutionnelles, Sébastien Lecornu se présentera à Vernon (Eure): "C’est sûr', indique l’entourage du ministre chargé des Collectivités territoriales de Macron. 
En tant que tête de liste ou comme simple colistier ? Le candidat compte se prononcer au cours de la dernière quinzaine de février, ce qui n'est guère respectueux de l'électorat. C'est qu'il se sait impopulaire depuis la révélation de son implication dans l'ascension d'Alexandre Benalla et sa responsabilité dans le "Grand débat" bidouillé de Macron  en janvier 2019

Franck Riester pose un problème identique. Le ministre de la Culture devrait, quoi qu’il en soit, être candidat à Coulommiers (Seine-et-Marne) dont il fut le maire. Il n'aura été qu'à peine plus d'un an le locataire insignifiant du ministère. Paradoxalement, il est l'un des membres fondateurs du parti... Agir, un parti croupion qui n'existe que sur le papier !

D’autres membres du gouvernement sont également pressentis sur des listes de la majorité. 
C’est notamment le cas d’Elisabeth Borne à Marrakech Montrouge (Hauts-de-Seine), d’Emmanuelle Wargon à Saint-Mandé (Val-de-Marne) ou encore d’Aurélien Taquet à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine). 
S’ils confirment leur candidature sur une liste, ces derniers rejoindront dans la bataille des municipales leurs collègues Geneviève Darrieussecq, candidate à Mont-de-Marsan, Jean-Baptiste Djebbari à Limoges, Christelle Dubos à Sadirac (Gironde), Marc Fesneau à Marchenoir (Loir-et-Cher) et Gabriel Attal à Vanves (Hauts-de-Seine). 
S'ils sont élus, ils doivent quitter le gouvernement. S'ils sont battus, ils seront assez bons encore pour gouverner la France de Macron...

Le duel fratricide et vieille tambouille politicienne à Biarritz

Comme Paris, Biarritz est une épine dans le pied de Macron.
L'ex-socialiste Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture, a d'abord été tête de liste LREM face au sortant Michel Veunac (MoDem), qui compte parmi ses colistiers Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, le belliqueux Le Drian. "Avoir deux ministres qui se font face n’est pas souhaitable", reconnaît-on à Matignon. Edouard Philippe et Emmanuel Macron devraient ainsi trancher rapidement. Mardi matin, Didier Guillaume semble avoir négocié son retrait : "J’attends leur arbitrage, qui va se produire à mon avis dans les heures et les jours qui viennent, et je respecterai l’arbitrage", a-t-il déclaré sur BFMTV.

"Didier Guillaume a fait le pari que Veunac ne se représenterait pas, mais son pari ne marche pas, car Veunac y retourne, raconte un ministre qui préfère rester sous couvert d’anonymat. Oui, il a 72 ans [comme Le Drian aux Affaires étrangères], mais LREM a bien investi le maire sortant de Pamiers (Ariège), qui a 93 ans; c’est osé !" Et d’ajouter : "Jean-Baptiste Lemoyne [ex-LR] a eu une autre idée : soutenir Veunac pour reprendre le mandat en cours de route." Classique !
L'essentiel qu'il ne faut pas manquer de dire, c'est que Biarritz est  un champ de bataille entre concurrent appartenant tous deux à la même écurie. Veunac est MoDem et Bayrou entend imposer un centriste à Macron, lequel a tellement besoin de son soutien qu'il a accepté la candidature de Lemoyne contre Guillaune, son ministre de l'Agriculture. Le "monde nouveau" de Macron, quoi !

Qui trouvera un point de chute à Sibeth Ndiaye ?

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