POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

mercredi 15 janvier 2020

Réforme Macron des retraites: opération "ports morts" en France

Plusieurs grands ports bloqués à l'appel de la CGT

Alors que la presse militante et ses sondeurs partisans assurent que l'opinion ne soutiendrait plus guère les grévistes contre la réforme des retraites,  plusieurs grands ports maritimes français étaient bloqués mardi à l'appel de la CGT




Le syndicat d'extrême gauche a lancé une nouvelle opération "ports morts" jusqu'à jeudi, provoquant des protestations de professionnels du transport routier et d'armateurs, au moment où se pose enfin la question occultée jusqu'ici du financement de la réforme Macron, mais que la macronie accepte la la reconstitution des anciens régimes spéciaux appelés spécifiques.

La fédération nationale CGT des Ports et Docks avait appelé lundi tous les travailleurs du secteur à un nouvel arrêt de travail de 72 heures à partir de mardi, ainsi qu'à l'installation de piquets de grève vendredi devant les directions des sept grands ports maritimes: Dunkerque, Le Havre, Rouen, Nantes-Saint-Nazaire, La Rochelle, Bordeaux et Marseille.
Mardi, "il y a 100 % de participation sur les sept grands ports maritimes et c'est quasiment 100 % sur la quasi-totalité des autres ports où la CGT est présente" comme Calais, Cherbourg, Saint-Malo, Lorient, Bastia ou Ajaccio, a affirmé Tony Hautbois, secrétaire général de la fédération. L'opération "se poursuit demain (mercredi), après-demain (jeudi) et on décidera ensuite des modalités d'action pour la semaine prochaine", a-t-il ajouté.

Au Havre, ancienne ville de l'Edouard de Matignon, aucun bateau ne rentrait ni ne sortait en raison de la grève mais les accès à la zone industrialo-portuaire n'étaient pas bloqués, selon Haropa, GIE (groupement d'intérêt économique) qui est censé unir les forces des ports du Havre, de Rouen et de Paris depuis début 2012.

A Nantes-Saint-Nazaire, tous les terminaux étaient bloqués, selon la fédération nationale CGT des Ports et Docks, puissant syndicat du secteur, confirmée par la direction. "Rien ne sort, rien ne rentre. Les bateaux ne peuvent pas être déchargés. Les dockers sont en grève à 100 %", a déclaré Patrick Joly, secrétaire général adjoint du syndicat général des travailleurs portuaires CGT sur le site.

A Marseille
, photo 1 ci-dessus,
les portes d'accès au port étaient également bloquées, sauf une pour permettre aux croisiéristes de sortir, a indiqué Pascal Galéoté, responsable CGT.
Les accès routiers étaient bloqués et ne permettaient pas aux camions d'accéder à la zone de fret, a confirmé la direction du Grand port de Marseille.

Les travailleurs des ports et des docks ne disposent pas de régime spécifique mais d'un accord de pénibilité lié à la convention collective de leur branche laquelle leur permet de prendre leur retraite deux ou trois ans avant l'âge légal de départ.

Les transporteurs demandent aux pouvoirs publics "le déblocage des ports" et "des mesures concrètes de soutien"

Intervenus à plusieurs reprises depuis début décembre, les arrêts de l'activité portuaire ont empêché nombre de marchandises d'entrer ou de sortir des ports et entraîné des problèmes d'approvisionnement dans plusieurs secteurs, selon M. Hautbois.

"Les opérations successives 'ports morts' depuis six semaines ont ruiné tous les efforts de relance de la filière maritime", ont déploré dans un communiqué commun les fédérations de transporteurs TLF, TLF Overseas et FNTR. "Les commissionnaires de transport ne peuvent pas supporter seuls l'impact économique de la grève", ont-elles fait valoiré, ajoutant que les transporteurs routiers sont "durement touchés par le conflit", avec "des camions et des conducteurs immobilisés dans les ports faute de marchandises". 

"Le gouvernement ne peut pas rester inerte face à une forme de sabotage de l'économie portuaire en général et du transport routier en particulier", a renchéri l'OTRE (organisation des PME du transport routiers) qui dit avoir demandé une audience au premier ministre. 

Les transporteurs en ont oublié leurs propres blocages 
Lors d'une opération escargot sur le périphérique toulousain (Archive).
"C'est dramatique", commente le Groupement Havrais des Armateurs et Agents Maritimes (GHAAM). "Il y avait très très longtemps qu'on n'avait pas eu autant de grèves. En décembre, on a eu 25 % d'escales en moins à cause des grèves et là, pour janvier, on est sur une tendance de moins 40 % d'escales en moins. C'est énorme", a affirmé sa présidente Véronique Lépine. "A un moment, les clients vont privilégier les ports où ils sont sûrs de récupérer leurs marchandises et mettre leurs bateaux à Anvers", en dépit de la proximité du Havre avec Paris, ajoute-t-elle.
Or, en décembre dernier, le syndicat de petits patrons du secteur qui se plaint aujourd'hui, l'OTRE, bloqua une quinzaine d’axes en France pour dénoncer la hausse de la fiscalité sur le carburant dans le transport routier de marchandises. Cette organisation était-elle soucieuse de préserver l'activité des ports français menacés par la concurrence d'Anvers ou Gênes ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):