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dimanche 19 janvier 2020

La PMA mobilise plusieurs milliers d'opposants dans la rue

L'examen au Sénat du projet de loi bioéthique occulté par les grèves contre la réforme Macron des retraites

26.000 personnes, presque trois fois moins que le 6 octobre dernier, dans un climat insurrectionnel contre la réforme des retraites


Les opposants à la PMA - seulement pour les femmes - rassemblés avenue de l'Opéra à Paris, dimanche 19 janvier 2020.

Au 47e jour de grèves des transports, les Parisiens reprennent des forces.

Et, à l'avant-veille de l'examen au Sénat du projet de loi bioéthique -dont l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux lesbiennes et femmes célibataires est la mesure phare -, les opposants au texte se sont à nouveau rassemblés ce dimanche à Paris. 
Selon le cabinet Occurrence, spécialiste des estimations médianes, 26.000 personnes ont défilé dans les rues de la capitale: c'est presque trois fois moins que lors de la précédente mobilisation du 6 octobre, commente l'AFP, sans replacer l'événement dans son contexte, celui des grèves qui en étaient alors à plus de 43 jours d'affilée. 

L'AFP est pourtant capable de contextualisation, puisque, non sans malice, elle signale par ailleurs qu'"avec un trafic "normal" ou "quasi normal" dimanche pour les TGV et 7 Intercités sur 10, les perturbations à la SNCF liées à la grève contre la réforme des retraites n'ont pas empêché les manifestants de rejoindre Paris. 
Ainsi est-il juste politiquement malveillant et intellectuellement faible, de la part de l'AFP, d'insister  de surcroît sur les 74.500 personnes de la journée d'octobre, deux mois avant le départ de la mobilisation CGT-SUD contre la réforme Macron des retraites, le 5 décembre. D'autant que la préfecture de police compte 41.000 manifestants... 
Le collectif "Marchons Enfants!", à l'initiative du rassemblement, réunit 22 associations dont la Manif pour tous. 

Le cortège s'est élancé à 13 heures de la place de la Résistance (VIIe), en bord de Seine, pour rejoindre la place de l'Opéra. 

"Je pense que ce sera une manifestation très importante avec un public très conscient des enjeux derrière la loi bioéthique", avait déclaré la présidente de la Manif pour tous, Ludovine de la Rochère.

Près d'une centaine de cars, ainsi qu'une vingtaine de trains ont été affrétés pour rejoindre la capitale, selon les organisateurs. Sans doute les cheminots CGT et Sud ont-il veillé au bon acheminement des opposants, mais l'AFP ne va pas jusque là !... Quelque 1.000 volontaires étaient mobilisés avant l'examen mardi au Sénat

Les marcheurs voulaient ainsi manifester leur présence et exprimer leur opposition à la PMA que les députés ont déjà votée en première lecture - subrepticement, au milieu de la loi bioéthique - uniquement pour les femmes, toutes, pour raison médicale ou au motif de leur rejet de l'homme

Réunis en commission spéciale l8 janvier, les sénateurs ont déjà adopté le texte - dont l'article 1 sur la PMA -, à la faveur de la division de la droite, pourtant majoritaire au palais du Luxembourg.

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La PMA pour toutes sera "notre malédiction", estime François-Xavier Bellamy.L'eurodéputé met en garde "les apprentis sorciers de la condition humaine" contre son extension aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires, dénonçant une "fuite en avant perpétuelle dans l'insatisfaction et la frustration" et une "nouvelle logique" qui "nous conduit directement au transhumanisme".
"Méthode cause toujours" du gouvernement

Puisque les parlementaires sont des suiveurs et que le processus législatif est engagé, les associations mènent un combat d'arrière-garde, en conscience. 
"Au lendemain de la manifestation du 2 février 2014, avait été retiré le projet de loi famille de la ministre Dominique Bertinotti", qui avait renoncé à y inclure la PMA pour toutes, a rappelé Ludovine de la Rochère. "Ce qui s'est passé au Sénat nous motive encore plus à nous mobiliser contre ce projet de loi qui ne mérite plus de s'appeler bioéthique", maintient pour sa part Caroline Roux, déléguée générale adjointe d'Alliance Vita.  


L'association pour la défense de la vie face à l'IVG a obtenu gain de cause début janvier devant la justice pour que soit ré-affichée dans les gares d'Ile-de-France sa campagne controversée, à laquelle s'opposait la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, axée sur le respect de la "paternité" et de la "maternité" en référence - mais sans mention explicite - à la PMA.
Cette semaine, l'archevêque de Paris Mgr Michel Aupetit a qualifié de "monstrueux" le fait d'"infliger volontairement (l'absence d'un père). L'Église met en garde contre une "procréation livrée à la manipulation médicale"

Azzedine Gaci, recteur de la mosquée Othmane de Villeurbanne (Rhône), s'est expriméé sur la procréation médicalement assistée (PMA) et la gestation pour autrui (GPA) , ainsi que les dons de sperme et la congélation des ovocytes en stock.
Que dit donc l’islam de la PMA ? Elle est autorisée uniquement chez les couples hétérosexuels mariés. Par ailleurs, le spermatozoïde et l’ovocyte doivent appartenir exclusivement aux deux conjoints.Le recours aux dons de spermes et d’ovocytes qui fait intervenir une tierce personne est radicalement interdit en islam, que les donneurs soient connus ou anonymes.
En effet, le fait que l’enfant ne soit pas issu du sperme du mari ou de l’ovocyte de l’épouse crée un « un mélange des filiations » tout à fait paradoxal en islam. Les dons d’embryons sont également interdits.
Que dit l’islam sur la GPA ?
La pratique de la mère porteuse est également interdite en islam, qui rejette toute maternité de substitution et tout contrat portant sur ce type de grossesse.
L’islam considère que la véritable mère de l’enfant conçu par procréation médicalement assistée est celle qui l’a enfanté et non la génitrice : « Ne sont leurs mères que celles qui les ont enfantés… » (Coran : 58/2)
Que dit l’islam sur la PMA, la GPA, le don de spermes et la congélation des ovocytes ?Les associations regrettent que leurs propositions lors des Etats généraux de la bioéthique organisés en 2018 n'aient pas été pris en compte dans le projet de loi. "Et depuis quelques semaines, c'est le silence", affirment-elles.

"Au fond c'est une question de courage en politique et de convictions personnelles. Pas de couleur ou d'appartenance à tel parti", selon Bertrand Lionel-Marie, des Associations familiales catholiques (AFC), qui demande aux parlementaires d'aller contre "l'esprit du temps". Le collectif n'exclut pas d'autres manifestations "dans les prochaines semaines", en cas de statu quo du texte et de "non-ouverture d'un dialogue". 

Les béats nient que les hommes pourraient exiger l'accès à la GPA en vertu du principe d'égalité.
Face aux "demandes sociétales de recours à l’assistance médicale à la procréation (AMP)", le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) s’est prononcé en faveur de l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux femmes seules et aux couples de femmes, le mardi 27 juin 2017. Il s’est montré en revanche très hostile à l’auto-conservation ovocytaire. La question de la pratique des mères porteuses ou la gestation pour autrui (GPA) a aussi fait l’objet d’un avis négatif par le CCNE.

Qui dit procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes les femmes dit forcément gestation pour autrui (GPA). C'est l'une des craintes évoquées par les opposants à l'élargissement de la PMA, comme ils craignaient déjà que la loi autorisant le mariage pour tous - entre personnes du même sexe, donc - soit la porte ouverte à la PMA. Avaient-ils manqué de perspicacité ? 
Au nom du principe d'égalité, les couples d'hommes pourraient à leur tour revendiquer logiquement le droit d'accéder à la GPA, puisque les couples de femmes auraient, de leur côté, la possibilité d'avoir des enfants grâce à la science. Or, juridiquement, cet argument ne tient pas: il faudra juste modifier la loi !

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