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jeudi 30 janvier 2020

Rattrapée par sa critique partisane des religions, Nicole Belloubet fait marche-arrière

Plus qu'une imprudence politique, sa "phrase maladroite" sur l'affaire 'Mila' est une faute

Une petite jeune fille peut être plus nuancée qu'une ministre de la Justice



 La garde des Sceaux s'est mise en difficulté et l'opposition, trop peu à gauche, l'étrille pour des propos trahissant sa pensée. Elle a dû se défendre concédant une phrase "maladroite" remettant en cause le droit au blasphème. "Quand on est Garde des Sceaux on n'a pas le droit d'être maladroit avec le droit" a-t-elle admis à propos de l'affaire Mila, du nom de cette adolescente de l'Isère déscolarisée après avoir été menacée de mort sur les réseaux sociaux en raison de propos hostiles à l'islam radical.
Pour sa défense, après avoir assimilé mercredi matin la critique des religions à "une atteinte à la liberté", la ministre ne suit pas la méthode Macron consistant à accuser ses interlocuteurs d'inaptitude à comprendre sa "pensée complexe." "Je n'avais pas à dire ça, c'est sûr"', concède t-elle, à la suite du scandale provoqué par sa phrase sur la critique des religions.

La ministre de la Justice certifie maintenant qu'elle n'a pas l'intention de remettre en cause "le droit de critiquer la religion"

VOIR et ENTENDRE 
la repentance de Belloubet sur Radio Classique :

Après l'auto-flagellation de Benjamein Griveaux pour récupérer l'électorat parisien de Cédric Villani, La République en Marche ne manquerait-elle pas de dignité ? 

"Dans une démocratie, la menace de mort est inacceptable (...). L'insulte à la religion, c'est évidemment une atteinte à la liberté de conscience, c'est grave [jugement moral], mais ça n'a pas à voir avec la menace [de mort]", avait déclaré la ministre, une ancienne... rectrice d'académie (à Toulouse, il est vrai !), sur Europe 1. "On peut critiquer les religions. Pas inciter à la haine", avait-elle ensuite ajouté.
Ce jeudi 30 janvier, la ministre - une ancienne encartée au PS - a choisi une radio du Groupe Les Echos-Le Parisien, dirigé par l'homme d'affaires Bernard Arnault (l'homme le plus riche du monde, avec des actifs évaluésen janvier 2020, à 117 milliards de dollars), propriétaire du groupe LVMH : "Je n'avais pas à dire ça, c'est sûr", a t-elle reconnu à l'antenne de Radio Classique. "La phrase prise en tant que telle, c'est une erreur, évidemment, il n'y a aucun doute là-dessus". "Mon propos, il était et il est forcément général".

"On ne rétablit pas le blasphème. Jamais ni dans ma pensée ni dans mes propos on ne peut lire ça. On a le droit de critiquer une religion, c'est très clair, ça fait partie de la liberté d'expression et il n'est pas question de revenir là-dessus", a t-elle poursuivi. 
Pourtant, entre autres "anecdotes", AlloCiné cite un moment fort du film La Lutte des Classes (2019) qui contient, parmi les musiques originales "grand public" se trouve une chanson censée être l'oeuvre d'un personnage, Paul, interprété par Edouard Baer en "vieux punk", et intitulée "J'encule le Pape". Michel Leclerc, qui en est l'auteur, confie qu'avec sa compagne, la scénariste Baya Kasmi, il a réellement connu à Bagnolet en 2015, au moment de Charlie, dans cette même école Jean Jaurès où j’ai tourné La Lutte des classes…" Cette scénariste est notamment connue pour le scénario du film Le Nom des gens, inspiré de sa propre vie et pour lequel elle a remporté en 2011 le César du meilleur scénario original.



"Vous aggravez votre cas!"
lui répond  la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen.



Le chef de file des députés LR Damien Abad n'a pas laissé passer la légèreté de Nicole Belloubet

Si la gauche colle à son laïcisme du 20e siècle, Les Républicains sont très critiques des partis-pris de Belloubet, malgré le devoir de réserve qui s'impose à tout ministre. "Cela laisse perdurer l'idée qu'il y aurait un délit de blasphème en France, ce qui est totalement faux: on a le droit de critiquer une religion, et heureusement, ça s'appelle la liberté d'expression", a réagi le modéré Damien Abad à l'antenne de France Inter. Les propos de la ministre, même si elle est revenue dessus par la suite, "montrent surtout une arrière-pensée avec une dérive assez dangereuse et inquiétante. Ce gouvernement aujourd'hui a du mal parfois à mettre des mots à une réalité: sur ce sujet, ce qui est d'abord condamnable en premier, même si on a eu les propos très vulgaires de Mme Mila, ce sont les menaces de mort qu'elle a encourues et qui sont inacceptables". Il a donc plaidé pour "lever l'anonymat sur les réseaux sociaux", pour tous, y compris les modérés, car cet anonymat "permet tout". Une position sans nuance qui met tout le monde dans le même sac, torchons et serviettes dans le même bain. "La loi du numérique ne doit pas être la loi de la jungle dans un Etat de droit". La presse se garde d'applaudir, mais elle boit du petit laid, elle qui adopte des comportements douteux, que ce soit pour faire le buzz ou pour meubler un temps d'antenne dont elle ne sait que faire. 
LR se place ainsi au côté du pouvoir de l'argent contre les réseaux sociaux, alternatives à la désinformation institutionnelle : intox contre intox, avatar de la liberté d'expression et stimulus au développement du jugement individuel. Tandis que la chaîne d'info en continu de l'homme d'affaires libano-israélo-et un peu français Patrick Drahi fait des économies sur le dos des internautes en leur demandant de lui livrer leurs clips d'amateurs, Le Parisien et Les Echos qui appartiennent au groupe de Bernard Arnault sont bien classés parmi les organes de presse subventionnés (respectivement 10e et 13e rangs) pour empocher une aide directe de l'Etat, tout en exigeant du lecteur particulier de leurs sites internet de contribuer à la fortune du groupe LVMH.

Le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau avait, lui, fustigé mercredi "une totale inversion du sens": "qui menace la liberté de conscience? Mila ou bien cet islam politique qui tord nos valeurs? Cessons d'être naïfs et surtout cessons d'être faibles !", avait-il grondé dans un tweet.




Le député Eric Ciotti avait de son côté dénoncé le gouvernement pour avoir "légitimer la haine des islamistes contre Mila", appelant sur Twitter "la République" à "se lever face à l'islamisme" et Emmanuel Macron à "sortir de sa torpeur et de son silence" sur ce sujet.





2 commentaires:

  1. Bonjour,

    Belloubet, professeur de droit, ancien membre du conseil constitutionnel et elle aurait sorti cette énormité?

    je ne peux pas croire qu'elle ne l'ait pas fait sciemment ou alors elle aussi, serait quelque peu confuse et ne prendrait plus les médicaments prescrits par le gériatre!
    Je penche pour la première hypothèse dans la ligne politique d'une bonne socialo aux petits soins de son électorat ..........
    Lisa

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  2. Laïque, d'abord et au sens étroit: le "monde nouveau" de Macron (formé par les Jésuites!) de 1905 !

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