POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

vendredi 31 janvier 2020

Dans l'affaire Mila s'opposent religion et préférences sexuelles, liberté de conscience et liberté d'expression

Après l'incitation à la haine religieuse, les attaques contre les croyants sont interdites 

Mila, lycéenne de 16 ans, est menacée de mort depuis plusieurs jours

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L'aspect homophobie de l'affaire est évacué
Sa faute est d'avoir réagi à des insultes homophobes par des insultes contre l’islam sur les réseaux sociaux, après une vidéo virulente postée sur Instagram. 
Deux enquêtes parallèles sont ouvertes, toutes deux visant la lycéenne (lien PaSiDupes).

Et la plaie de la laïcité est ré-ouverte...
Parmi les acteurs politiques, le CFCM, le premier, déclenche l'incitation à la haine le jeudi 23 janvier. Le délégué général du Conseil français du culte musulman, Abdallah Zekri, lance : "cette fille [sic] sait très bien ce qu'elle fait. Qui sème le vent récolte la tempête", déclare-t-il au micro de Sud Radio.

Marlène Schiappa lui donne raison : ""Des propos criminels, des propos coupables," qui appellent des sanctions, réagit sur France Inter la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes d'abord et les hommes.

De nombreux politiques s'emparent de l'affaire, qui relance le débat autour de la notion de blasphème

Dans une tribune au Figaro, des juristes s'inquiètent du "basculement de tous les dangers pour la liberté d'expression," à la suite de l'ouverture de plusieurs enquêtes à l'encontre de la jeune Mila, une mineure.

Un avis que ne partage visiblement pas la ministre de la Justice. 

Toute ancienne rectrice d'académie qu'elle fut,
 Nicole Belloubet tend le débat. "Dans une démocratie [pas ailleurs ? Et sans doute au 21e siècle...], la menace de mort est inacceptable (...). L'insulte à la religion c'est évidemment une atteinte à la liberté de conscience, c'est grave, mais ça n'a pas à voir avec la menace [de mort]", a estimé la ministre sur Europe 1 le mercredi suivant.

A gauche comme à droite, ces déclarations ont soulevé l'indignation.
Ex-ministre socialiste et sénatrice de l'Oise, Laurence Rossignol, a décerné un "0/20 en droit constit" à la juriste. "En France, il est interdit d'insulter les adeptes d'une religion, s'esclaffe-t-elle, mais on peut insulter une religion, ses figures, ses symboles", a-t-elle souligné dans un tweet visant l'ancienne membre du Conseil constitutionnel (2013-2017).

"Nicole Belloubet invente le délit de blasphème (...) Scandaleux!", a estimé le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan.

Face à la polémique, la garde des Sceaux est revenue sur ses propos en reconnaissant une expression juste "maladroite" et en jurant qu'elle n'a pas tenté de remettre en cause "le droit de critiquer la religion".

"Les insultes et les discriminations à raison de l'appartenance religieuse sont des infractions. C'est ça que j'ai voulu dire", a rétro-pédalé Nicole Belloubet, tout en polémiquant, puisqu'elle dénonce une polémique... "ridicule", le sujet lui paraissant tout-à-fait subalterne. 
"Je n'ai absolument pas justifié le délit de blasphème", a-t-elle affirmé. Les Français, Macron ne cesse de le dire, ne comprennent rien à rien des propos de l'exécutif.

Son collègue de l'Intérieur, bien connu pour la finesse de ses analyses, a enfoncé le clou.
"Il n'existe pas dans ce pays et il n'existera jamais - sous l'autorité de ce gouvernement - de délit de blasphème", a assuré Christophe Castaner devant les sénateurs, à l'occasion de la séance des questions au gouvernement.

"Nous devons refuser qu'au nom d'une pseudo dénonciation de l'islamophobie, on ne puisse pas dans ce pays critiquer une religion", a-t-il ajouté.

La lycéenne a sa scolarité brisée.

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