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vendredi 17 janvier 2020

Réforme des retraites : les taux de participation aux manifestations varient de un à dix selon les sources

Les analystes tendancieux de la presse partisane font leur marché parmi les syndicats, Occurrence et l’Intérieur

L’intersyndicale a appelé à une nouvelle mobilisation ce jeudi 16 janvier, au 43e jour de grève contre la réforme des retraites. 

"43e jour de grève et puis après?", interroge Le Dauphiné libéré... La France est dans la rue depuis la Loi Travail - dès le début du mois de mars 2016, à Paris et dans les grandes villes françaises - jusqu'au projet de réforme Macron des retraites, en passant par la mobilisation des Gilets Jaunes, mais une certaine presse se montre pourtant goguenarde, malgré bientôt quatre années, aux municipales prochaines, de troubles sociaux. 

Des cortèges ont défilé dans toute la France à la suite de l’appel de l’intersyndicale CGT, FO, Solidaires, FSU, CFE-CGC et quatre organisations de jeunes pour cette sixième "journée de mobilisation interprofessionnelle massive de grèves et de manifestations"A Paris, le défilé du 16 janvier s’est mis en marche peu après 15h de Montparnasse en direction de la Place d'Italie (3 km). En régions, des cortèges étaient organisés à Marseille (Vieux-Port), Lyon (Jean-Macé) ou encore Bordeaux (place de la République). A Caen, ville de 100.000 habitants, la mobilisation a rassemblé 6.000 personnes,  6% de la population. 

Malgré les "concessions du gouvernement" (selon L'Obs, propriété à 65% de Xavier Niel et de Matthieu Pigasse, comme le quotidien Le Monde, mais des reculs, selon d'autres) et le retrait "temporaire" de l’âge pivot du projet de loi (retrait temporaire qui n'offre aucune garantie qu'il ne sera pas ré-introduit d'une manière ou d'une autre par la fenêtre), les opposants à la réforme Macron réclament toujours son retrait. Mais depuis le début de la semaine, la mobilisation s’essouffle, insiste cette presse sous perfusion (Le Dauphiné est le 11e plus subventionné ) et cette journée devait constituer un test pour la suite du mouvement. Certes, la multiplication des mobilisations peut être vue comme une erreur stratégique dans la mesure où elle provoque un essoufflement naturel - sans pour autant suggérer une désapprobation -, mais l'intersyndicale a fixé la date pour de prochaines manifestations, le vendredi 24 janvier. 

L'Obs propose cette chronologie à rebours des faits


Une tendance paresseuse et abusive. 
Cette facilité se répand dans la presse, trahissant une volonté de coller à l'actualité : la recherche d'immédiateté, voire d'instantanéité entrave plus que jamais la réflexion en privant le lecteur rapide de recul. A lui de faire l'effort, non aux professionnels ! 

20h10. Les chiffres du cabinet 'Occurrence'
Le cabinet Occurence [orthographe originelle; il faut de surcroît corriger les fautes: celle-ci ('Occurrence') est déjà la 3e] qui s’occupe du décompte pour un collectif de media a estimé, quant à lui, le nombre de manifestants à 28.000 à Paris. Un chiffre plus proche de celui du ministère de l’intérieur que de celui des syndicats. [sans commentaire!]

19h30. Les chiffres du ministère de l’Intérieur
[A 20h10, Occurrence a pu se laisser influencer par les chiffres du gouvernement parus 40 mn plus tôt] 
Le ministère de l’Intérieur [majuscule ajoutée pour la 3e fois, mais ne le sera plus...] a donné ses chiffres de participation. Ils ont recensé 187.000 manifestants en France, dont 23.000 à Paris. Des chiffres qui du simple au triple par rapport aux syndicats au niveau national et de un à dix à Paris.

18h. Au moins 82.000 manifestants dans une cinquantaine de villes
Plus de 82.000 personnes ont manifesté contre la réforme des retraites dans une cinquantaine de villes, hors Paris, selon un décompte provisoire réalisé en fin d’après-midi à partir des chiffres communiqués par la police ou les préfectures.

De leur côté, au plan national, les organisateurs des manifestations recensaient au moins 556 000 personnes dans une trentaine de villes, dont 250.000 dans la capitale.

17h30. Les manifestants bloqués
Selon 'Libération', les manifestants sont actuellement bloqués sur le boulevard de Port-Royal par des cordons de forces de l’ordre. "Ils tournent en rond et s’énervent", selon un journaliste présent.



16h40. Des "gilets jaunes" présents


Selon nos journalistes sur place, des "gilets jaunes" et des black blocs [bloc] ont tenté de remonter le cortège à contresens, boulevard de l’Hôpital, après l’arrivée place d’Italie.
[C'est un lieu habituel de tensions: la proximité de l'Hôpital Universitaire de La Pitié-Salpêtrière est souvent exploitée pour déclencher l'énervement de manifestants, au risque de débordements impactant cet hôpital, lieu sensible. Plusieurs précédents jettent la suspicion sur les intentions inavouables de la préfecture de police, dont  le 1er mai 2019, quand une trentaine de manifestants avait été interpellées pour avoir envahi cet hôpital. Martin Hirsch, directeur général de l’APHP, n'avait pas manqué de dénoncer une "intrusion inacceptable" et dit ne pas savoir s’il s’agit d’une "invasion d’hôpital" ou si les manifestants "fuyaient quelque chose".volonté des forces de police de discrédit sur les manifestants ?]
16h15. 250.000 manifestants à Paris, selon la CGT

Près de 250.000 personnes ont manifesté jeudi à Paris pour réclamer le retrait de la réforme des retraites, a annoncé la CGT, coorganisatrice de cette sixième mobilisation interprofessionnelle depuis le début du mouvement. Jeudi dernier [le 9 janvier], 370.000 personnes avaient battu le pavé parisien, toujours selon la CGT, quand le ministère de l’Intérieur en recensaient 56.000 [6 fois moins].

16h10. Au moins 42 000 manifestants [hors Paris] dans une vingtaine de villes [selon la police]

Plus de 42.000 personnes ont manifesté contre la réforme des retraites dans une vingtaine de villes, hors Paris, selon un décompte provisoire réalisé en milieu d’après-midi à partir des chiffres communiqués par la police ou les préfectures.

Les manifestants étaient notamment 8.000 à Marseille [un chiffre très élevé pour la 2e ville de France, jusqu'ici peu impliquée], 7.300 à Toulouse, 4.500 à Bordeaux, 4.000 à Nantes, 3.300 à Montpellier, ou encore 3.100 à Rennes. Des chiffres partout en net recul [fake news !par rapport à la précédente journée de mobilisation du 9 janvier, et souvent au plus bas depuis le début du mouvement social, le 5 décembre [mais égale, à la mi-décembre]

La tendance est identique du côté des "syndicats, qui n’ont jamais revendiqué si peu de participants" [guillemets et italiques pour souligner la désinformation par l'Obs] à Marseille (110.000), Bordeaux (20.000), Nantes (8.000), Limoges (6. 000), Rennes (5.000) ou Bayonne (3.000) [que des chiffres arrondis": vers le haut ?].

15h45. Des "nounours" à la manif

A noter, aussi, la présence dans le 13e arrondissement des « nounours des Gobelins », aperçus par notre journaliste Charlotte Cieslinski sur certaines barricades anti-émeutes.

15h35. Une manifestation très étirée

Le cortège est, selon nos journalistes présents sur place, assez peu dense, car très étiré. Le dispositif policier est lui très important.

15h30. Le cortège parisien s’élance (enfin)

Initialement prévu à 13h30, le départ du cortège parisien a pris beaucoup de retard. Le cortège s’est finalement élancé de Montparnasse avec deux heures de retard.

15h15. La manifestation vue du ciel

Un petit aperçu de la taille du cortège parisien, actuellement à Montparnasse, vue d’en haut.

15h. Des CRS stationnés devant La Rotonde

A noter, la forte pressence [présence] policière devant La Rotonde, où Emmanuel Macron avait célébré sa victoire au second tour de l’élection présidentielle. Six fourgons de CRS sont stationnés à proximité.

14h40. "Venir enseigner, repartir en saignant"

Dans le cortège parisien, notre journaliste a rencontré quelques professeurs d’un collège de Seine-et-Marne, munis de "cartables à messages". Dessus, un slogan : "Venir enseigner, repartir en saignant".

14h15. 8 000 manifestants à Marseille, selon les autorités 

Selon la préfecture des Bouches-du-Rhône [où Macron est allé cherché   le préfet controversé Lallement, 8.000 personnes (110.000, selon la CGT, soit un score égal à son record) manifestaient ce jeudi à Marseille. Ont défilé en tête du cortège les dockers, alors qu’une opération "port mort" a été mise en place à Marseille-Lavéra et dans d’autres ports français [preuve que Marseille ne s'essouffle pas].

13h35. "La détermination est toujours aussi grande", selon Martinez (CGT)

Avant le départ de la manifestation parisienne, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a affirmé que "la détermination est toujours aussi grande". Estimant qu’après les transports, "il faut [...] que d’autres professions entrent dans le mouvement", il s’est réjoui du fait que "le nombre de grévistes, y compris à la SNCF, rebondit". "Il n’est jamais trop tard pour faire céder un gouvernement."

13h. Le ministère de l’Economie et des Finances rebaptisé par des cheminots

Des cheminots de la gare de Lyon ont manifesté devant le ministère de l’Economie et des Finances peu après midi, rebaptisé pour l’occasion en " ministère des Lobbies et de la Finance".
12h45. Le taux de grévistes est remonté à 10,1 % à la SNCF avec près de 30,5 % de conducteurs en grève

Le taux de grévistes est remonté jeudi à 10,1 % à la SNCF contre 4,7 % mercredi, avec 30,5 % des conducteurs en grève (22,4 % mercredi), selon les chiffres publiés par la direction. Le plus haut niveau (55,6 %) avait été atteint au premier jour du mouvement, le 5 décembre, et le plus bas (4,3 %) lundi 13 janvier.

Parmi les autres personnels indispensables à la circulation des trains, 18 % des contrôleurs (13,4 % mercredi) et 13,4 % des aiguilleurs (10,4 % mercredi) étaient en grève jeudi.

12h40. Un des symboles de l’élection de Macron sur le trajet de la manifestation

Comme le souligne notre journaliste Julien Bouisset, présent dans le cortège [L'Obs prend à témoin ses propres journalistes !], le restaurant La Rotonde, adresse mythique de la rive gauche, dans lequel Emmanuel Macron a fêté sa qualification au second tour de l’élection présidentielle en 2017, se trouve sur le parcours.
[Bien que la manif soit à La Rotonde, boulevard du Montparnasse, L'Obs évoque la séquence de Nicolas Sarkozy au Fouquet's en 2007, il y a 13 ans, mais n'a gardé aucun souvenir de l'"invasion" de la Salpétrière, il y a 7 mois. Le magazine de la paire Niel et Pigasse aurait pu signaler que le pédophile Gabriel Matzneff avait ses habitudes à La Rotonde, mais il y a eu un arbitrage rédactionnel !... ]
Gabriel Matzneff s'en prend a ceux qui ont reproche a Emmanuel Macron d'avoir fete a La Rotonde sa victoire au premier tour de l'election presidentielle.Le 25/04/2017, Le Point publia "Les orgies de La Rotonde", un billet de Matzneff où l'amateur de chair fraîche et "soutien de Mélenchon, s'insurge contre les brailleries qu'a suscitées la soirée de Macron à La Rotonde", brasserie parisienne dont Matzneff et "Il Piccolo Principe, le Petit Prince" (Macron dans la presse italienne) sont des habitués. Ce billet commence ainsi "Le mardi de Pâques, 18 avril, après de longues semaines durant lesquelles je m'étais privé de viande, en compagnie d'un ami éditeur qui, lui aussi, observe les règles du carême pascal, nous nous sommes, avec une extrême jubilation, tapé une côte de bœuf saignante et une bouteille d'un solide crozes-ermitage à La Rotonde, boulevard Montparnasse. Nous étions assis dans un de ces box faits pour quatre personnes, mais auxquels les privilégiés ont droit, même lorsqu'ils ne sont que deux. Dans le box voisin, le couple Macron, en tête-à-tête. Juste avant le dîner, j'avais posté la chronique qui paraîtrait ici même le lendemain matin où j'explique que la crainte qu'Emmanuel Macron reprenne à son compte la déplorable politique étrangère du catastrophique Hollande fait sur moi l'effet d'un révulsif. Curieuse coïncidence !" L'écrivain s'était en effet indigné, à la sortie d'une représentation du 'Don Giovanni' que de jeunes hommes soient bloqués en Italie, empêchant des migrants de pénétrer en France.
12h30. Retrait temporaire de l’âge pivot du projet de loi : les explications de "l’Obs"Après cinq semaines de grève, Edouard Philippe a fini par "trouver un point d’accord avec les syndicats réformistes" [et eux seuls] pour négocier le financement à court terme de sa réforme.

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