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mardi 14 janvier 2020

Retraites : Macron interpellé par un enseignant à Pau

Ce professeur lui a demandé de se garder sa réforme des retraites

Lors de sa visite déjà reportée à Pau, le président élu par refus de Marine Le Pen a dû avoir un échange musclé, de ceux que Macron tente d'éviter en gardant secret les dates de ses déplacements

Pierre Coste, professeur de mathématiques, a dit  à Macron tout le mal qu'il pense de sa réforme des retraites
(Palais Beaumont à Pau, le 14 janvier 2020)





Macron s'est fait harponner par un intervenant imprévu par les services de l'Elysée, voire indésirable, à  peine arrivé à Pau, Pyrénées-Atlantiques, pour une table ronde au Palais Beaumont sur l’écologie, ce mardi 14 janvier.

"Vous patachonnez dans la tête"
Le président de la République a dû s'arrêter pour entendre Pierre Coste, professeur de mathématiques et membre du Snes-FSU, syndicat dominant d'enseignants, proche de la gauche extrême. Durant l'accrochage, rapporté par le quotidien Sud Ouest , l’enseignant a lancé à Macron : Ce n’est pas en donnant la légion d’honneur à BlackRock qu’on est exemplaire, faisant ainsi référence à la promotion dans la légion d’honneur du patron du gestionnaire d’actifs BlackRock France, Jean-François Cirelli. Vous mélangez tout, vous patachonnez dans la tête, lui a rétorqué l'ex-banquier.

"la réforme des retraites est un cadeau pour tous ces gens, assène Pierre Coste  assurant que les gens vont être obligés de cotiser à côté. Faux, selon Emmanuel Macron.

Une seule option : "le retrait complet de la réforme". 
Appelé par Sud Ouest à commenter l'échange, Pierre Coste confirme avoir voulu attirer l’attention de Macron sur sa réforme des retraites ainsi que sur les conditions de travail des enseignants et lui demander le retrait complet de la réforme.

L’enseignant n'aurait pas dû être là ! 
Il ne doit le privilège d'avoir pu exposer les raisons de son rejet au président qu'au fait d'être élu local. Il a pu accéder au Palais Beaumont grâce à une accréditation : "Je siège au syndicat des transports de l’agglomération paloise ,car je suis conseiller municipal à Morlaas," précise-t-il.

"Je ne le [Macron] crois pas un instant", gronde-t-il.
Quant au contenu de leur échange vif, le professeur de mathématiques dévoile : Emmanuel Macron m’a répondu que la situation des enseignants s’améliorait […] et qu’ils allaient être les grands bénéficiaires de cette réforme des retraites", mais "je ne le crois pas un instant". L’enseignant poursuit : "Il est resté sur ses positions. Je l’ai invité à venir voir comment ça se passe dans mon collège."

Le langage désuet du tenant paradoxal d'un "monde nouveau" 

Pratiquant d'une langue archaïque, le quadra marié à une sexagénaire recourt à un vocabulaire que les jeunes et les anciens n'emploient plus depuis des lustres et le président d'un autre âge a récidivé, ce mardi 14, à l'occasion d'un déplacement dans le Béarn de Bayrou, à Pau dont le centriste fut le maire MoDem, mais qui lui bat froid, lui aussi, depuis que le président en peau de lapin dépose ses propres coucous LREM dans ses nids MoDem.

Au conseiller municipal de Morlaas, où le professeur enseigne au collège, un gréviste d'extrême gauche qui l'apostrophait, le locataire de l'Elysée lui objecta : "Vous patachonnez dans la tête !  Vous mélangez tout, cela n'a rien à voir." Ce que ripostent aussi ses élus envoyés débattre sur les plateaux de radio et de télévision, mais pris au dépourvu et traités comme des "gens qui ne sont rien", puisqu'ils se voient accusés de ne rien comprendre et de se livrer à des amalgames. 

Internet indique que le verbe 'patachonner' renvoie à de très rares occurrences. Autrement dit, le mot est tombé en désuétude et n'est plus compréhensible que des passéistes. Le mot a bien existé dans la langue française, mais son usage remonte à la période dite de la 'Belle Epoque' , à la fin du XIXe  siècle, pour dire "errer".

En clair, Macron accuse l'enseignant de "divaguer"... 

"Patachonner signifie errer sans rationalité, traduit la sémiologue Mariette Darrigrand en français intelligible. Par extension, cela peut vouloir dire être un peu fou. Ce terme peut également avoir une connotation sexuelle : mener une vie de patachon, c'est être un jouisseur…"

Selon L'Observatoire Des Mots, l'expression a été principalement prisée dans le milieu journalistique et littéraire, par exemple chez les critiques de théâtre ou dans les chroniques de vie nocturne. "Ce n'est pas de l'argot, au contraire, rappelle-t-elle. La langue est tenue. En revanche, c'est extrêmement daté."

Le réformiste des retraites a-t-il puisé ce terme dans les expressions chères à sa grand-mère? On dit que c'est d'elle plutôt que de sa femme qu'il tient les termes surannés, déjà sortis du formol, de "carabistouilles" et "poudre de perlimpinpin".  

Tout interlocuteur en désaccord "zigzague dans sa tête," selon Macron
Le mathématicien béarnais "mélangeait beaucoup de choses", comme s'il était en incapacité de suivre les "chemins de la raison", commente la spécialiste. "Il zigzague en quelque sorte dans sa tête".

Sur le fond, le quadra apparaît déconnecté
Sa langue confirme qu'il est "à côté de la modernité, de la vraie vie, voire d'être arrogant et élitiste", estime Mariette Darrigrand. "La politique, ce n'est pas que de la raison : c'est aussi de l'émotion." 
Un terrain en friche, un terrain vague, sur lequel le quadra sans enfants n'a jamais appris les beaux sentiments, ni les mots pour les exprimer. Son lexique reflète le personnage, sec et stérile.

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