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vendredi 3 janvier 2020

Affaire Matzneff : les signataires d'une pétition pro-pédophile rétropédalent-ils ?

Les signataires d'une pétition pro-pédophilie de 1977 sortent désormais couverts 

Croyez-vous que 
Liberation fait enfin son auto-critique ? 

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En janvier 1977, Le Monde, mais aussi Libération, avaient publié une lettre ouverte défendant les relations sexuelles entre adultes et enfants, sans considération des crimes sur mineurs, bien que militants de l'anti-colonialisme.
Rédigée par... Gabriel Matzneff,
 pédophile notoire et prédateur des deux sexes, elle était notamment signée de la crème de la gauche vertueuse, Simone de Beauvoir, Louis Aragon, Roland Barthes, Jack Lang ou encore Bernard Kouchner.  

Arpentent-ils toujours les mêmes chemins de la bonne conscience germanopratine exemplaire?
Libération a fait un événement du retour ces derniers jours de Gabriel Matzneff, âgé de 83 ans, prix Renaudot essai en 2013, dans l’actualité: le sujet-est-il vendeur ?
Le prétexte est un livre de Vanessa Springora, éditrice, publié ce 2 janvier et intitulé le Consentement. Dans ce bouquin, elle revient 30 ans plus tard sur sa relation traumatisante avec Gabriel Matzneff, alors qu’à 14 ans, elle était -précocement - sensible à cet homme de 50 ans, pour son talent littéraire... A l’époque, l’écrivain affichait pourtant ses pratiques pédophiles, tant dans ses livres qu’à la télévision, où il pouvait être reçu avec complaisance et la petite ne pouvait rien en ignorer, si elle l'admirait tant. 

Ces derniers jours, un extrait de l’émission littéraire Apostrophes, datant de 1990, a  été opportunément exhumé par l’INA. Par souci de coller à l'actualité littéraire, à moins que ce ne soit une motivation sociétale... On y découvre un Bernard Pivot complaisant - dans le sens de l'Histoire - demandant à Matzneff pourquoi il s’est spécialisé dans "les lycéennes et les minettes". Question sans filtre ni jugement... Et l’écrivain de lui répondre qu’une fille "très très jeune est plutôt plus gentille". Faut-il comprendre docile et soumise ? Sur le plateau, on ricane et seule la journaliste québécoise Denise Bombardier s’indigne des propos tenus. 

Comme sur le plateau d'"Apostrophes", en 1990, où Gabriel Matzneff n'a jamais caché ses attirances perverses pour les adolescentes et adolescents, indistinctement, Vanessa Springora s'étend sur le mêmes draps trente ans plus tard, en 2020, avec "Le consentement", dans lequel elle décrit l'emprise que le prédateur a exercé sur elle dans les années 80 quand elle était mineure. 
On dira à sa décharge que l'auteure soulève en vérité le sujet de l'âge légal du consentement sexuel - qui peut être légalement recevable à 15 ans et pour un rapport avec un adulte de n'importe quel âge -, d'autant que Macron promettait de ré-ouvrir le dossier pour l'actualiser en fonction de l'ordre moral que prétend fixer son "monde nouveau". 

A défaut,
quel écho la pétition du 26 janvier 1977 dans le Monde, relancée dès  le lendemain, le 26 janvier, par Libération, reçoit-elle aujourd'hui?

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Les Français ont eu connaissance depuis de la pratique des tournantes et autres tortures sexuelles - avatars de la lutte des classes ensommeillée, selon l'idéologie dominante - dans les quartiers défavorisés où le désoeuvrement justifie la barbarie à deux foulées des stades et centres sociaux. 

La lettre ouverte de la honte avait été rédigée alors que s’ouvrait le procès de trois hommes, jugés devant la cour d’Assises des Yvelines, pour "attentats à la pudeur sans violence sur mineurs de [moins de] 15 ans", et placés en détention préventive depuis trois ans. Les victimes étaient âgées de 12 ou 13 ans, frère et sœur notamment, et avaient été photographiées et filmées par les accusés lors de différents jeux sexuels. L’un des accusés justifia ainsi ses pratiques durant le procès : "Ce qui m’intéressait, c’était de voir la sexualité des enfants." Oeuvre d'anthropologue... Les trois personnes furent condamnées à cinq ans de prison avec sursis.

Pourtant, dans la pétition rédigée par Matzneff et publiée à la veille de l’ouverture du procès, il était écrit : "Nous considérons qu’il y a une disproportion manifeste, d’une part, entre la qualification de "crime" qui justifie une telle sévérité, et la nature des faits reprochés ; d’autre part, entre le caractère désuet de la loi et la réalité quotidienne d’une société qui tend à reconnaître chez les enfants et les adolescents l’existence d’une vie sexuelle (si une fille de 13 ans a droit à la pilule, c’est pour quoi faire ?)."

Ce texte de Matzneff, Jack Lang ou Bernard Kouchner (et les autres) défendait donc le droit d’avoir des relations sexuelles d'adultes avec des enfants, et se concluait ainsi : "Trois ans de prison [préventive] pour des caresses et des baisers, cela suffit. Nous ne comprendrions pas que le 29 janvier Dejager, Gallien et Burckhardt ne retrouvent pas la liberté," affirmaient-ils, dans leur tentative de pression sur la justice. 

"Je la connais bien puisque c’est moi qui l’ai écrite," revendique Matzneff.
Parmi la soixantaine de signataires de cette pétition, qui n’a pas attendu 2019 pour refaire débat, plusieurs noms très célèbres, femmes libérées et hommes connus déjà à l’époque : Jean-Paul Sartre, co-fondateur de Libération, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Gilles et Fanny Deleuze, Philippe Sollers, Jack Lang, Bernard Kouchner… 
Et, dans un article publié en 2003 sur son blog, Gabriel Matzneff persiste et signe encore en revendiquant la paternité de cette pétition.
"Cette révoltante pétition, je la connais bien puisque c’est moi qui l’ai écrite", insiste-t-il à ce moment-là. Et de regretter qu’avec le temps, les commentaires à son égard aient évolué : "J’en suis très fier et, si je l’écrivais aujourd’hui, je n’en modifierais pas le moindre mot, car elle est encore plus actuelle, nécessaire aujourd’hui qu’en 1977. Nous en avions parlé, quelques amis (dont un avocat, Alexandre Rozier) et moi, puis je l’ai rédigée, pesant chaque substantif, chaque verbe, chaque adjectif, chaque virgule, chaque point-virgule."

Il explique ensuite, toujours sur son blog : "Comme à l’époque le mail n’existait pas, nous avons pris notre téléphone et téléphoné à celles et ceux dont nous espérions le soutien. Guy Hocquenghem s’est chargé d’appeler les philosophes, moi les écrivains, lui et moi, aidés de quelques copains, les autres. Nous avons essuyé de rares refus (pour ma part, je me souviens du refus de signer de Marguerite Duras, d’Hélène Cixous, de Xavière Gauthier, de Michel Foucault), mais reçu d’infiniment plus nombreuses signatures enthousiastes, 67 en tout, plus les deux nôtres, ce qui n’est pas mal, eu égard au temps très bref dont nous disposions pour les réunir."

Existe-t-il des repentants parmi les signataires de cette odieuse pétition?  
Certes, nombre des signataires en question sont décédés quelques années après la publication de la pétition, tels Louis Aragon (mort en 1982) ou Simone de Beauvoir (1986), mais aussi Sartre.

Janvier 2001: au secours, la pétition revient !
C'est la date à laquelle se font entendre les premiers regrets, mais aussi des justifications de quelques signataires légitimant la pédophilie. A l’époque, le député européen Daniel Cohn-Bendit se fit rattraper par l’exhumation d’un texte de 1975, où il évoquait son activité d’éducateur dans un jardin d’enfants 'alternatif' à Francfort.
"Il m’était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. Je réagissais de manière différente selon les circonstances, mais leur désir [ou leur curiosité] me posait un problème [sic]. Je leur demandais : "Pourquoi ne jouez-vous pas ensemble, pourquoi m’avez-vous choisi, moi, et pas les autres gosses ?" Mais s’ils insistaient, je les caressais quand même", écrivait-il dans ce livre.

Libé fait alors sa Une sur le sujet, titrant sur une (très) jeune "génération provoc", pour revenir sur "l’esprit soixante-huitard, avec ses utopies et ses erreurs". Ses innocences ?
Dans un difficile [selon Libé] exercice d’introspection collective intitulé "Libé en écho d’un vertige commun", Sorj Chalandon revenait sur la manière dont Libération avait traité [!] la question de la pédophilie, n’éludant rien du passé. Il rappelait ainsi qu’en juin 1981 était publiée dans Libé un entretien d’un certain Benoît, titré 'Câlins enfantins'. Dans celui-ci, il racontait : "Je faisais un cunnilingus à une amie. Sa fille, âgée de cinq ans, paraissait dormir dans son petit lit mitoyen. Quand j’ai eu fini, la petite s’est placée sur le dos en écartant les cuisses et, très sérieusement, me dit "à mon tour, maintenant". Elle était adorable. Nos rapports se sont poursuivis pendant trois ans." Précédée d’une phrase d’un journaliste, qui écrivait alors : "Quand Benoît parle des enfants, ses yeux sombres de pâtre grec s’embrasent de tendresse." Idyllique...

"C’est plus qu’une période, c’est un laboratoire"...

Dans ce même texte, Chalandon tente de mettre des mots pour expliquer ce qui avait permis cela. Un laboratoire fort peu scientifique. Il n'est toujours pas question de bio et de respect des animaux...  
"L’ordre moral. Voilà l’ennemi. Et Libération de cette époque n’est rien d’autre que l’écho particulier du vertige commun [Bau comme de l'Aragon... Trop content et participatif !]. Nous sommes à la fin des années 70. Les traces du mai des barricades traînent sur les murs et dans les têtes. "Interdit d’interdire", "contestons toute forme d’autorité"», écrit-il, avant de développer : "C’est plus qu’une période, c’est un laboratoire. Accoucheur d’espoirs, de rêves, de combats insensés. Et de monstres. […] Dans ce tumulte, ce retournement des sens, cet ancrage de repères nouveaux, dans cette nouvelle préhension de la morale et du droit, cette fragilité et cette urgence, tout ce qui se dresse sur le chemin de toutes les libertés est à abattre." De quoi faire l'admiration du bourgeois intello. Sauf que rien ne leur imposait d'être les prédateurs des plus faibles et innocents. On n'ose imaginer que, par inadvertance, ils aient pu pervertir "à l'insu de leur plein gré" des petits de migrants: peut-être n'avons-nous pas encore mis au jour le drame scientifique particulier qui couve du fait de leur dépravation ravie...

Libération a-t-il soutenu la pédophilie, oui ou non ?

Les protecteurs de la profession prennent ce texte en référence et également l’article de Chalandon consacré à la pétition de 1977. Un texte qui ne "laisse aucune place à l’ambiguïté". Le journaliste note que, pour les signataires, les enfants n’ont subi "aucune violence" et qu’ils étaient "consentants". Encore quelques semaines et les victimes seront soupçonnées de détournement d'adultes. 

Dans le même numéro, trois soixante-huitards n'hésitent pas quant à eux à dénoncer un "procès stalinien" fait à Cohn-Bendit. 
Parmi eux, Philippe Sollers, signataire de la pétition de 77, et qui n'a fait aucun travail sur lui-même et revient alors pour la première fois sur cette signature, en ces termes : "Dans le texte que j’ai signé et qui doit dater des années 1974-1975, considérer que "l’entière liberté des partenaires d’une relation sexuelle est la condition nécessaire et suffisante de la licéité de cette relation" est effectivement extraordinairement naïf – car qui juge de l’entière liberté des partenaires ? C’est ne pas envisager qu’il peut y avoir un rapport de force ou de pouvoir."

"Je signe ce texte sans vraiment le lire" : en responsabilité ?

Il continue : «Ce qui me frappe le plus est que le problème des violences exercées sur des enfants n’était pas un problème de société à l’époque. Ça l’est devenu. Probablement à cause d’une extension sans précédent de la prostitution enfantine et du tourisme sexuel à haute dose. A l’époque où je signe ce texte sans vraiment le lire, parce que ça fait partie des revendications libertaires, je suis au courant de Freud et je vais écouter Lacan. Il est impossible d’avoir une conscience un peu éveillée sans s’apercevoir que les enfants prépubères ne parlent pas le même langage que les adultes.»

Le "retour sur" à géométrie variable : le colonialisme d'Etat est-il tellement plus 
grave que la pédophilie de classe chez les bobos intellos?


Outreau mis à part (ci-dessus) en 2005, dont
deux des protagonistes de l'affaire de "corruption de mineurs" sont encore acquittés en 2011, le phénomène est essentiellement celui des intellos - tels Henry de Montherlant ou le pacifiste André Gide qui ont pu assumer leurs goûts sexuels pour les jeunes garçons sans être inquiétés, ou Roger Peyrefitte, qui en fit un levier du succès - moins hyper-androgènes (testostéronés) qu'épuisés, libido à plat. Gabriel Matzneff publie quant à lui 'Les Moins de seize ans', pamphlet exaltant l’amour des tout jeunes adolescents, allant jusqu’à évoquer des amours vécues avec des garçons de douze ans... C'est Julliard l'éditeur (Robert Laffont, filiale du groupe Editis, propriété de Vivendi, détenteur du Groupe Canal+ ou Havas) qui participe à cette corruption des mineurs et des esprits.

Les vies sexuelles misérables peuvent perturber les esprits à tous les étages de la société.
La pédophilie exaltée dans la soie, chez un éditeur ou dans une salle de rédaction est-elle moins sordide que dans la cave ou le caniveau ? 

Un peu plus tard, dans l’Express, dans un article d’un numéro daté du 1er au 7 mars 2001, consacré au "devoir de mémoire" [sic] concernant la libération sexuelle, Philippe Sollers répétera peu ou prou la même chose. "Il y aura bien­tôt trente ans que je l’ai si­gnée et j’avoue n’en avoir aucun sou­ve­nir pré­cis. Il y avait tel­le­ment de pé­ti­tions à cette époque-là qu’on ne fai­sait plus très at­ten­tion à ce qui était écrit." Selon lui, "il est dé­li­cat de res­sor­tir cette pé­ti­tion au­jour­d’hui sans par­ler du contexte de cette époque [Collaboration et colonialisme ne doivent pas être amalgamés !]. La pédophilie est un pro­blème ré­cent [sic]. On n’en parle que de­puis quelques an­nées [c'est bien la preuve...]. A l’époque, ce n’était pas évident et il me semble que le texte n’était pas cen­tré sur la ques­tion adulte-en­fant," assure cet intello, comme le philosophe et historien de la sexualité, Michel Foucault, une des premières personnalités à mourir du Sida en France, son compagnon Daniel Defert, ayant fondé l'association AIDES en son honneur, ou le journaliste Guy Hocquenghem, militant homosexuel.

Toutefois, tient-il à préciser dès 2001, "cer­tains as­pects de la pé­ti­tion sont com­plè­te­ment in­dé­fen­dables. Au­jour­d’hui, je ne la si­gne­rais pas et je pè­se­rais mes mots". A la bonne heure !

Autre excuse : "Je l’ai signée dans un contexte précis"...
Dans ce même numéro de l’Express, un autre signataire de la pétition s’exprime. Il s’agit de Bernard Muldworf, médecin psychiatre et psychanalyste, décédé depuis. Il expliquait, comme Chalandon et Sollers, que c’est le contexte, et l’époque, qui avaient permis cette signature, jugée impossible depuis : "En mai 1968, on a assisté à une véritable fracture de la civilisation humaine. Toutes les règles traditionnelles de la morale se dissolvaient comme de l’eau dans le sable [en condamnation de la sexualité répressive]. La sexualité était vue comme subversive. C’était une crise culturelle au sens profond du terme. Il fallait être opposé à tout ce qui pouvait être de l’ordre de la contrainte, prendre parti pour ceux qui cherchaient une voie nouvelle. C’est dans ce contexte que j’ai signé la pétition." Pour faire comme les autres : de la part d'éveilleurs de consciences, l'aveu est plaisant...

Ajoutant : "Cela me paraissait malhonnête de ne pas signer car il y avait un enjeu idéologique : soyons plutôt du côté des contestataires que du côté des flics. J’ai signé la pétition par solidarité avec le mouvement, non par adhésion aux idées." A la question "auriez-vous signé la pétition aujourd’hui ?", posée en 2001, il répondait, comme Sollers : "Non, certainement pas. Je l’ai signée dans un contexte précis."

La cour est pleine et il ne semble pas exister d’autres prises glorieuses de position publiques de signataires de cette pétition, regrettant depuis d’y avoir été associée. 

Le journal Le Monde regretta à demi-mot d'avoir publié la pétition.
Dans une chronique de février 2001, intitulée 'Autre temps…' (l'inusable alibi à usage exclusif de la gauche), le journal des étudiants et des intellos revenait sur cette pétition qu'il avait initiée des années plus tôt, alors qu'une audience publique du tribunal démontra qu’il ne s’agissait pas que "de caresses et de baisers" quémandés par les tout-jeunes imitateurs des  grands, mais bien "d’une affaire sordide".

Signé par Pierre Georges, qui avait à l’époque couvert le procès des trois hommes accusés de pédophilie, et condamnés pour cela, le texte du Monde justifiait ainsi ce "retour sur" : "Si l’on est revenu sur cette affaire, et sur l’incroyable imprudence intellectuelle de l’époque en ce domaine, c’est bien sûr par référence aux mésaventures de Daniel Cohn-Bendit pour des écrits de 1975, cités par L’Express. Ces citations sont incontestables. Et incontestablement condamnables. Le premier à le faire en est l’auteur, qui au motif, jadis, de choquer le bourgeois et au nom de la libération sexuelle, reconnaît avoir écrit des imbécillités et s’en repent. Dont acte." Il n'a fait qu'écrire, mais n'a commis aucun crime : du déni ?

"Un portrait sans doute trop désinvolte qu’on avait fait de Matzneff…"

Plus récemment, c’est un portrait de Gabriel Matzneff, publié en 2004 dans Libération, et écrit par Luc Le Vaillant, qui est remonté à la surface, critiqué sur les réseaux sociaux pour son caractère jugé au mieux complaisant. L’écrivain y est notamment décrit comme un "amateur de jeunes filles en fleur, qu’il couche aussi dans son journal" et qui "irrite une société au moralisme de plus en plus sourcilleux".

Dans un portrait de Vanessa Springora, victime de Matzneff, publié lundi dans Libé, Luc Le Vaillant revient sur son texte de 2004 : "On lui raconte un portrait sans doute trop désinvolte qu’on avait fait de Matzneff en der de Libé voici quinze ans, en regrettant avoir négligé le côté touriste sexuel qu’il avait mis sous le tapis. Ce Narcisse académique ne nous exaltait pas spécialement et l’on se demandait d’ailleurs ce que pouvaient bien lui trouver toutes ces demoiselles. Nous intéressait en revanche l’habileté surannée de ce dézingueur des familles les plus éclairées et les plus compréhensives. Le portrait est un travail d’artisan, où les informations personnelles se mêlent à l’analyse de caractère, aux impressions recueillies, aux sensations éprouvées. On se confronte à l’humaine nature, au risque de l’erreur d’appréciation. Cela fait la beauté de l’exercice, et aussi sa limite."

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